Consommation : Avec le “new normal”, un Noël pas comme les autres

Plus que cinq jours avant Noël et pour les emplettes de dernière minute. Comme à l’accoutumée, l’équipe de Week-End s’est prêtée au jeu des fêtes de fin d’année, sauf qu’en 2020, quelque chose a changé. S’il y a toujours autant de monde dans les rues et quartiers commerciaux, la magie de Noël semble avoir tardé à opérer. Peut-être que dans quelques jours, l’atmosphère sera moins lourde et plus festive… Reportage.

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Il est 18h. Le centre commercial de Bagatelle est rempli. Oui, rempli, comme à une fin de mois normal, mais pas rempli comme pour les fêtes de fin d’année. « On attend les promotions », nous lance une mère de famille qui se balade dans les arcades du centre commercial. « J’ai eu mon boni de fin d’année hier, et pour faire plaisir aux enfants, on est venus manger, mais pour les emplettes, ça attendra », nous dit-elle. En effet, si du côté des magasins de jouets et de vêtements l’on ressent encore une certaine timidité du côté des Mauriciens comparativement aux années précédentes, le foodcourt, lui, est rempli. « J’ai acheté les cadeaux des enfants après le confinement. Je n’ai pas voulu attendre par peur qu’il y ait un deuxième lockdown. J’ai été prévoyante et du coup, là, je n’ai pas grand-chose à acheter », poursuit-elle. Quid de son cadeau à elle ? « Non, moi je n’ai besoin de rien cette année. Idem pour mon mari. On préfère garder notre argent pour des choses plus importantes comme les fournitures scolaires pour la rentrée. »

Comme elle, plusieurs familles mauriciennes se retrouvent dans la même situation. Curieuses et surtout friandes de sorties familiales, elles ont voulu changer d’air, pour les enfants et les grands-parents surtout, mais sans pour autant dépenser. Ainsi, ce sont plus les jeunes couples qui ont les bras remplis de sacs de cadeaux ou qui profitent des quelques promotions dans les grands magasins de vêtements essentiellement.

Une ambiance spéciale, donc, à la veille de Noël. De plus, pendant notre reportage, et avec le masque, difficile de les approcher ou de leur parler. Chacun s’occupe de ses affaires… Effectivement, ce Noël est particulier. « Il n’y a presque pas d’acheteurs, et on est à quelques jours à peine de Noël. C’est vraiment bizarre. C’est ce que l’on se dit depuis ce matin à l’ouverture du magasin. Les gens entrent dans le magasin, regardent les produits, le prix et ressortent aussitôt », nous dit une des vendeuses d’un grand supermarché.

Prudence et parcimonie

«  C’est beaucoup trop cher. Pour une poupée, je dois compter près de Rs 500 et ce n’est même pas la plus belle des poupées », nous confie une cliente. « J’ai essayé de voir si dans les supermarchés je pourrais trouver un joli cadeau pour mes nièces, mais en vain  ! Les prix sont montés en flèche et avec tout ce qui se passe, on ne peut pas se permettre de dépenser ainsi », dit-elle. C’est donc avec beaucoup de prudence que les Mauriciens achètent cette année. « Je préfère acheter des chaussures ou des vêtements qui vont durer au moins un an ! C’est terrible de penser ainsi, c’est nouveau. » Il est à noter que le Mauricien a pas mal dépensé pour les vêtements et des choses bien plus pratiques cette année. S’il se laisse tenter par quelques produits cosmétiques ou électroniques, c’est toujours avec prudence et parcimonie, car après tout, c’est the new normal.
Mais heureusement que tout n’est pas tout noir, ou tout blanc. Les magasins de jouets trouvent preneurs malgré les temps durs. Et quelques clients au contraire ont décidé de se faire plaisir. « Bizin profité, lavi kourt ! », laisse échapper un père en achetant une mini décapotable pour son enfant. Par ailleurs, cette année, plus que d’autres, beaucoup d’associations ont placé leurs caddies à l’extérieur des supermarchés pour aider ceux dans le besoin. À l’instar des nombreux marchés de Noël artisanaux organisés partout à travers l’île, dont un dans le sud à Chillpill Guesthouse, ces collectes, non pas d’argent mais de denrées et de cadeaux, iront aux familles démunies par la crise de la Covid et du Wakashio. Un rappel glaçant que cette année aura été une des plus difficiles.

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