Allocation de 500 nouvelles cartes : Impatience des pêcheurs devant la lenteur du ministère

La formation des aspirants pêcheurs professionnels n’a toujours pas débuté, alors que le ministre Sudheer Maudhoo avait annoncé la date du 1er septembre à l’Assemblée nationale

- Publicité -

Aucune indication non plus sur le Proficiency Test en vue de déterminer l’éligibilité des candidats

La promesse du gouvernement d’émettre 500 nouvelles cartes à des aspirants pêcheurs professionnels tarde à se concrétiser et les grincements des dents se font déjà entendre. Alors que le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo, avait déclaré à l’Assemblée nationale que la formation pour les pêcheurs devait débuter le 1er septembre, tel n’a pas été le cas. Il n’y a pas eu non plus de Proficiency Test pour déterminer si les candidats ont une maîtruse des connaissances de base de la pêche. Le Syndicat des Pêcheurs et le Komite Konzwin Peser San Kart Sid-Es demandent au ministre Maudhoo d’honorer ses engagements.

« We wonder whether you have noticed, but we are now in early October. We feel obliged to inform you of the date as you declared in the National Assembly in August this year that General Fisher Courses for applicants for artisanal fisher cards would begin on 1st September, last month. They have not up to now. » Cet extrait de la lettre envoyée la semaine dernière au ministre Maudhoo, donne le ton concernant l’agacement des candidats aux nouvelles cartes de pêcheurs professionnels. Rajni Lallah, Judex Rampaul et Jean-Baptiste Arlandin, les signataires, y établissent la chronologie des événements, comme pour rappeler qu’il y a eu différentes réunions de travail et qu’un plan a été élaboré en vue de permettre à ceux qui pratiquent ce métier depuis de nombreuses années soient enfin reconnus.
Le gouvernement avait annoncé 500 nouvelles cartes aux pêcheurs dits amateurs qui s’étaient déjà enregistrés en vue de passer professionnel. Les choses ont commencé à bouger après la marée noire provoquée par le naufrage du MV Wakashio et la plateforme composée du Syndicat des Pêcheurs et du Komite Konzwin Peser San Kart Sid-Es-Rezyonal Lalit Curepipe-Lesid avait pris les choses en main, car de nombreux pêcheurs amateurs s’étaient retrouvés sans aide de l’État après l’interdiction de pêcher dans le Sud-Est.
Cette plateforme rappelle que lors d’une séance de travail avec le ministre Maudhoo, le 8 juillet dernier, il avait déclaré qu’il prenait la responsabilité que les cartes seraient octroyées aux pêcheurs Genuine et que leur formation pour la sécurité en mer serait assurée, car la pêche hors du lagon peut s’avérer dangereuse. Au cours de cette même réunion, le ministre a présenté les nouvealles Regulations attachées à l’octroi de ces cartes. Des discussions avaient aussi eu lieu à ce sujet, et certaines clauses avaient été modifiées. Toutefois, à ce jour, ces Regulations n’ont toujours pas été promulguées.
Répondant à une question parlementaire du député Fabrice David à l’Assemblée nationale le 3 août dernier, Sudheer Maudhoo avait déclaré que la formation des candidats aux nouvelles cartes de pêcheurs allait démarrer le 1er septembre. Plus d’un mois après, c’est le silence complet à ce sujet. La plateforme rappelle également qu’elle avait suggéré que les Proficiency Tests soient réalisés avec la collaboration de pêcheurs professionnels ayant un minimum de dix ans d’expérience.
Elle a proposé la mise sur pied d’un comité technique pour cela, mais une fois de plus, le ministère de la Pêche est demeuré muet… comme une carpe. « This test would ensure transparency in the selection exercise as well as ensuring that bona fide fishers are selected. You did not deign to reply », regrettent encore les signataires. Face à cette situation, le Syndicat des Pêcheurs avait même pris l’initiative d’envoyer des questions types au ministère afin de faciliter cette épreuve. Une fois encore, il n’y a pas eu de réponse.
Cela pousse la plateforme à faire part de son indignation face à une telle situation. « Industrial relations depend on good faith. We have acted on good faith and have acted responsibly. Have you? Or was all this consultation and negotiation mere “koz-koze” from your point of view? » La bonne foi du ministre Maudhoo, selon la plateforme, sera prouvée uniquement s’il va de l’avant avec les nouvelles Regulations, s’il débute le Proficiency Test et s’il lance la formation avec un groupe de 120 pêcheurs chaque six semaines, comme il l’avait annoncé à l’Assemblée nationale.
Rappelons qu’initialement, le ministère de la Pêche avait émis de nouveaux règlements, selon lesquels les nouvelles cartes de pêcheurs seraient d’une durée de cinq ans et les détenteurs devaient avoir un casier judiciaire vierge. Ce qui avait provoqué un tollé car, d’une part, avec une carte temporaire de cinq ans, un pêcheur ne peut faire de projet à long terme, comme investir dans un bateau. Et d’autre part, la plateforme estimait que si un pêcheur avait commis un délit mineur et qu’il avait déjà payé pour sa faute, il n’y avait aucune raison de le pénaliser.
Dans les deux cas, le ministère avait accepté de revoir ces deux conditions. D’abord, les cartes devront être renouvelées chaque cinq ans et les conditions pour cela seront de présenter un certificat médical et d’un certificat de bonne vie et mœurs. Toutefois, à ce jour, rien n’est encore officiel, puisque les Regulations ne sont pas encore entrées en vigueur.

—————————————
POST-WAKASHIO : Rs 34 000 aux pêcheurs du Sud-Est : l’autre promesse qui se fait attendre

Décidément, au ministère de la Pêche, on semble avoir beaucoup de difficultés à tenir parole. Le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo, avait annoncé en grande pompe que les pêcheurs du sud-est recevront Rs 34 000 supplémentaires sous le Wakashio Support Scheme afin de compenser le manque à gagner. Plusieurs mois plus tard, la promesse ne s’est toujours pas concrétisée.
Les pêcheurs du sud-est sont à bout de patience et rappellent qu’ils ne peuvent même pas reprendre leurs activités normalement, car beaucoup ont perdu leurs casiers, restés en mer après les interdictions de pêcher. Certains parlent même aujourd’hui de leur détermination à tenir une grève de la faim. D’autant qu’ils n’ont pas entendu piper mot non plus sur la compensation promise dans le sillage de la marée noire causée par le vraquier japonais.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -