CONDITIONS CLIMATIQUES ET ENVAHISSEMENT : Les pêcheurs réclament une taxe sur les compagnies d’aquaculture

À défaut d’une rencontre comme ils l’auraient souhaitée, les pêcheurs de la région du sud-est ont adressé une pétition au Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, pour améliorer leur situation. Le déversement de boue dans le lagon en période de grosses pluies et l’envahissement du lagon par des projets d’aquaculture dans cette région rendent leurs activités difficiles. D’où leurs demandes pour une taxe sur les compagnies engagées dans l’aquaculture, ainsi que sur les senneurs pêchant dans notre zone économique exclusive, et la mise sur pied d’une nouvelle assurance aux pêcheurs.
Ces pêcheurs venant des villages de Ville-Noire, Anse-Jonchée, Bambous-Virieux, Grand-Sable et Quatre-Soeurs ont tenu trois réunions avant de finaliser leurs requêtes, qui devaient être présentées à Pravind Jugnauth dans le cadre des consultations prébudgétaires. Toutefois, leur demande pour une rencontre est restée sans réponse. D’où la décision d’envoyer une pétition exposant la situation et cinq propositions pour trouver des solutions.
Le problème d’eau boueuse envahissant le lagon dans le sud-est en période de grosses pluies a été exposé à plusieurs reprises. Toutefois, aucune solution n’a été dégagée à ce jour. Les pêcheurs soulignent que cette situation les empêche de pratiquer leurs activités. Car avec la boue, il est impossible de poser ou lever les casiers, ni de pratiquer un autre type de pêche. Actuellement, les pêcheurs perçoivent une allocation uniquement en cas de mauvais temps, car ils ne peuvent sortir en mer. Selon eux, la situation est d’autant plus compliquée que leur espace de travail a été réduit par les cages flottantes installées dans le lagon pour l’aquaculture. Le gouvernement prévoit même de nouveaux projets dans cette région.
Leur première demande est ainsi de revoir le système d’assurance pour les pêcheurs artisanaux, géré par les pêcheurs eux-mêmes, comme cela a été le cas pour les planteurs. Il est suggéré qu’une taxe soit appliquée sur les compagnies d’aquaculture, qui ont réduit l’espace de travail des pêcheurs artisanaux, ainsi que sur les bateaux de pêche étrangers pratiquant dans notre zone économique exclusive. L’argent devrait être versé dans le Fishermen Welfare Fund, qui serait rebaptisé Fishermen Welfare and Insurance Fund. Provision serait faite également pour une pension aux pêcheurs retraités et en cas de maladie dépassant 14 jours.
Les pêcheurs réclament également un système combiné pour pêcheurs et planteurs, garantissant le prix, offrant les facilités de stockage et d’accès au marché, comme on le prévoit pour Rodrigues. Selon eux, cela encouragera la production alimentaire et la pêche. Dans le même sillage, les pêcheurs réitèrent leur demande pour l’enregistrement et la formation des jeunes, et ce afin d’assurer la relève.
Afin que la pêche hors du lagon devienne réalité, les pêcheurs réclament la possibilité d’un “loan” sans garantie et à faible taux d’intérêt auprès de la DBM afin de leur permettre d’acheter un bateau approprié à cet effet. De même, le collectif des pêcheurs de l’est demande de ne pas octroyer de nouveaux permis pour l’aquaculture en attendant une étude pour évaluer l’impact de cette activité sur l’écosystème. Ils mettent en avant que certaines cages contiennent des poissons carnivores dangereux pour les poissons indigènes ainsi que les risques que ces élevages attirent les requins, comme c’est le cas à La réunion.

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