C’est sous des pluies torrentielles continuelles que les chrétiens à Maurice ont débuté aujourd’hui leur carême d’une période de quarante jours. Dans son traditionnel mandement de carême rendu public hier et intitulé « Demander et chercher avec persistance », l’Évêque de Maurice lance une réflexion sur la prière. Il s’agit selon Mgr Ernest d’« un maillon indispensable » dans le parcours spirituel de toute personne, mais il constate que « cet aspect de notre vie est très souvent marginalisé ou ne se trouve pas dans la liste des priorités journalières ». Mgr Ernest souhaite que le sujet de son mandement de carême « encourage les uns et les autres à faire de la prière une manière de vivre qui donnerait à notre vie de tous les jours plus de saveur ». Rappelons que Mgr Maurice Piat a présenté sa lettre au mois de décembre, à l’occasion de l’ouverture de l’Année Sainte Extraordinaire, décidée par le pape François.
Selon les observations de l’évêque de Maurice il y a un désir profond chez beaucoup de personnes d’approfondir leur relation avec Dieu afin qu’elles soient capables de mettre en pratique leur foi dans la vie de tous les jours. Ces personnes prennent l’initiative dans cette direction mais beaucoup d’entre elles sont par la suite découragées car elles ne peuvent intégrer cette expérience spirituelle dans la vie active. « Cette relation avec Dieu que nous voulons entretenir doit être de tous les instants si nous désirons qu’elle porte des fruits qui rendent notre vie appétissante et celle de notre entourage aussi », dit-il. Mais pour d’autres, ajoute-t-il, la vie religieuse est reléguée au domaine du privé et celle-ci est souvent perçue comme un intrus dans les autres aspects de l’existence.
Dans cette lettre pastorale centrée sur la foi, le chef de l’Église anglicane invite les chrétiens à approfondir leur relation avec Dieu par le biais de la prière régulière. Cette lettre se veut un accompagnement des fidèles de la communion anglicane dans leur parcours spirituel mais que Mgr Ernest partage aussi avec les Mauriciens en général, dans un souci, dit-il, du vivre ensemble mauricien. « Vu que nous appartenons à une société multireligieuse, il serait bon que tous aient cette possibilité de s’informer des richesses de la foi, d’un autre groupe religieux, qui nourrissent et fortifient notre vie ensemble », dit-il au sujet de cette ouverture… Il invite alors à la découverte d’un « dieu d’amour, de bonté et de miséricorde » et respectant « le choix et la liberté de vie » de toute personne.
« Demander et chercher sont propres à la nature humaine car nous sommes tous concernés à découvrir un sens à notre vie et à l’améliorer. Ces deux mots si mis ensemble pourraient être résumés en un seul mot : prière ». Pour Mgr Ernest, développer et nourrir une relation avec Dieu à travers la prière n’est pas incompatible avec les aspects de notre existence humaine et aux activités de la vie de tous les jours. Il affirme même que la prière a une dimension sociale dans la mesure où elle métamorphose l’individu et permet à celui-ci de « répondre avec plus de conviction à sa vocation de devenir un instrument humanisant ». Le chef de l’Église anglicane souligne que les valeurs humaines telles que l’amour, la justice et la liberté devraient guider la vie et l’action de tout individu. Il interpelle des personnes qui ont « de grandes responsabilités professionnelles ou sociales sur la nécessité de nourrir leur foi et leurs vies de prières ». « Très souvent cet aspect de notre vie est marginalisé ou ne se trouve pas dans la liste des priorités journalières. Nous devenons, malgré nous, des chrétiens du dimanche ou des fêtes religieuses. Il est temps que nous devenions des chrétiens qui possèdent un cheminement de vie et non des chrétiens ne participant qu’à des événements ponctuels ».
L’évêque de Maurice recommande à ceux qui veulent entrer dans cette démarche de prendre pour modèle la vie de prière de Jésus et leur fait des propositions pour alimenter le temps de prière pendant le carême. « Ce mandement vise à nous encourager afin que la prière persistante devienne un aspect important dans notre relation avec Dieu. Le coeur de Dieu nous est révélé par l’enseignement du Christ et par sa vie. Ce coeur demande tout simplement que nous cessions de défendre ou de promouvoir nos propres intérêts mais que nous réalisions que tous ont droit à la grâce et à la providence divine qui sont abondantes ».
CARÊME CHRÉTIEN—LETTRE PASTORALE DE L’ÉVÊQUE DE MAURICE: Mgr Ernest plaide pour une place à la prière dans la vie quotidienne
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