COLPORTEURS — REZA UTEEM : « Le GM applique les menaces d’avant les municipales »

Le retard dans la livraison des sites de relogement destiné à plus d’un millier de marchands ambulants de Port-Louis est en partie dû à la non-collaboration entre la majorité gouvernementale et les représentants de l’opposition à la tête de la mairie, soutient le Lord-maire Aslam Hossenally. Si, lors d’une réunion du Conseil municipal hier, il a soutenu que le problème serait bientôt réglé, il a refusé de donner plus de détails aux élus PTr/PMSD, qui ont alors effectué un walk-out.
La transition à la tête de la municipalité serait la principale raison du retard dans la livraison des sites pour le relogement des marchands ambulants de la capitale. Depuis que le MMM/MSM a pris la municipalité de Port-Louis, le dossier des colporteurs peine à avancer, comme en témoigne le ralentissement des travaux à rue Decaen et à l’Immigration Square. Plus de 75 % des travaux ont été achevés, mais certaines retouches que la majorité MMM/MSM compte apporter au projet sont contestées au sein du gouvernement. Les additional gates, entre autres, nécessitent plus de financement et se heurtent au manque de fonds a été décrié. Aslam Hossenally fait également comprendre que ce n’est qu’au retour de Xavier-Luc Duval, VPM et ministre des Finances actuellement en mission officielle aux Maldives, que la question pourra être évoquée.
La question du financement, au centre des attentions hier lors de la réunion du Conseil, a créé de vives tensions. Le conseiller PTr/PMSD Salim Abbas Mamode a souhaité connaître les projets du Lord-maire sur ce dossier et a demandé ce qu’il est advenu des Rs 25 M allouées au relogement des colporteurs, après l’abandon du projet de la foire Monneron. Les membres du MMM/MSM ont rétorqué en revenant sur les précédents projets pour solutionner le problème des marchands ambulants. N’obtenant aucune réponse à leurs questions, les membres du PTR/PMSD ont effectué un walk-out.
Mahendra Gondeea, ancien Lord-maire rouge, s’est interrogé sur la liste des 300 marchands à être relogés, telle que finalisée par la mairie. « Qu’adviendra-t-il des 500 autres personnes ? Noun vinn la non pa pou fer politik me pou travay pou marsan anbilan. Gouverner c’est prévoir. Pa servi marsan anbilan pou fer politik », poursuit-il. Pour les conseillers rouges et bleus, « une solution aurait pu être trouvée aujourd’hui  » (NdlR : hier).
Au Lord-maire de répondre qu’il faudra solliciter un ingénieur du ministère des Infrastructures publiques afin d’établir les derniers travaux à entreprendre avant la livraison des deux sites.
Toujours à la case départ
Après plus de trois mois, les colporteurs se retrouvent aujourd’hui à la case départ. La police a déployé les grands moyens afin de les empêcher de travailler. Renvoyé au 25 janvier, le cas d’outrage à la Cour suite à l’interdiction aux colporteurs de travailler dans un rayon de 500 mètres autour du Marché central est la principale cause des actions entreprises par la police. Les marchands ambulants appellent quant à eux à un consensus avec les principaux partis en attendant la livraison des sites. Chose qui ne peut être acceptée « car nous ne pouvons aller à l’encontre de l’ordre de la Cour Suprême ». Certains parlementaires à l’instance d’Abdullah Hossen, Parliamentary Private Secretary (PPS) et de Reza Uteem tentent d’apporter leur soutien aux colporteurs mais sans pour autant collaborer à cet effet. Rencontrant le Lord-maire ce matin, Reza Uteem a vivement dénoncé l’attitude du PPS Hossen et celle du conseiller PMSD Abbas Mamode. « Zot mont latet bann marsan pou fer krwar ki pe dilapid fonds ! » a-t-il martelé. Et de réclamer une enquête de l’ICAC sur l’allocation des contrats et la nature des travaux, entre autres.
Par ailleurs, le ton est monté ce matin lors du sit-in des marchands ambulants devant la municipalité de Port-Louis en guise de protestation par rapport aux mesures prises à leur encontre. Plus d’une centaine de personnes se sont ainsi massées dans l’enceinte du bâtiment Emmanuel Anquetil (l’accès de la municipalité leur ayant été refusé), mais les dissensions entre certains colporteurs étaient également notables. À midi, ils devaient toutefois se disperser.

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