ABOLITION DE L’ESCLAVAGE : « Ni tam-tam ni propagande politique » prévient Elena Rioux

A une semaine de la commémoration de l’Abolition de l’Esclavage, un collectif d’associations créoles monte au créneau pour souhaiter que les diverses manifestations prévues aient un ton respectueux envers la mémoire des ancêtres et  la dignité de la communauté créole. Ces associations lancent un appel en ce sens tant aux institutions gouvernementales qu’aux organisations privées et individus.
Ce collectif (un regroupement ad-hoc dans le cadre de cet anniversaire) comprend un grand nombre d’organisations oeuvrant auprès de la communauté créole ; ses principaux animateurs sont Jean-Yves Violette, Olivier Précieux, Jean-Claude Jance, Elena Rioux et Jean-Noël Bridiane. Le Comité diocésain 1er Février en fait également partie. En début de semaine, ces personnes ont fait part des attentes de la communauté créole s’agissant des célébrations qui seront organisées par le gouvernement et autres organisations. D’abord, ils soulignent que la liberté et le respect des droits concernent tous les individus et de ce fait, la commémoration de l’Abolition de l’esclavage, insistent-ils, doit concerner l’ensemble des Mauriciens, cela tout en reconnaissant que les Créoles y sont particulièrement sensibles. Ce collectif en appelle donc à la population pour s’intéresser à l’événement du 1er février.
Par ailleurs, ce collectif ne souhaite pas de manifestation qui se départirait de l’esprit de respect de la mémoire des ancêtres esclaves pour prendre une allure festive. « On se remémore ce jour-là de ceux qui ont vécu la triste et sombre période de l’esclavage. Pour ce collectif, le programme des célébrations doit s’articuler autour de trois “R” notamment le Respect, la Reconnaissance et la Responsabilité. Que le programme reflète l’esprit de la commémoration ! » affirme Jean-Yves Violette en lançant un appel aux institutions et aux individus pour une célébration dans la sobriété.
Ce collectif appelle aussi les organisateurs à respecter la dignité des descendants d’esclaves. « Nous kone ki ravann e sega ti ena enn plas importan dan lavi bann esklav parski sa ti permet zot exprim zot soufrans e tou seki zot ti pe viv me sa pa ve dir ki bizin ena tamtam sa zour-la. Respekter Montagne Le Morne. Selebrasion 1er fevryer ve pa dir distribision briyani, lakwis poul, boutey divin… », prévient Elena Rioux avec un franc-parler. Celle-ci demande aussi à tous ceux qui feront le déplacement jusqu’au village Le Morne pour assister au programme officiel d’afficher une attitude respectueuse. « Al Le Morne sa zour-la ve pa dir al enn zourne lamer », poursuit Elena Rioux.
Par rapport aux discours prévus au programme officiel, ce collectif espère que les intervenants n’en profitent pas pour se lancer dans de la propagande à caractère politique. « Nou pale bann diskour ki pa kadre avek lespri leveneman 1er fevrier » a souligné Jean-Yves Violette.

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