Canal Dayot | Risques d’Inondation : Hurreeram compte sur les habitants pour ne pas bloquer les travaux

Le ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, intervenant mardi au Parlement, est revenu sur les récentes inondations, qui ont impacté le pays. Et principalement sur le problème de Canal-Dayot. En effet, les inondations du 15 janvier dernier sont toujours vives. Ce jour-là, plus de 120 mm de pluies avaient été enregistrés à Port-Louis en un court laps de temps, ce qui, accentué à l’effet de marées, avait occasionné de gros dégâts. Et la région du Canal-Dayot n’aura pas été épargnée.

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Le phénomène n’est d’ailleurs pas nouveau dans l’endroit, qui a d’ailleurs, en 2019, été déclaré « zone à haut risque d’inondation » par la Land Drainage Authority (LDA).  Ainsi, le 19 janvier, la LDA avait réalisé une nouvelle enquête. Objectif : relever les causes de crues soudaines à Canal -ayot. Plusieurs raisons ont été identifiées, à l’instar de la capacité hydraulique, de l’insuffisance du canal pour acheminer le débit de pointe généré lors du cyclone Belal, la capacité limitée du Pont Rousel à gérer le flux et la surcote marine, résultant en une hausse du niveau de la mer lors du passage du cyclone. Au total, 25 maisons et bâtiments commerciaux ont été touchés. La ligne d’inondation enregistrée était d’environ 1,7 mètre.

Les inondations à Canal-Dayot ne date pas d’hier, rappelle Bobby Hurreeram en faisabt du drae du 30 mars 2013. Cinq ans plus tard, soit le 30 mars 2018, la NDU a été une nouvelle fois appelée à entreprendre des travaux de réhabilitation de Canal-Dayot, comprenant cette fois l’élargissement et le dessablage de la rivière, la sécurisation des deux lits de la rivière (avec de petites digues de pierres) et la construction de drains internes dans le village. Malgré tout cela, le 13 mars 2022, alors que plusieurs régions étaient impactées par de fortes pluies – entraînant d’importantes inondations et accumulations d’eau –, la région de Canal-Dayot a de nouveau été durement touchée.

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Ce jour-là, la rivière aura coulé à pleine capacité, entraînant un reflux d’eau dans le réseau de drainage. Et dans son sillage, une accumulation d’eau et l’inondation de plusieurs maisons. Certes, le mur de soutènement construit au Canal-Dayot à la suite des inondations de 2013 aura été efficace à certains moments depuis, mais il se sera cependant révélé insuffisant neuf ans plus tard, du fait de l’imprévisibilité du temps dû au changement climatique, poursuit le ministre.

Aussi, la LDA a entrepris une nouvelle étude et à la suite de quoi de nouvelles mesures ont été recommandées. Parmi celles-ci, le dévasement de la rivière Saint-Louis en vue d’augmenter sa capacité hydraulique, l’interdiction des déversements illégaux dans la rivière, ainsi que le rehaussement du mur anti-inondation existant d’un mètre sur environ 400 mètres, et ce, des deux côtés de la zone résidentielle de Canal-Dayot, afin de répondre au débit de pointe. Mais aussi la fourniture d’un clapet à la sortie du drain de la rue Macpherson – afin de réduire les risques de reflux si la rivière déborde – et la modernisation du pont Roussel sur la route A1 (Port-Louis/St Jean) pour répondre au débit de pointe.

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En ce qui concerne le rehaussement du mur anti-inondation existant et la fourniture d’un clapet à la sortie du drain de la rue Macpherson, la NDU a recruté un consultant le 13 avril 2022 pour la conception, la supervision et la gestion des travaux de revalorisation du Canal Dayot. Selon les rapports, un entrepreneur avait été désigné le 23 mai 2022 pour un montant de Rs 13,7 millions pour l’exécution des travaux. Lesquels comprenaient, entre autres, le nettoyage de la rivière Saint-Louis, le rehaussement du mur anti-inondation le long de la rivière Saint-Louis, le drainage et les travaux associés au point de rejet, (à l’extrémité de la rue Macpherson) et le curage des canalisations existantes au sein du village, précise Bobby Hurreeram.

Le démarrage des travaux était ainsi prévu le 1er juin 2022. Mais avant le début des travaux, l’entrepreneur a dû accéder au mur anti-inondation en passant par les locaux de 13 habitants, et dont les maisons sont situées à proximité de la berge de la rivière, et de la société Les Gaz Industriels SA.

« Plusieurs exercices de relations publiques ont été menés avec les habitants en présence du PPS de la circonscription de l’époque, de représentants du Conseil municipal de Port-Louis et d’agents de mon ministère pour obtenir le droit d’entrée sur les terrains privés concernés », explique le ministre. « Il est toutefois regrettable qu’en raison des réticences de quelques habitants, menés aveuglément par certains hommes politiques de mauvaise foi, aient refusé ce droit d’entrée pour réaliser les travaux », poursuit-il.

Le contrat a donc dû être annulé le 11 octobre 2022. Les propriétaires qui avaient concédé un droit d’entrée sur leur terrain pour mettre en œuvre les mesures d’atténuation ont immédiatement été informés. « Compte tenu du fait que malgré nos efforts incessants, peu de propriétaires avaient catégoriquement refusé de permettre l’accès aux travaux, cela a conduit à la résiliation du contrat. Si nous avions été autorisés à mettre en œuvre les mesures d’atténuation demandées par la LDA en 2022, la situation de janvier 2024 aurait pu être différente », fait comprendre le ministre.

« J’espère sincèrement que mon ministère ou toute agence d’exécution, de même que l’entrepreneur désigné, bénéficieront cette fois d’un droit d’entrée approprié pendant la phase de mise en œuvre », fera-t-il ressortir.

Le curage et le dessablage du Saint Louis Stream, incluant le Canal Dayot et le Mont Ory Stream, ont été réalisés en septembre 2022 sur un tronçon total d’environ 9 km, et ce, pour un montant total de Rs 13,6 millions, précise-t-il encore. Il ajoute que pour l’exercice en cours, un montant de Rs 9,6 millions a été alloué pour les travaux de désensablement de la rivière Saint-Louis, dont le Canal Dayot. Le chantier devrait démarrer ce mois-ci sous la supervision de la municipalité de Port-Louis.

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