COMMISSION JUSTICE ET PAIX : Des Assises nationales du logement citoyen suggérées

Pour marquer la journée mondiale de l’habitat, la Commission Justice et Paix, sous l’égide du Diocèse de Port-Louis, a réalisé une réplique d’une maison type destinée aux familles ayant un budget maximum de Rs 6 200 par mois. Le but est de sensibiliser sur le logement social à Maurice. Dans la foulée, la commission propose la tenue des Assises du logement citoyen, afin de provoquer un débat national sur la question.
Expérimenter la vie dans une maison de 31 mètres carrés, tel est le but de l’exposition d’une maison type sur la Place de la Cathédrale depuis ce matin. Cette démarche de la Commission Justice et Paix (CJP) vise à sensibiliser l’opinion du public sur le type de maison proposée aux personnes vulnérables par les autorités. Mais le but, s’est empressé de préciser le vicaire général, Jean-Maurice Labour, « n’est pas de critiquer. Nous voulons provoquer un débat national et proposer des solutions. Nous présentons en public, aujourd’hui, ce qui est généralement relégué aux banlieues. »
La Commission Justice et Paix invite les autorités à organiser des Assises sur le logement citoyen, où les différents partenaires pourraient donner leur point de vue. « Il faut privilégier le travail en partenariat. Par exemple, Caritas aide déjà dans l’accompagnement social des familles. Il faut être à l’écoute et comprendre les réalités avant d’imposer un contrat social qui ne prend pas en considération la culture des bénéficiaires. »
Le vicaire général a rappelé que lors de son passage à Maurice, le Premier ministre Navin Ramgoolam, qui avait visité une de ces maisonnettes, n’avait pas caché son étonnement par rapport à la dimension. « J’espère que la parole du Premier ministre sera écoutée et qu’on trouvera des solutions alternatives. »
Le père Labour a cité en exemple le projet d’Architectes Sans Frontières (ASF), qui dans le même espace ou même moins, propose une maison plus conviviale. Pour Vinesh Chintaram d’ASF, pour faciliter l’intégration, chaque maison doit avoir un espace de vie, où les parents et les enfants se retrouvent. En même temps, chacun devrait avoir un espace pour son intimité.
Ainsi propose-t-il une maison sur 33 mètres carrés avec une cuisine américaine ouverte sur le salon. Celui-ci pourrait accueillir des tables pour permettre aux enfants de travailler, ce qui n’est pas possible actuellement avec les maisons proposées et les cloisons imposées. Des espaces de rangement sont aussi prévus pour libérer les pièces, de même qu’un espace extérieur jouxtant la cuisine.
Cette maison évolutive se présente en trois modèles selon le nombre de personnes dans la famille. Concernant le coût, il revient presqu’au même que les maisons de 31 m2, soit autour de Rs 270 000. « Le travail d’un architecte, c’est avant tout l’aménagement de l’espace », souligne Vinesh Chintaram.
Patricia Adèle-Félicité, elle, a témoigné de la difficulté des familles à compléter le financement de leur logement, en raison du coût élevé de la vie. Elle a également déploré la situation des personnes ayant les moyens de payer une maison de la NHDC, mais qui sont pénalisées parce qu’elles n’ont pas l’argent nécessaire pour le dépôt et les frais de notaire.
Jean-Maurice Labour a cité l’exemple des logements citoyens aux Seychelles et à Madagascar et a invité à apprendre de leur expérience dans ce domaine.

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