Conseil Municipal : La rénovation du théâtre du Plaza sur les rails ?

— Gabriella Batour : « Orchestrer plan de conservation des lieux afin de pouvoir démarrer les travaux au plus vite »

« Unis pour une ville propre », semble être la devise de la maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, Gabriella Batour, qui a fait de la protection de l’environnement son cheval de bataille, en atteste les campagnes de nettoyages orchestrées dans les quatre coins de la ville depuis sa prise de fonction. Elle s’est dit par ailleurs éberluée par l’état dans lequel se trouve l’intérieur du théâtre du Plaza, fermé depuis 2004, « transformé en un fourre-tout, voire un dépotoir pour dire les choses crûment. » Les travaux de rénovation dudit théâtre pourraient néanmoins être remis sur les rails après le rejet, par la Cour suprême, de la contestation émise par un des soumissionnaires au projet.

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Pour comprendre les ressorts de cette affaire, il faut remonter à 2020 lorsque le projet de rénovation du théâtre fait l’objet d’une contestation de la part d’un soumissionnaire par rapport à l’octroi du contrat. Celui-ci a été confié à la firme chinoise Tianli Construction Ltd pour un montant de Rs 222 546 947, 51. Or, la société RBRB Construction Ltd, qui s’était positionnée pour décrocher le contrat, conteste devant l’Independant Review Panel (IRC) l’évaluation du Central Procurement Board (CPB), en demandant une judicial review. L’IRP délibère, mais RBRB Construction Ltd n’en démord pas et conteste, cette fois-ci, la décision devant la Cour suprême. Après cinq années d’une longue bataille juridique, la cour aurait donné le feu vert aux autorités d’aller de l’avant avec le projet.

Quand bien même elle ne souhaite pas commenter le jugement prononcé par la Cour suprême, à ce stade, la maire, Gabriella Batour, souligne que « la rénovation du théâtre figure clairement dans la liste des projets qui me tiennent à cœur, sauf qu’il est prématuré d’évoquer un éventuel démarrage des travaux sans une perspective au niveau des finances. » L’état actuel du Plaza était au menu de la séance des « interpellations sans avis », lors du dernier Conseil, ou l’édile élaboré sur « les actions urgentes à prendre en ce qu’il s’agit du nettoyage de l’intérieur du théâtre et un plan de conservation des lieux afin de pouvoir démarrer les travaux au plus vite. »

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Cette interpellation suit la visite effectuée par Gabriella Batour et son adjointe, Gina Poonoosamy, au théâtre, la semaine dernière. « J’ai été choquée de ce que j’ai vu à l’intérieur. Des poutres en bois sont pourries, le faux plafond menace de s’effondrer, des déchets entassés ici et là, un sol en décrépitude, etc. Le site servait de dépotoir avant qu’on prenne les manettes », confie la maire.

La municipalité, sous la houlette de Gabriella Batour, veut d’ailleurs mettre un point d’honneur à faire de Beau-Bassin/Rose-Hill une ville propre : « Le maintien de la propreté et l’embellissement de l’espace public est un challenge permanent, comme ça a toujours été le cas lorsque le MMM est aux manettes. Avec nos alliés, l’objectif est clair. Redonner aux villes sœurs leurs lettres de noblesse. » La maire en veut pour preuve « la campagne de nettoyage intensif, appelée à se renouveler, dans tous les quartiers, comme à Camp Levieux, de concert avec le ministère de l’Environnement et Mauri-Facilities. Les propriétaires de terrain en friche n’ont qu’à bien se tenir. La mairie entend sévir avec force contre ceux qui ne respectent pas les lois. »

Partitions du plafond de l’Hôtel de ville de Curepipe
Exit l’orange, l’or bientôt de retour
À Curepipe, la motion déposée, jeudi, par le maire, Dhaneshwar Bissonauth (PTr), mérite le détour. Elle concerne la décision de l’ancien régime de faire peindre les bords des partitions du plafond de l’Hôtel de ville en orange. Non seulement il est des couleurs qui ne font pas bon ménage, mais cette motion visait surtout à ce que lesdites partitions retrouvent leur couleur d’origine, soit la couleur dorée (or). Elle a été approuvée à l’unanimité, au même titre que celle présentée par l’élu des Nouveaux Démocrates (ND), Julien Permal, au sujet de l’introduction d’un Carnet de Doléances pour les conseillers.

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La rénovation de l’Hôtel de ville de Curepipe, d’un coût de Rs 140 millions, avait débuté en février 2019 pour prendre fin en mars 2023, pour le plus grand bonheur du public et des amoureux du patrimoine. Sauf qu’un détail se rapportant à un choix de couleur a fait tiquer plus d’un. En effet, dans la salle des fêtes, les bords des partitions délimitant le plafond ont été peints en orange (vif), couleur qui frappe au premier regard. Ce choix, délibéré ou pas, était-il une manière de laisser des empreintes à connotation politique ? Là où le bât blesse demeure le fait que l’hôtel de ville de Curepipe étant un patrimoine historique inestimable du pays, le contracteur était tenu de respecter un cahier des charges relatif à la reconstruction du bâtiment, soit identique à l’original. Or, les Curepipiens n’ont pas en mémoire ce lieu arborant quelconque couleur orange.
D’où la motion présentée par le maire de Curepipe, Dhaneshwar Bissonauth, afin que les bords des partitions du plafond retrouvent leur cachet originel, soit la couleur dorée (or) qui se marie mieux avec le blanc recouvrant la majeure partie du plafond, contrairement à l’orange vif, summum du mauvais goût.

« The Town Hall was reopened in 2023 following extensive renovation work initiated under the guidance of the National Heritage Fund, with the intention of preserving its original character. Yet, we note a visible deviation of the interior decoration from its traditional colour to that of orange, thus, deviating significantly from its golden original colour. It has been observed, that the current orange colour paint used for the interior decorative features interior of the Town Hall does not reflect the historical character of this French architectural building. Enlisted as a National Heritage, this building should in no way be of any colour associated to political appurtenance of the day. I move that this Council gives the Town Hall back its dignity and approve the restoration of the decorative features at the roof and the beam levels of the Town Hall to its original golden colour », a fait ressortir l’édile. D’autres bâtiments municipaux peints en orange, à l’instar des centres communautaires, devraient aussi connaître un lifting.

Julien Permal : « Rétablir un lien fort… »
« Rétablir un lien fort entre la mairie et les citadins ». C’est l’objectif affiché le jeune conseiller, Julien Permal, à travers la motion qu’il a présentée relative à l’introduction, selon lui, d’ « un outil simple, mais essentiel. Un Carnet de Doléances. » Ce carnet, remis à chaque conseiller, permettra de recueillir de manière formelle les plaintes, requêtes et propositions des habitants des quartiers de la ville lumière. « Au quotidien, nos citoyens nous interpellent. Ils parlent, ils alertent, ils espèrent. Mais trop souvent, leur voix se perd. Trop souvent, leurs doléances restent sans réponse. Et c’est là que commence la frustration, le doute, puis le découragement. Ce carnet a déjà existé, instauré sous l’administration de la maire, Nathalie Gopee. Sauf que sous le précédent régime MSM, il n’a pas été utilisé à bon escient, comme si la parole des habitants ne comptait pas. Pas question de répéter les erreurs du passé. Je propose donc que chaque doléance donne lieu à trois copies. Une conservée par le conseiller pour le suivi personnel, une transmise à la Chief Executive pour traitement administratif et une troisième envoyée au département des complaintes (CAO), pour rappel et vérification régulière », a souligné Julien Permal.

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