Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a signé mercredi, à New York, le traité BBNJ, soit un accord international sur la protection de la biodiversité marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale. De ce fait, Maurice est l’un des premiers signataires de cet accord.
« Cette action représente un tournant dans le respect du droit international et du droit de l’océan. Le fait que Maurice fasse partie du traité BBNJ démontre que le pays est déterminé à jouer un rôle actif dans la protection des océans. Le traité reconnaît les spécificités des États insulaires, et Maurice bénéficiera ainsi du partage d’expertise et de technologies avec la communauté internationale », a déclaré le Premier ministre à cette occasion.
Une soixantaine de pays ont déjà signé le traité BBNJ. Les signataires de l’accord restent confiants que le nombre de signatures requis pour la ratification soit rapidement atteint. Maurice a contribué à l’élaboration de ce traité, permettant au pays de participer aux efforts mondiaux de protection de la biodiversité marine, même au-delà de la zone économique exclusive.
Le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, a félicité les pays membres de l’Onu pour avoir finalisé un texte visant à assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale. Il parle de « percée » après près de deux décennies de pourparlers. « Cette action est une victoire du multilatéralisme et pour les efforts mondiaux visant à contrer les tendances destructrices auxquelles est confrontée la santé des océans, maintenant et pour les générations à venir », a-t-il fait comprendre dans un communiqué publié après la conclusion de l’accord au siège de l’Onu, à New York,
Des négociations difficiles sur le projet de traité sont en cours depuis deux semaines. L’accord conclu par les délégués de la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale, mieux connue sous son acronyme, BBNJ, est l’aboutissement de pourparlers facilités par l’Onu et qui ont débuté en 2004.
Déjà connu comme le « Traité sur la haute mer », le cadre juridique placerait 30% des océans du monde dans des zones protégées, consacrerait davantage de ressources financières à la conservation marine et couvrirait l’accès aux ressources génétiques marines et leur utilisation. Il s’appuie sur l’héritage de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
Antonio Guterres fait ressortir que le traité est crucial pour faire face à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution. « Il est également vital pour atteindre les objectifs et cibles liés aux océans du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal », indique-t-on dans la déclaration, faisant référence à l’engagement dit « 30 x 30 » de protéger un tiers de la biodiversité mondiale – sur terre et en mer – d’ici 2030 pris par une conférence historique des Nations Unies à Montréal en décembre dernier.
D’autre part, le Premier ministre a participé au Sommet des Nations Unies sur l’ambition climatique 2023 visant à assurer un effort collectif en faveur d’une économie mondiale plus équitable basée sur les énergies renouvelables et résiliente au climat, au siège des Nations Unies à New York. Le Sommet, présidé par le secrétaire général des Nations Unies, a en outre été l’occasion de procéder à un examen des dernières données scientifiques sur l’impact du changement climatique, de présenter les meilleures pratiques mondiales en matière d’adaptation au changement climatique et d’accélérer les actions urgentes.
Antonio Guterres a mis l’accent sur le fait que les effets du changement climatique se font déjà ressentir dans de nombreux pays du monde et qu’il est impératif de prendre des mesures urgentes pour contenir les émissions de CO2 dans l’atmosphère. Il a donc appelé à des efforts immédiats et soutenus en vue de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Il affirme que l’Onu reconnaît que les pays qui contribuent le moins au réchauffement climatique sont les premiers à ressentir les effets néfastes de la crise climatique. D’où la nécessité de mettre en œuvre des stratégies d’adaptation efficaces pour indemniser ces pays pour les pertes et dommages subis. Les gouvernements et les institutions financières internationales doivent agir rapidement pour garantir la justice climatique, a-t-il encore exhorté.
AGA de l’ONU : Maurice parmi les premiers à signer le traité BBNJ sur la biodiversité marine
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