AU CŒUR DU VÉCU : Ne plus vivre chez ses parents

Le nombre de jeunes vivant ailleurs que chez leurs parents de par le monde ne cesse de s’accroître. Si la chose est tout à fait normale dans les pays européens, ce mode de vie est tout nouveau chez nous. Auparavant, la norme dans la société mauricienne était que les enfants vivent chez leurs parents jusqu’au moins l’âge de 25 ans. On vivait sous le même toit jusqu’au mariage. Mais de nos jours, de plus en plus de jeunes quittent le toit parental avant de se marier, ils prennent leur vie en main et s’installent dans un appartement…
Quel peut bien être le motif derrière ce désir de déserter le cocon familial ? Pour bon nombre de nos interlocuteurs, le désir de liberté vient en premier, alors que d’autres se sont retrouvés dans cette situation par la force des choses. Ils sont nombreux à aspirer à « prendre en main » leur vie. À avoir leur propre domicile afin de ne plus avoir à dépendre de leurs parents. Le jeune Mauricien rêve d’un espace pour soi, à l’européenne. Un style de vie inspiré sans aucun doute par les médias, films et séries télé en tête, qui font ressortir la liberté dont bénéficient ses adeptes.
C’est le cas pour Alice Beedasee, 23 ans. « Je voulais avoir mon chez moi car la maison de mes parents était loin de me satisfaire. Une maison très petite et je devais partager ma chambre avec mes deux soeurs. Ce n’était pas du tout évident et je voulais être tranquille ». Daryl Parker, 24 ans, fait ressortir qu’il souhaitait expérimenter « la vraie vie ». Il souligne qu’au commencement « vivre seul pour moi voulait dire liberté totale, la possibilité par exemple de sortir le soir sans donner d’explication à qui que ce soit. »
Pour d’autres cependant, vivre seul n’est pas un choix de mode de vie mais une nécessité. Jenny B., 24 ans, explique avoir fait ce choix il y a quatre ans pour se rapprocher de son lieu de travail. Chargée de clientèle, cette employée d’une firme BPO de la capitale habitait dans le sud du pays. Ses horaires de travail étaient là un véritable obstacle, car si les moyens de transport ne manquent pas, ses heures de sommeil étaient affectées. « Je sortais du travail à 1 h du matin et je ne rentrais chez moi qu’après avoir déposé tous les employés, c’est-à-dire à 2 h 15 », dit-elle. Non seulement elle manquait de sommeil, mais elle devait aussi prévoir le temps perdu dans les embouteillages, entre autres. « Lorsque je rentrais à deux heures du matin, souvent j’étais réveillée à 6 h parce qu’à la maison c’est l’heure à laquelle tout le monde se prépare pour aller travailler ou à l’école. Ce qui ne me laissait que quatre heures de sommeil par nuit », confie notre interlocutrice. L’idée de prendre un appartement lui est venue en observant son entourage. « Vu que je travaille dans une compagnie composée principalement de jeunes, je me suis approprié un style de vie relatif à mon emploi. Et parmi les pratiques, il y avait la colocation », soutient-elle. C’est ainsi qu’a commencé sa nouvelle vie, « un autre monde ». Certes, ses parents n’étaient pas contents de cette décision au début, mais Jenny a fait valoir qu’étant majeure, elle souhaitait prendre sa vie en main.

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