Cathédrale St James – Cérémonie pour la réouverture – Mgr André : « Vous, membres de l’église, êtes des pierres vivantes »

Une cérémonie religieuse pour marquer la réouverture de la cathédrale  Saint James s’est déroulée dans la liesse dimanche devant un parterre de fidèles, qui ont attendu trois ans ce moment solennel.

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Les murs en pierres de trois mètres d’épaisseur et les structures en bois étaient en effet dans un état de délabrement tel qu’ils posaient des problèmes de sécurité. Avant d’être un lieu de culte, une partie de la cathédrale était une poudrière, construite en 1740.

Dans son homélie, l’évêque Mgr Sténio André a souligné que tous les fidèles « sont des pierres vivantes » de cette église. Car, dit-il, c’est en construisant l’église qu’on se construit sur le plan spirituel et humain.  Les travaux de restauration de la cathédrale Saint James ont duré 15 mois et ont été confiés à Claude Wong So, Project Manager. Les matériaux, sous forme de pierres et de boiserie en teck, ont été reproduits pour garder le cachet d’antan.

Ce dimanche 31 octobre, la joie se lisait sur les visages lorsque le chef des projets de travaux, Claude Wong So, a remis les clés à Dean Bryen Adeline, doyen de la cathédrale, pour l’ouverture des portes, menant à l’entrée de la procession d’autel. Les membres de la chorale, suivi du clergé, de l’évêque, Mgr Sténio André, et de personnalités, dont le président et le vice-président de la pépublique, Pradeep Roopun et Eddy Boissézon respectivement, ou encore le Lord-maire, Mahfooz Moussa Cadersaib.

Après la salutation liturgique, Dean Bryen Adeline, le doyen de la cathédrale Saint James, a rappelé que les portes de cet immense bâtiment historique ont été fermées au public le 1er mai 2018, après qu’une partie de ces boiseries sont tombées en raison d’une invasion de termites et d’un excès d’humidité en provenance de la toiture. Mais le gros problème qui s’imposait reposait sur une question fondamentale : « Où trouver les fonds nécessaires vu l’ampleur des travaux ? ».

Ce n’est qu’en 2020, explique-t-il, que le diocèse de Maurice a rassemblé toutes les compétences professionnelles disponibles pour répondre aux exigences techniques et financières du projet de restauration et de l’étendue des travaux. Pour lui, « beaucoup de personnes se reconnaîtront dans cette grande aventure » de restauration d’une cathédrale déclarée monument historique et patrimoine national.

Dans son homélie, l’évêque Mgr Sténio André a parlé de « jour d’action de grâces, de bénédiction, de reconnaissance pour la présence de Dieu dans nos vies ». Pour lui, la réouverture de la cathédrale est « source de joie ».

« Il y a trois ans, c’était la panique au niveau du diocèse, avec la crainte de voir le bâtiment tomber en désuétude vu le coût de la restauration », poursuit-il. Mais lorsque Mgr André a repris le relais de Mgr Ian Ernest, qui avait institué ce projet, il s’est dit que « si l’église est une communauté, voire un rassemblement de chrétiens, un signe visible de la présence de Dieu au cœur de cette communauté, il fallait aussi trouver des ressources pour cette communauté au sein même du diocèse » pour mener à bien ce projet. Il a ainsi tenu à remercier Claude Wong So et « toutes les équipes qui ont mis en œuvre leur talent, dépenser leur énergie à chercher les fonds nécessaires et terminer les travaux dans le délai prescrit », soit d’août 2020 à août 2021.

Mgr André poursuit que la spécificité de cette restauration est de mettre en valeur l’évolution de ce bâtiment au fil des années, soit d’une poudrière à l’origine à ce qu’il est aujourd’hui, dépeignant les périodes française, anglaise et mauricienne. « Ce bâtiment a une vie physique et c’est l’église de Dieu qui vit aussi et qui ne tombera jamais en ruines. Elle restera toujours debout, car ce ne sont pas que les pierres et le bois, mais comme Saint Pierre le dit : “Vous, membres de l’église, vous êtes des pierres vivantes.” En quoi je peux être cette pierre vivante, ce membre actif de mon église, de ma paroisse. En quoi je peux rendre plus belle mon église, non seulement en bâtiment, mais dans la communauté des fidèles. C’est en construisant l’église qu’on se construit sur le plan spirituel et humain. »

Sur un autre volet, Mgr André rappelle que la pandémie nous a confinés en nous gardant loin des lieux de culte, mais que chaque personne doit rester membre de l’église. « Il faut que cette présence du Christ dans nos églises soit aussi réelle à l’intérieur de nous. » Tout en rappelant que l’église est « une famille » et que cette cérémonie de reconsécration est « providentielle et nous invite à une reprise de conscience, à nous relancer, à revoir notre foi et notre responsabilité dans l’engagement » au sein de l’église.

« Rencontrer le Christ, c’est se rencontrer avec son église et avec une communauté. Il faudrait que tous redédicacent ce bâtiment en se consacrant à son église. C’est Dieu qui consacre sa maison, qui est aussi la maison de nous tous », a-t-il conclu.

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