CENTENAIRES : Rookmin Etwaree, celle qui adore les chevaux et Dharmendra

Centenaire depuis le 23 février dernier, Rookmin Etwaree est de ces Mauriciennes qui demeurent vaillantes jusqu’au bout. D’ailleurs, témoigne à cet effet son petit-fils, Sookraz Mungur, « elle tient toujours à faire une partie de sa lessive ! » Mariée à 10 ans, mère de Luchmeen (décédée aujourd’hui) à 19, Rookmin Etwaree est une fana des sitcoms en hindi ; elle adorait aller aux courses et est une fan de la première heure de la star indienne Dharmendra. Portrait.
Elle passe toujours des heures les yeux rivés au petit écran. « Elle ne rate pas une miette des séries télés », confirme Sookraz Mungur. « De tout temps, son acteur préféré a été Dharmendra… Elle l’adore ! »
Rookmin Etwaree, que son entourage immédiat a surnommé affectueusement “Dadi Phoolo”, a vu le jour à Beau Séjour, Piton. Son père, Doorbiz Etwaree, était laboureur, tandis que sa mère, Maracheea, était femme au foyer. Elle s’occupait de Rookmin et de ses deux autres enfants, une fille et un garçon. « Ma grand-mère est l’unique survivante de la famille », souligne Sookraz Mungur. Comme nombre de personnes de son époque, Rookmin Mungur n’eut pas la chance d’aller à l’école. Elle suivit sa mère dans les champs et apprit les métiers de laboureur et d’artisan. « De tout temps, relève encore notre interlocuteur, elle a été une fille timide et réservée. » Jusqu’à présent, note Sookraz Mungur, « ma grand-mère n’aime pas beaucoup se mélanger, aller dans les grandes foules… Elle préfère rester dans un petit coin. Être seule ne lui pose pas de problème. »
Pourtant, très jeune, Rookmin découvre le Champ-de-Mars et les courses… « Li ek so bann fami ti pe pran premie train pou al Por-Lwi. Ils se levaient à 4 h du matin pour pouvoir être à l’heure. Mais dès la fin de la première course, ils reprenaient la route du retour. Pour ne pas rater le transport et avoir des difficultés à rentrer chez eux. Autrement, ils rataient le train… »
Ses parents la marient alors qu’elle n’a que… 10 ans ! Après la cérémonie religieuse, Rookmin et Rampersad Toolsee s’installent à Phooliyar. Ils y trouvent de l’emploi sur la propriété sucrière. À 19 ans, Rookmin accouche de son unique enfant, Luchmeen. Sookraz Mungur en est le fils. À la mort de Rampersad, Rookmin est recueillie par sa fille et vient vivre auprès d’elle, à Poudre-d’Or.
Depuis le décès de Luchmeen, la centenaire a été prise en charge par son petit-fils Sookraz Mungur et les siens. « C’est une petite bonne femme très gentille. Elle est plutôt du genre discrète et réservée. » Mais si son grand âge l’a rendue un peu dure d’oreille et faible, Rookmin Etwaree tient toujours à s’acquitter de certaines taches ménagères. « Elle insiste encore pour laver certains de ses vêtements ! » confirme notre interlocuteur. « Elle marche tous les jours. Certes, on ne la laisse pas seule, de peur qu’elle se blesse ou qu’elle tombe. Mais elle n’aime pas rester inactive… » De fait, regarder la télé est devenu un passe-temps favori !
Pas difficile en ce qu’il s’agit de la nourriture, Rookmin Etwaree est végétarienne. « Grand-mère est très spirituelle. Elle attribue partiellement sa longévité à une vie spirituelle très dévouée. Elle dit aussi que c’est parce que nous l’aimons et que nous nous occupons bien d’elle qu’elle est toujours en vie. » Rookmin Etwaree estime également que le fait d’avoir commencé à travailler dès un jeune âge y est pour quelque chose…
La centenaire est aussi très avide de la compagnie de ses proches. « Elle a un souci particulier pour les réunions de famille. Même si elle n’est pas trop fêtarde, elle aime avoir les siens autour d’elle. » Rookmin Etwaree a 13 arrière petits-enfants et neuf arrière-arrière petits-enfants.

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