Camp Levieux  : Dépôts sauvages de grande envergure : De mal en pis !

Des odeurs pestilentielles tenaces flottent dans l’air, du matin au soir, qu’on se croirait dans une porcherie 

On croyait la prolifération des dépôts sauvages de déchets, sur un site de 40 hectares, à Camp Levieux soldée. Que nenni! Les choses se sont empirées et les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce triste et révoltant spectacle. La colère des riverains a atteint son point d’ébullition, d’autant que des “camions marrons” continuent à faire le va-et-vient vers le site pour y déverser leurs déchets.

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Les deux articles publiés, l’année dernière, dans Week-End et les doléances du leader du d’En Avant Moris (EVM), Patrick Belcourt n’ont pas eu l’effet escompté, si l’on se fie aux montagnes de déchets en tous genres qui s’amoncellent et qui dégagent des odeurs nauséabondes. Cette anarchie se caractérise par la présence quasi quotidienne d’individus sans scrupules brûlant des gaines entourant des kilos de câbles électriques, afin d’en extraire le cuivre.

L’ambiance était à la fête, mercredi, à la salle du Conseil de Beau-Bassin/Rose-Hill où la PPS Tania Diolle et les députés du No 19, Ivan Collendavelloo et Fazila Jeewa-Daureeawoo, ont assisté à la cérémonie d’investiture de Rajeenee Mootoo-Caroopen et de Mahen Choolun en tant que maire et adjoint maire, respectivement. Ils ont forcément pris note des objectifs prioritaires énumérés par la nouvelle maire qui comprennent, notamment, la construction de l’Urban Terminal et d’un nouveau bazar. Des projets reportés aux calendes grecques. Sauf que tout ce beau monde devrait, un de ces quatre, faire un détour par Camp Levieux, à proximité du stade de football et d’une école maternelle, où le triste spectacle qui s’offre aux yeux et aux narines des riverains devrait les convaincre à revoir la hiérarchisation des projets au niveau de la ville.

Va-et-vient incessant de “camions marron”

Pour saisir l’ampleur de cette terrible anarchie, il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur la montagne de déchets jonchant la chaussée et les quatre coins du site où des odeurs pestilentielles tenaces flottent dans l’air et piquent les narines, du matin au soir, qu’on se croirait dans une porcherie, surtout lorsqu’il pleut abondamment. À en croire les riverains, dont le cauchemar a débuté en 2017 lorsque le constructeur Larsen & Toubro (L&T), avec l’accord du ministère du Logement et des Terres, a commencé à utiliser ce State Land, afin de disposer les terres et les roches provenant des chantiers de construction du projet Metro Express. Sauf qu’une bande organisée de camionneurs a profité de l’absence de barricades et de contrôle autour du site pour s’adonner à des dépôts sauvages en tous genres.

Au fil des mois, l’amoncellement de dépôts sauvages de la plaine ne cesse de croître, tel un raz-de-marée incontrôlable. Sur plusieurs hectares, des monticules de gravats et de déchets divers s’offrent à la vue. Sauf que les politiques n’en ont cure. Pour attirer l’attention des pouvoirs publics, Partrick Belcourt publie des photos édifiantes sur les réseaux sociaux, avant que Week-End ne s’empare de ce scandale à ciel ouvert. En octobre 2022, l’élu du Ward 1, Olivier Barbe lance les débats au Conseil en posant une série de questions à l’ancien maire David Utile qui, accompagné de représentants du ministère de l’Environnement, visite la décharge illégale quelques jours plus tard. L&T promet de mettre un terme à ces dépôts à la fin des travaux de la phase 3, en décembre 2022, tout en érigeant des barricades en pierre sur l’une des deux allées menant à la décharge. Peine perdue.

En dépit des visites effectuées par les autorités et quand bien même L&T a érigé des barricades pour mettre un frein à ces incivilités, huit mois plus tard, non seulement les camions benne marrons continuent leur va-et-vient incessant vers le site pour y déverser leurs déchets, mais on a désormais l’impression de rentrer dans un No Man’s Land souillé par d’immenses décharges à ciel ouvert, autour duquel se nichent, pourtant, une école maternelle et un stade de foot. Deux plaques d’égouts ont été dérobées par des marsan feray. De grands cartons, emballages et bouteilles en plastique, charriés par les eaux usées, obstruent les canalisations. Les insectes, par nuées, prennent le relais avec toutes les conséquences sanitaires induites. Un habitant dit être en proie aux punaises.

Et comme si ça ne suffisait pas, au détour de ces tas d’ordures, il y a pire : des déchets toxiques. De fieffés filous sont de plus en plus nombreux à y faire brûler des gaines plastiques entourant des câbles de téléphone, afin d’en extraire le cuivre. Les risques d’incendies sont importants et le voisinage est vigilant lorsque des émanations de fumées sont visibles. Les autorités avaient promis de prendre très vite le taureau par les cornes face à  ces actes d’incivilité qui sont assimilés par leurs auteurs à un droit acquis. Ce n’était finalement que de la poudre aux yeux. La désastreuse gestion du site plonge les habitants de ce quartier dans la consternation et d’aucuns envisagent de trouver eux-mêmes des solutions, afin de mettre hors d’état de nuire les contrevenants.

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