Collèges privés : des recrues privées de salaires en novembre-décembre

L’UPSEE dénonce un nouvel abus d’autorité de la PSEA

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Pas de repos pendant les vacances pour certains enseignants, qui ont appris de la Private Secondary Education Authority (PSEA) qu’ils ne seront pas payés pour les mois de novembre et décembre. Recrutés à plein temps sur une base temporaire, avec possibilité de renouvellement de leurs contrats, ils seront privés de leurs revenus par la PSEA pour les deux mois de vacances du troisième trimestre. Une situation vivement dénoncée par l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE).

L’année scolaire 2023 a été marquée par un manque accru d’enseignants. Les collèges privés ont eu à affronter de nombreuses difficultés pour assurer le recrutement en raison des nouveaux règlements rendant le Post Graduate Certificate in Education (PGCE) obligatoire. Pour faire face à cette situation, un amendement a été apporté aux règlements, stipulant que ceux qui étaient engagés dans un cours de PGCE au MIE pouvaient être recrutés sur une base temporaire, en attendant qu’ils complètent leur formation. C’est ainsi que certains collèges ont pu rétablir la situation et assurer les cours pour les étudiants.

Or, une récente correspondance de la PSEA est venue jeter la consternation chez les recrues. Elles ont ainsi appris qu’elles ne seront plus rémunérées à compter du 8 novembre. Si cette période correspond à l’entrée en vacances et que techniquement, ces enseignants ne travaillent pas, aucune loi ne mentionne qu’ils ne doivent pas être payés durant cette période. D’autant que les vacances scolaires sont payées pour l’ensemble du personnel enseignant au sein de la république.

Munsoo Kurrimbaccus, secrétaire de l’UPSEE, estime que cette pratique est à l’encontre des lois du travail. « Ces jeunes enseignants ont été recrutés à plein temps pour un contrat d’un an, pas pour dix mois. À aucun moment, la PSEA n’a émis une circulaire aux responsables d’établissement pour leur dire qu’ils ne doivent pas les recruter pour un an. On est en train de briser la carrière de ces jeunes », dénonce-t-il. Ce dernier ajoute qu’à part les salaires de novembre et décembre, les recrues n’auront pas droit au boni de fin d’année non plus.

Or, la loi est très claire à ce sujet : le boni doit être payé au pro rata si l’employé a été en service pendant au moins huit mois. « J’insiste sur le fait que ces enseignants étaient recrutés à plein temps. Ils n’étaient pas des remplaçants. Il faut leur payer les salaires de novembre et décembre, ainsi que le boni de fin d’année», fait-il comprendre.

Munsoo Kurrimbaccus fait ressortir que ce problème ne se pose pas pour les recrues du secteur public. « Pourquoi dans les collèges d’État, on peut payer les recrues pendant les vacances et pas dans les collèges privés?» se demande-t-il. Cette situation, dit-il, va décourager les jeunes à s’engager dans le professorat. Surtout que certains sont en train de fournir de gros efforts et de suivre les cours au MIE en même temps.

Pour ceux déjà détenteurs de PGCE, cette décision de la PSEA risque de compromettre leurs chances de passer au statut permanent. « La loi stipule que lorsque le contrat est renouvelé sans interruption, les personnes peuvent devenir Permanent. Or, avec cette décision de la PSEA, il y a une rupture entre les deux contrats. Est-ce que l’intention est justement de les empêcher de passer au statut de permanent ?» indique-t-on.

D’autre part, l’UPSEE dénonce également les disparités dans le paiement des allocations pour les Head of Departments au sein des collèges privés et publics. « Dans les collèges d’État, même lorsqu’il y a un seul enseignant dans un département, il a droit à cette allocation. Mais tel n’est pas le cas dans le privé », indique-t-il. Il ajoute que deux cas de ce genre étaient devant la Commission de Conciliation et de Médiation récemment. « C’est aberrant que quelques jours après la signature d’un accord à la CCM, la PSEA a envoyé une lettre aux éducateurs concernés pour leur dire qu’ils ne seront pas payés », dénonce le syndicaliste.

Où est l’argent de la CSG?

Des employés du secondaire privé à Rodrigues sont privés de CSG Allowance, car d’après la MRA, ils ne sont pas enregistrés et n’ont pas contribué à ce fonds. Or, la CSG est prélevée chaque mois sur leurs salaires. C’est une situation qui dure depuis l’année dernière. L’UPSEE se demande ainsi où est passé l’argent de la CSG et invite la PSEA à rectifier le tir, afin que les éducateurs rodriguais puissent obtenir leurs dus.

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