Albion – Fermeture de la passerelle : Coup de massue pour les restaurateurs

Deux mois se sont écoulés depuis que la passerelle piétonnière en fer menant vers la plage publique d’Albion (longeant le Club Med) est fermée au public suite à une décision du District Council de Rivière-Noire, qui a pris la mesure du danger que représente cette structure qui a subi au fil du temps une dégradation évidente. Un chamboulement qui n’est pas sans conséquence pour les restaurateurs ayant pignon sur rue, qui voient leur clientèle se réduire comme peau de chagrin. Ils sont d’autant plus inquiets qu’ils ne savent pas quand débuteront les travaux de réparation de la passerelle. Veenabye Jeewajee,  présidente du District Council, a confié à Week-End qu’un consultant effectue actuellement un diagnostic en vue de décider de la marche à suivre.

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Il est presque 13h, ce vendredi 25 mars, à Albion, où le soleil brille de mille feux. En temps normal, la zone qui mène vers la plage publique longeant le Club Med est pleine de vie et d’entrain. Sauf que le contraste est saisissant aujourd’hui et « c’est la même rengaine depuis deux mois », confient  Afzal Auleear et sa conjointe Annabelle Félicité, qui ont le moral en berne suivant  la décision prise par les autorités de fermer, eu égard aux risques d’effondrement, la passerelle piétonnière faisant office de raccourci pour accéder à la plage. Pour pouvoir y passer du bon temps, les pique-niqueurs doivent faire le détour par la grande plage située à quelques encablures. Ce chambardement impacte considérablement sur les activités des commerçants opérant dans le domaine de l’alimentaire.

La terrasse du restaurant La Murenne était vide à l’heure du déjeuner vendredi

Dans leur restaurant en tôle, aménagé en face de ladite passerelle, où ils vendent des boulettes, Afzal Auleear et Annabelle Félicité contemplent avec amertume l’accotement en bordure de rue où pas une seule voiture n’est stationnée : « Dan vandredi sa ler-la pena plas pou met loto. Depuis deux mois, c’est tout le contraire. Nos recettes ont diminué de 60%, au point où nous avons dû renvoyer les deux personnes qui travaillaient avec nous dans la cuisine. » C’est pourtant avec un ouf de soulagement que le couple avait accueilli la levée des restrictions sanitaires il y a plus d’un an, et le retour de la clientèle touristique, mais ils ont vite déchanté avec la fermeture de l’accès à la plage. « On prend un sérieux coup derrière la tête alors qu’on venait à peine de sortir la tête de l’eau après deux années de galère liée à la pandémie. Non seulement les choses semblent mal engagées, mais nous sommes dans le flou total, car les autorités n’ont toujours pas pipé mot sur la période à laquelle les réparations seront effectuées. Les plus pessimistes évoquent un statu quo qui est susceptible de durer plus d’un an », souligne Afzal Auleear.

Afzal Auleear et sa conjointe Annabelle Félicité ont le moral en berne

Un consultant recruté

Même son de cloche du côté du restaurant La Murenne, où les touristes viennent, habituellement, en grand nombre profiter d’un déjeuner au soleil en terrasse. Le gérant constate une baisse conséquente de la clientèle depuis la fermeture de la passerelle : « Après le calvaire qu’on a enduré au moment de la pandémie, j’étais persuadé qu’on allait  reprendre du poil de la bête, mais on a vite déchanté après cette fermeture. Nous encourons d’énormes pertes financières et les choses sont susceptibles de ne pas s’améliorer. »

Si l’on se fie aux confidences de Veenabye Jeewajee, présidente du District Council de Rivière-Noire, les restaurateurs d’Albion devront s’armer de patience, car la rénovation, voire le remplacement de la passerelle n’est pas prévu de sitôt : « La fermeture de cet accès était inévitable, car il était hors de question de mettre en péril la vie des pique-niqueurs. Je comprends aussi l’inquiétude des commerçants, mais je souhaite leur dire que nous avons déjà enclenché les procédures afin que les choses retournent à la normale. Le District Council a sollicité l’expertise d’un consultant qui nous soumettra un rapport avant de décider de la marche à suivre. L’option d’une rénovation de la structure demeure une priorité, mais il n’est pas exclu qu’on fasse construire une passerelle en béton. Je précise toutefois qu’il faudra attendre le prochain exercice budgétaire pour donner un coup d’accélérateur au projet. Nous entamerons des consultations avec la National Development Unit dans les jours à venir. »

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