Baisse de vente des antibiotiques : les Mauriciens optent pour les hôpitaux publics

La consommation d’antibiotiques a baissé depuis l’année dernière à Maurice. Si certains pharmaciens partagent cet avis, d’autres estiment que la vente des médicaments en général a connu une baisse. Le pouvoir d’achat des Mauriciens, après le confinement,  en est la cause.

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Selon les pharmaciens, les Mauriciens se ruent vers les hôpitaux publics en ce moment car les médicaments y sont gratuits. De plus, le port du masque obligatoire contribue à une réduction des grippes et de l’influenza à Maurice, causant moins de malades chez les Mauriciens.

Certains pharmaciens confirment ce constat. Dans une pharmacie de la capitale, le propriétaire qui est aussi pharmacien dira : « Le nombre de clients qui viennent avec des ordonnances pour des médicaments contre la grippe ou l’influenza a considérablement diminué. Les antibiotiques sont des médicaments qui ne se vendent pas sans prescription du médecin. Donc, c’est justement à travers les prescriptions que nous avons réalisé la baisse de vente des antibiotiques. »

Selon ce propriétaire, le port du masque a joué un grand rôle dans la diminution des infections virales et des grippes dans le pays. « Après le confinement, le port du masque en permanence, surtout dans des lieux publics, est devenu obligatoire. En portant des masques, les gens se protègent contre toute éventuelle contamination. Ce qui explique la baisse des grippes saisonnières et de l’influenza depuis l’année dernière », a-t-il dit.

Dans la même foulée, un jeune pharmacien dans le sud du pays fait part du même constat. « En cette période de l’année, notamment avec le climat instable, la chaleur, l’humidité et les pluies, les gens tombent souvent malades. Les visites chez les médecins sont fréquentes. Beaucoup souffrent d’infections en cette période et viennent acheter des antibiotiques, que ce soit pour les adultes ou pour les enfants. Nous avons l’habitude de vendre plusieurs types d’antibiotiques, à savoir sirop, comprimés ou encore crèmes (pour les infections externes). Mais depuis plusieurs mois, la vente de sirops et de comprimés a considérablement diminué. Ce ne sont que les médicaments pour les maladies chroniques qui sont en grande demande, notamment pour le diabète, l’hypertension, les problèmes cardiovasculaires, entre autres », confie notre interlocuteur.

D’autre part, des pharmaciens avancent que la situation est encore plus alarmante car la vente des médicaments a baissé en général. « La situation est générale. La vente de médicaments dans le privé continue de baisser. J’ai constaté que le pouvoir d’achat des gens a diminué depuis l’émergence de la COVID-19. Une raison qui explique la baisse des médicaments dans les pharmacies privées. Beaucoup de gens se tournent vers les hôpitaux, les dispensaires ou les centres de santé où les médicaments sont gratuits », a expliqué un pharmacien de la capitale. Et d’ajouter que les Pharmaciens font face à un problème de fret depuis l’année dernière.

Dans une autre pharmacie dans le centre du pays, le pharmacien abonde dans le même sens, expliquant que les gens, en ce moment, se tournent vers les pharmacies privées uniquement quand les médicaments qu’ils cherchent ne sont pas disponibles dans les pharmacies des hôpitaux. « Nous avons de la chance d’avoir des patients atteints de diabète, d’hypertension ou d’autres maladies chroniques qui viennent acheter leurs médicaments chez nous. Sinon, la situation serait encore plus difficile », a-t-il observé.

Médicaments en rupture de stock

La Depakine 200 mg, un médicament utilisé pour traiter les troubles épileptiques, les troubles mentaux/d’humeur (comme la phase maniaque du trouble bipolaire) et pour prévenir les migraines, est en rupture de stock au dispensaire de Stanley, Rose-Hill. Olivier Barbe, conseiller de Beau-Bassin/Rose-Hill, explique qu’il a reçu plusieurs doléances à ce sujet. « Je déplore le fait que les habitants de la région de Stanley doivent se rendre à l’hôpital Victoria à Candos pour se procurer ces médicaments alors qu’il y a un dispensaire dans la localité. » Les habitants, incommodés par la situation, demandent au ministère de la Santé de prendre en considération ce problème et de prendre les mesures nécessaires pour renouveler le stock au plus vite.

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