Sur le littoral : les propriétaires de bungalows sur le qui-vive

Dans certains villages côtiers, les toxicomanes font la pluie et le beau temps pendant le confinement

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Des propriétaires ont vidé leur campement juste avant l’annonce du confinement

Le deuxième Lockdown fait monter la tension des propriétaires de campement et bungalow sur le littoral. Car l’année dernière pendant le premier confinement, des malfaiteurs avaient visité résidences et bungalows inoccupés sur la côte. Cette fois, le confinement a été annoncé le mardi 9 mars, avec à peine quelques heures de délai pour le lendemain, et de nombreux propriétaires n’avaient pas eu le temps de prendre les précautions nécessaires. Durant le premier Lockdown, de nombreux vols avaient été enregistrés dans les campements, sans que les propriétaires ne puissent rien faire dans la plupart des cas, car ne disposant pas de WAP pour se rendre sur place. Ils étaient restés impuissants et même la police n’a rien pu faire pour les aider.

Et la tension est montée d’un cran depuis le début de ce second confinement. Yves, retraité du secteur privé, propriétaire d’un campement dans le Nord, a déjà été victime de vols à trois reprises pendant le premier confinement. Cette fois, il a pris le taureau par les cornes. Après ces trois vols, il a fait installer des caméras partout autour de sa propriété. « Ça coûte un bras », dit-il, mais il y est bien obligé avec les petits délinquants qui rôdent dans le village. Yves peut visionner les images de ses caméras de surveillance en haute résolution et en temps réel à partir de son smartphone.

Sentant les choses se gâter la veille du confinement et flairant l’annonce préministérielle tard dans la soirée, il a eu tout juste le temps de se rendre à son campement et de vider les lieux ! « Malgré mon nouveau système de vidéosurveillance, j’ai toujours le stress que les voleurs trouvent le moyen de pénétrer chez moi car ils sont futés. La première fois, ils sont entrés et ont volé des articles de valeur, malgré mon système d’alarme. Ensuite, le campement étant toujours vide, ils étaient revenus pour voler la tuyauterie, la douche extérieure, les compresseurs et le compteur d’eau », raconte-t-il. Cette fois, il a décidé de ramener tout ce qu’il était possible de ramener chez lui : bonbonnes de gaz, marmites, micro-ondes, téléviseur, autocuiseur, ventilateurs, lampes, tableaux etc. « J’ai tout embarqué dans mon 4×4. Je n’ai rien laissé voleurs ! » dit-il.

D’autres propriétaires de campement ont été plus chanceux à ce stade. Ce directeur d’une grande compagnie engagée dans l’agriculture, qui dispose d’un pied-à-terre dans l’Ouest, où il part se reposer régulièrement en famille, dit ne pas être inquiet pour la sécurité de sa résidence secondaire. Il n’a rien fait de spécial avant le confinement pour protéger ses biens et dit n’avoir pas connu de vols jusqu’à maintenant.

S’il dispose d’un système de caméras de surveillance, il précise que ses voisins n’en ont pas mais qu’ils n’ont pas été victimes de vols pour autant. Selon lui, la région serait « calme » contrairement à d’autres régions côtières du pays, jugées plus chaudes et où la petite délinquance est légion.

C’est le cas justement pour ce petit village balnéaire du littoral Nord… Un directeur d’entreprise possédant un mini-complexe de trois bungalows dans ce village côtier – habituellement loués aux touristes et Mauriciens – raconte ses mésaventures : « Nous avons un service de gardiennage car nous avons eu pas mal de soucis avec de petits vols commis par des jeunes qui surveillent les touristes, que ce soit sur la plage ou dans les campements. Ils prennent tout : sacs à main, tablettes, téléphones… Et ils le font en à peine trois minutes ! »

« Nous avons eu beaucoup de soucis avec ces petits voleurs mais désormais pour avoir l’esprit plus serein, nous avons sollicité une compagnie de sécurité qui nous envoie un agent de sécurité de 18h le soir à 6h le lendemain. Cette compagnie effectue aussi des rondes régulières dans les alentours. Et normalement pendant la journée, il y a du monde sur place avec la femme de ménage notamment. Mais là c’est vrai qu’elle ne travaille pas à cause du confinement… » Pas rassuré à 100%, ce propriétaire de bungalows avoue profiter de ses jours de sortie au supermarché pour aller vérifier sur place si tout est en ordre, et ce au moins une fois par semaine. Et à ce stade tout semble correct.

En temps normal, ce propriétaire loue ses trois bungalows à des étrangers et Mauriciens, notamment pendant la haute saison d’octobre à avril. Ces trois résidences sont très appréciées et presque toujours occupées par de nombreux “repeaters” depuis une vingtaine d’années. Mais là avec le confinement, c’est le vide et la peur des vols reste bien présente malgré les mesures de sécurité qu’il a mises en œuvre. « C’est vrai que j’ai toujours une petite inquiétude dans un coin de ma tête », avoue-t-il. Car ce village côtier abrite de nombreux drogués.

« Dans notre région, nous devons exercer la plus grande vigilance et prendre toutes les mesures nécessaires car il y a eu beaucoup de vols – notamment dans les résidences qui n’ont pas de barreaux, je parle surtout de celles ayant des naco (fenêtres à lames) – qui sont des proies faciles pour les voleurs », prévient ce propriétaire.

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