Budget : les pêcheurs veulent contribuer à la sécurité alimentaire

Le Syndicat des pêcheurs accueille favorablement les mesures budgétaires pour le secteur, dont l’augmentation de la Bad Weather Allowance et l’installation de machines à glace dans le port pour la conservation des prises.

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Toutefois, pour Lallmamode Mohamedally, secrétaire du syndicat, un meilleur encadrement des coopératives de pêche par les autorités aurait permis de contribuer davantage à la sécurité alimentaire. Il explique : « Il y a quatre ans, le gouvernement a lancé un programme pour l’achat de six bateaux semi-industriels financés à 50% par l’État. Mais à ce jour, seuls deux bateaux sont en opération. Un autre est toujours en construction et les autres, on ne sait même pas à qui ils ont été alloués. Dans un contexte où on est en train de parler de sécurité alimentaire, ces bateaux auraient pu contribuer davantage à l’autosuffisance en poissons. »

Actuellement, ajoute-t-il, ces bateaux semi-industriels rapportent une moyenne de trois tonnes de poissons chaque quinzaine. Mais les prises baissent et le syndicat souhaite qu’une période de fermeture soit appliquée sur les bancs afin de permettre la régénération. On plaide également pour la protection de l’environnement à Saint-Brandon. « L’avenir, c’est la pêche industrielle. Mais il faut bien encadrer pour qu’elle soit durable. »

Concernant la pêche artisanale, les pêcheurs disent rencontrer de plus de plus de difficultés à faire leur métier avec le changement climatique. Ruddy Paul, de Riambel, explique que pour les pêcheurs du Sud, la pêche se résume souvent à quatre jours par semaine, la mer étant en effet souvent houleuse. « La région de Souillac et Baie-du-Cap, jusqu’au Morne, est souvent démontée. Pendant le confinement, avec l’interdiction d’aller en mer, beaucoup ont perdu leurs casiers. Je lance un appel au ministère pour nous venir en aide, soit en nous procurant le matériel nécessaire pour refaire d’autres casiers. Des pêcheurs ont contracté des “loans” pour confectionner des casiers et ils ont tout perdu. »

Les pêcheurs du Sud lancent également un appel pour le dragage de la passe au Batelage, Souillac, complètement bouchée depuis des années. « Si un jour il y a un drame en mer, les gardes-côtes ne pourront même pas sortir pour aller secourir les gens. » De plus, Ruddy Paul lance un appel au ministère pour relancer la formation à l’intention des jeunes afin, dit-il, qu’ils puissent contribuer aussi à la sécurité alimentaire. « Beaucoup opèrent comme amateurs, car ils n’ont pas de carte. Nous demandons de leur donner l’opportunité de se former et de devenir professionnels. »

Pour sa part, Judex Rampaul réitère sa demande pour la mise sur pied d’un comité consultatif au niveau du ministère de la Pêche afin de pouvoir faire un constat de la situation et prendre les mesures appropriées. Il salue l’ouverture du nouveau ministre de la Pêche, Sudhir Maudhoo, et souhaite qu’il vienne de l’avant avec un plan de retraite pour les pêcheurs âgés. De même, il demande de rayer les dettes des pêcheurs dans l’incapacité de rembourser la DBM.

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