ASSOCIATIONS D’ANCIENS ÉLÈVES: En classe d’amitié

Ils ont usé leurs fonds de culotte sur les bancs du collège et ont choisi de maintenir solides les liens qui se sont tissés au fil des années. Par nostalgie peut-être, mais surtout pour que continue à battre le coeur de l’amitié. Les associations d’anciens élèves, grâce aux réseaux sociaux et au bouche à oreille, permettent à des générations différentes de collégiens d’être en relation et de se retrouver au moins une fois l’an pour une activité commune.
Ah ! l’époque bénie du collège ! Le temps de l’insouciance, des “petites bêtises”, des rigolades et des partages entre amis. Le temps a passé : certains ont choisi d’oublier ces années-là, mais d’autres estiment qu’il est bon d’y revenir de temps en temps. Un peu par nostalgie, mais aussi parce qu’est ancré en eux ce profond désir de se retrouver, de se raconter les anecdotes du collège. Tous ces souvenirs et ces moments inoubliables qui n’ont pas été altérés par le poids des années.
Lorsque nous avons pris contact avec Nathalie Ah Poong, responsable de l’association d’anciennes élèves du collège Lorette de Port-Louis, elle était plongée dans les préparatifs de la grande soirée “girls only” des anciennes de l’établissement, toutes générations confondues. Entre deux appels, elle nous confie sa joie du response qu’elle a eu et du dynamisme que l’organisation de la soirée a généré. “Sur Facebook, nous avons eu près de 1,000 adhérentes. Nous ne voulions pas que ces retrouvailles restent virtuelles.” Le succès du get-together de l’an dernier a été un vrai déclic.
Role models
Les membres ont voulu voir plus grand et permettre à celles qui n’avaient pas remis les pieds au LCPL après leur dernier jour d’école de pouvoir le faire à nouveau, dix à vingt ans plus tard, et même davantage. La soirée se déroulera sans les enfants et les conjoints pour que toutes les participantes puissent revenir plus librement sur leur vie d’antan. “Je pense que pour une fois, nous pouvons nous permettre de tout arrêter, nous remémorer nos souvenirs et retrouver l’esprit du collège”, souligne notre interlocutrice.
Ganesha Singaravelloo est fier d’appartenir au Royal College Port-Louis Alumni, association regroupant les anciens de cet établissement. Pour lui et les autres membres, il était inconcevable de tirer un trait définitif sur le collège qui a bercé toute leur adolescence. Mais ils tiennent surtout à montrer la voie aux élèves actuels. “Notre société fait face à un manque cruel de role models. Nous sommes là comme des grands frères pour eux. Même si à notre époque, nous n’étions pas toujours des enfants de choeur.” Les Old Boys apportent leur soutien à la direction et à l’association des parents d’élèves pour concrétiser certains projets.
Bénévolat
Pour leur part, les anciens du collège du St-Esprit aident financièrement l’institution quatrebornaise, “selon nos moyens”, précise Krishna Thirapathi. Une façon pour eux de forger le sens d’appartenance au collège et de témoigner leur appréciation de tout ce que l’établissement a pu faire pour eux.
D’où l’intérêt d’avoir une association dûment enregistrée pour gérer cela. C’est le sens du bénévolat qui les incite à donner un peu de leur temps à leur ancien collège. Notre interlocuteur reconnaît qu’une des contraintes à laquelle l’association doit faire face est le manque de disponibilité de ses membres. “Le principal souci est de trouver des personnes qui sont disposées à donner un peu de leur temps pour l’association. Les gens travaillent de plus en plus et ils ont donc moins de temps à consacrer à d’autres activités.”
Certains considèrent que tenter de réunir les anciens collégiens est un sacré boulot. Nathalie Ah Poong réplique que “ce n’est pas une perte de temps”. Ceux que nous avons rencontrés sont unanimes à reconnaître qu’il est important pour eux de se retrouver au moins une fois l’an, d’être en communication à travers les réseaux sociaux et par d’autres moyens.
Adolescence
Pour Ganesha Singaravelloo, c’est une façon d’élargir son cercle d’amis : désormais, il connaît les épouses de ses camarades de classe, leurs familles se fréquentent régulièrement et il n’y a aucune barrière entre eux. “L’école est le microcosme de la société; lorsque nous étions au collège, il n’y avait pas de barrière de classe ou de communauté. Nous essayons de vivre la même chose, maintenant que chacun a fait son petit bonhomme de chemin. Ce que nous partageons nous enrichit. On retrouve cette sensation d’être des Mauriciens avant tout.”
Krishna Thirapathi souligne l’importance des moments partagés entre amis : “Au collège, nous avons passé trente heures par semaine ensemble, durant sept ans de notre vie. Il est impossible d’ignorer tout ce temps passé avec les amis à l’adolescence, à une époque où nous forgions nos personnalités. Le collège était également le lieu où nous essayions d’aller au-delà des limites permises, en ne s’interdisant pas de faire des bêtises ensemble. Tout cela a créé un sens de camaraderie extraordinaire.” Pour toutes ces raisons, il estime qu’il est important d’entretenir cette amitié.
Les associations d’anciens élèves n’ont pas pour seul objectif que de revivre une époque révolue. Elles veulent également porter un regard sur le passé pour améliorer l’avenir, en faisant fructifier tout ce qui a été semé dans des coeurs d’adolescents.

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