Admission et rentrée des classes : Retour d’une année académique normale

Le traditionnel Flag Raising Day et autres journées avaient été suspendus pendant deux ans

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Le Kreol Morisien au National School Certificate cette année

C’est un calendrier académique « normal », de janvier au 3 novembre 2023, scindé en trois trimestres qui revient à partir de ce mardi, jour de la rentrée pour tous.  Ce lundi, des écoliers seront admis en Grade I et des collégiens en Grade 7, tandis que les 12 académies vont accueillir les élèves qui vont faire leur entrée en Grade 10. Mais c’est le retour des activités extrascolaires avec des rassemblements qui conféreront à l’école la normalité, voire la routine qu’elle connaissait avant la pandémie de Covid-19 et les bouleversements entraînés.

Uniforme neuf, nouveau matériel scolaire, nouvelle école… c’est un nouveau départ qui attend les milliers d’élèves qui vont faire leur entrée en Grades 1, 7 et 10 respectivement ce matin. L’admission en Grade 10 concerne les élèves qui ont obtenu une place dans une des 12 académies du pays après avoir réussi brillamment aux derniers examens de National Certificate of Education (NCE). Comme les plus jeunes qui feront connaissance pour la première fois avec leur nouvel environnement scolaire, les étudiants qui ont quitté les collèges régionaux pour poursuivre leurs études secondaires dans des académies vont devoir se familiariser avec leur prochain établissement. C’est dans cette optique que l’admission en Grade 10 dans des académies a été pensée. Et il revient qu’un certain nombre de collèges régionaux verront une réduction quasi importante de la population estudiantine en Grade 10.

La Brigade de la famille à l’assemblée matinale

Si au primaire les plus petits de Grade I vont principalement découvrir leur classe et leur enseignant, non sans pleurs pour certains, les plus grands du secondaire auront, quant à eux, droit à une présentation des règlements du collège, voire un rappel sur le civisme. Au collège d’État de Camp de Masque, où il occupe le poste de recteur, Harish Reedoy, président de la United Deputy Rectors and Rectors Union, explique que, demain, à l’heure de la traditionnelle assemblée matinale, un représentant de la Brigade pour la protection de la famille sera présent. « C’est un moment où nous avons des messages à faire passer aux nouveaux élèves aussi bien qu’à leurs parents. Cet officier de la Brigade pour la protection de la famille se chargera d’interpeller les parents et leurs enfants sur les grands problèmes sociaux qui guettent les familles et qui peuvent affecter la vie scolaire d’un enfant. De l’utilisation du téléphone portable, à la drogue… il se basera sur des cas qui requièrent l’intervention de la brigade pour informer et sensibiliser l’audience », précise Harish Reedoy. Ce dernier rappelle que ce genre d’exercice est aussi à l’agenda dans d’autres établissements.

Fin de l’année académique le 3 novembre

Harish Reedoy tient à faire ressortir : « La rentrée du premier trimestre ne se prépare pas la veille. Nous avons fait des travaux d’entretien en novembre dernier. Et au lendemain des résultats de NCE, en décembre dernier, nous avons finalisé le time-table. » Les manuels de Grade 7 sont déjà disponibles dans les collèges et seront distribués demain. Vendredi dernier, le recteur du collège d’État de Camp de Masque était à son bureau où il a rencontré le personnel et demandé son plan de travail, y compris le calendrier pour les évaluations. Et la planification des activités extrascolaires a déjà été faite. « C’est avec le retour de la cérémonie du lever du drapeau pour marquer la fête de l’indépendance en mars, le Food Day, entre autres, que l’année scolaire va revivre pleinement sa normalité ! » affirme Harish Reedoy.

Après le premier contact du 9 janvier, les choses sérieuses pour toutes les classes vont démarrer ce mardi. Le premier trimestre va durer jusqu’au 30 mars. L’année scolaire 2023 marque le grand et très attendu retour d’un calendrier normal, et ce, après les deux précédentes années perturbées par la pandémie de Covid-19. 2023 sera, comme à l’accoutumée, scindée en trois trimestres. Le début du deuxième trimestre est prévu le 17 avril et prendra fin le 14 juillet. Et les écoliers seront de retour en classe le 14 août jusqu’au 3 novembre, tandis qu’au secondaire, la rentrée du troisième trimestre se fera le 7 août. Le dernier jour d’école dans ce secteur est le 26 octobre.

2020 à 2022 a été riche en enseignements pour la communauté scolaire, laquelle a dû d’abord composer avec des situations inédites avant de trouver et d’appliquer des alternatives à l’école en présentiel. Certains de nos intervenants concèdent même être depuis rodés à toute éventualité. Mais avec l’école qui avait adopté une année en trois phases, en 2022, enseignants et élèves avaient un avant-goût d’un retour à la normale. Yugeshwur Kisto, président de la Government Secondary School Teachers’ Union, est de cet avis.

Maintenir l’enseignement virtuel et en présentiel

« Nous sommes déjà passés en mode normal l’année dernière. Bien sûr, la leçon à retenir est qu’il est fondamental de continuer à maintenir la synergie entre le présentiel et le virtuel, car l’expérience pédagogique est nettement supérieure en termes d’objectifs à atteindre. D’ailleurs, je crois fermement qu’il y aura une revalorisation du métier d’enseignant, car la pandémie a démontré que malgré un ralentissement des activités économiques, le succès d’une société repose sur sa démarche à soutenir l’apprentissage et améliorer la capacité intellectuelle », déclare Yugeshwur Kisto. Ce dernier souhaite que 2023 soit l’année décisive en matière de ratio élèves-enseignants. « Il est important de respecter la proportion internationale entre élèves et enseignants, et non se retrouver avec des classes bondées et difficilement gérables, tant sur le plan physique que psychologique », relève-t-il.

Dans les écoles catholiques, la rentrée de 2023 est abordée avec sérénité, nous dit la directrice du Service Diocésain de l’Education Catholique, Gilberte Chung…, « mais avec de petits issues à régler s’agissant du recrutement des enseignants du secondaire. » 

Le recrutement dans le secondaire : un « issue » à régler

En effet, la circulaire émise par la Private Secondary Education Authority le 28 décembre dernier, soit à une dizaine de jours de la rentrée des classes, rappelle l’entrée en vigueur de l’Education (Amendment N°3) Regulations 2022. De ce fait, les « prospective Educators should henceforth generally possess either (i) a degree or joint degree in the subject to be taught, or an equivalent qualification, (ii) a Post Graduate Certificate in Education (PGCE) from a recognized institution or an alternative qualification in Education from a recognized institution or an alternative qualification in Education from a recognized institution ; Or (iii) a B. Ed from the Mauritius Institute of Education in the subject to be taught. »

De son côté, Bhojeparsad Jugdamby, de la Union of Private Secondary Education Employees, déplore un changement de critère sans consultation au préalable avec les acteurs de ce secteur. « Nous avons été pris de cours », scande-t-il. La rentrée pour des collèges dont les enseignants, particulièrement des supply teachers, dit-il, ne répondent pas aux nouveaux critères risque d’être compliquée.

« Avec le retour du calendrier académique classique de janvier à octobre, la reprise des classes sera plus facile à aborder », s’enthousiasme pour sa part Vishal Baujeet, président de la Government Teachers’ Union. Ce dernier explique qu’après la « bonne performance des candidats aux examens de PSAC 2022, les enseignants vont sans aucun doute travailler avec l’objectif de maintenir ce niveau. » Vishal Baujeet rappelle que la sécurité routière et l’Education Support Programme seront à l’agenda du primaire cette année. Au secondaire, cette année sera marquée par l’introduction d’une Technology Stream et du Kreol Morisien au National School Certificate. Quelque 400 des collégiens qui prendront part aux prochains examens de School Certificate sont concernés par cette première. Le Mauritius Examinations Syndicate préparera les questionnaires et l’Awarding Body désigné pour le diplôme de KM au National School Certificate est l’université de Maurice.

Extended Programme : le mal à panser en urgence

Si le Kreol Morisien va poursuivre un parcours inespéré, il y a encore quelques années de cela, Brian Pitchen, enseignant en Extended Programme (EP), plaidait pour la mise en pratique d’un programme bilingue pour les enfants dans cette filière. Il dit souhaiter que 2023 soit une année de réflexion et de réaction à ce sujet, car ce secteur est selon lui en situation d’échec. Malgré l’absence d’une évaluation transparente sur l’EP, les pédagogues qui travaillent dans cette filière parlent plus souvent de difficultés, d’échecs que de succès. « On ne peut pas rattraper un retard de six ans, accumulé au primaire, en quatre ans. Ce n’est pas possible ! Par devoir de conscience, les autorités auraient dû avoir publié le taux de réussite des candidats en Extended Programme au NCE séparément », scande Brian Pitchen.

« Selon les informations qui ont circulé entre collèges, il y aurait un taux de réussite minime, voire 10% au NCE en Grade 9 extended », dit l’enseignant. Ce dernier constate que « près de la moitié des élèves, de la première à la quatrième année en EP, n’ont pas le niveau requis pour concourir au NCE. » Outre un programme bilingue pour les apprenants en EP, Brian Pitchen plaide pour une pédagogie différenciée conçue spécialement pour les élèves en EP. En mettant ces derniers et ceux du mainstream sur le même pied d’égalité en termes académiques, l’Éducation vient fausser la course vers la qualité.

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