A l’initiative de la CTSP : des travailleurs étrangers réclament un « One-stop Shop »

Près d’une centaine de travailleurs étrangers s’étaient réunis, hier, au siège de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP) pour marquer la Journée internationale des travailleurs migrants. Déjeuner et propositions en vue d’améliorer le sort des travailleurs étrangers à Maurice et discours du président de la CTSP, Reaz Chuttoo, étaient au menu de cette journée.

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S’adressant à l’assistance, le président de la CTSP a souligné que contrairement aux années précédentes où des travailleurs étrangers évoquaient leurs problèmes à l’occasion de cette journée, ces derniers ont choisi cette année de faire des propositions en vue d’améliorer leur sort. Parmi l’on compte, la mise sur pied d’un « One-stop shop », le problème d’hygiène dans leurs dortoirs et le litige entourant leur contribution au Fonds national de pension à l’issue de leur contrat de travail et le besoin de mettre à leur disposition un traducteur (cultural mediator) lorsqu’ils se rendent à l’hôpital pour se faire soigner.

Des travailleurs de plusieurs nationalités avaient fait le déplacement pour célébrer la Journée internationale des migrants. L’on comptait des Bangladeshis, des Malgaches et des Indiens. Au cours de cette journée, des travailleurs malgaches ont fait état des problèmes encourus par une vingtaine de travailleurs de la Grande île qui se sont mariés avec des Mauriciens après mars 2019.  « Vu qu’ils ont été mis à la porte par une entreprise étrangère, ils n’ont pas obtenu leurs indemnités de licenciement. En sus de cela, ils ne peuvent pas se faire enregistrer sous le Workfare Programme pour une assistance financière. Et pourtant ils ont évolué avec les mêmes conditions de travail que leurs collègues mauriciens », a déclaré Reaz Chuttoo. Et de mettre en exergue qu’ils ont contribué pour leur nourriture et logement, et qu’il existe un “flou” dans la loi, celle-ci ne les reconnaissant pas au même titre qu’un travailleur mauricien.

Une forte présence des ouvrières étrangères a également été notée à cette occasion. D’autres n’ont pu se libérer en raison des engagements professionnels. Les travailleurs étrangers présents ont soutenu la proposition de la CSTP pour la mise sur pied d’un Migrant Ressource Centre financé par l’État. « Au Maroc et en Cisjordanie par exemple, il y existe un lieu où les travailleurs étrangers peuvent se rencontrer pour des échanges d’idées. Il existe dans ce type de centre des Awareness Campaigns sur la violence au travail. Ce centre pourrait être financé par le Human Resource Development Center », a fait ressortir Reaz Chuttoo.

Au cours de cette journée, plusieurs travailleurs étrangers ont exprimé leur gratitude quant à l’opportunité de travailler à Maurice. Ils n’ont pas hésité à brandir le drapeau mauricien en ce sens. « Ils ont voulu ainsi exprimer leur contentement au vu de leur intégration dans la société mauricienne. Ils demandent ainsi aux employeurs de les respecter », a déclaré le responsable syndical.

Des travailleurs étrangers ont aussi fait état du cas d’un ouvrier dont le contrat de travail a pris fin il y a deux mois. Ce dernier n’a pas droit à de la nourriture, à un salaire, voire à un billet d’avion pour son rapatriement. Il s’agit là d’un des motifs du travail au noir de certains étrangers, explique Reaz Chuttoo.

Pour l’heure, la CTSP reste dans l’attente de la signature d’un Memorandum of Understanding entre Maurice et le Bangladesh, comme tel est le cas avec le Népal. « Cela est très important car les travailleurs bangladeshis continuent à dire qu’ils paient une somme de 1000 dollars aux agents recruteurs pour trouver du travail à Maurice. Il faut mettre fin à cette pratique », a affirmé Reaz Chuttoo.

À noter que des représentants de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) étaient présents dans le cadre de cette Journée internationale des migrants.

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