Le Dr Claude Grange, formateur en soins palliatifs et coauteur du livre Dernier souffle, paru aux éditions Gallimard en mars dernier, sera à Maurice pour le Congrès régional des soins palliatifs ce samedi. Une initiative de la Clinique Ferrière de Bon secours en collaboration avec la Société des médecins et dentistes de l’école française (SMEDEF). La formation aura lieu à la Clinique Ferrière de Bon Secours, à Curepipe, de 13h à 19h.
Le Dr Grange vient à Maurice pour la troisième année consécutive. Il a accompagné la création d’une unité de soins palliatifs à la Clinique Ferrière, qui a ouvert ses portes en octobre 2021, et était au pays l’année dernière pour y effectuer un premier bilan. Dans un entretien accordé à notre confrère Week-End en juin 2022, il avait rappelé que les soins palliatifs consistent en l’accompagnement de personnes en fin de vie. « On accompagne les personnes. On s’intéresse à leur confort pour le temps qu’il leur reste à vivre. »
Il avait également précisé que ce n’est « ni de l’acharnement thérapeutique », qui résulte à « continuer le traitement médical d’un malade qu’on ne peut pas guérir », « ni de l’euthanasie ». Les soins palliatifs, dit-il, donnent l’occasion au malade d’être acteur de sa vie, soit de pouvoir participer à la création d’un projet de vie pour le temps qui lui reste.
D’ailleurs, soulignait-il, durant ses 40 ans de carrière consacrés aux soins palliatifs, ceux qu’il a accompagnés voulaient « vivre ce qui leur restait de temps dans de bonnes conditions ». C’est avec cette intention qu’il s’est engagé aux côtés de la Clinique Ferrière dans le cadre de la création de cette unité.
En mars de cette année, le Dr Grange et le philosophe et écrivain Regis Debray ont présenté leur ouvrage, Dernier souffle. En guise de résumé, de nombreux sites des librairies vendent le livre proposent le témoignage de Pierre Sanguinetti, qui donne la plaine mesure de la teneur de l’ouvrage. Il se lit comme suit : « Au Dr Grange, Le dernier homme que j’aurai rencontré dans ma vie. Je suis arrivé dans son hôpital déjà serein, mais peut-être encore troublé. Dès les premiers mots, il a su me rappeler les termes – ou plutôt le terme – de la condition humaine avec assez de délicatesse pour que je retrouve immédiatement ma joie de vivre, si courte que l’on puisse en fixer l’échéance. Obtenir des malades qu’ils meurent joyeux, parce que confiants, n’est pas donné à tout le monde. Demandez-lui le secret, il le possède. »
Dans une interview accordée à Radio France, Régis Debray devait évoquer son expérience en tant que témoin dans cette unité de soins palliatifs aux côtés du Dr Grange. Ce qui l’a frappé, c’est le dialogue entre le docteur et ses patients. « Il y a une sorte de rapport personnel » entre eux, dit-il. Regis Debray dira de lui qu’il « accouche les gens de leur mort ». Des mots que le Dr Grange reprendra dans cet entretien : « Je suis devenu une sorte d’accoucheur. » Avant de lancer un appel aux aides-soignants et aux infirmiers de « rester dans le “prendre soin” ».
La journée de formation est ouverte aux membres de la société ainsi qu’au personnel paramédical. Leur participation leur vaudra quatre points pour la formation professionnelle continue. Six intervenants sont au programme pour la journée : le Dr Claude Grange, le Dr Vicky Naga (gériatre, médecin de la douleur et des soins palliatifs), la Dr Narvada Narain (oncologue), Julie Armoogum (du centre hospitalier universitaire de La Réunion), Joseph Cardella (philosophe) et Safia Adamjee (psychologue).