(Consommation) La vie chère : Des mesures pour calmer les récriminations populaires

En réaction aux récriminations populaires autour de la hausse des prix des produits alimentaires de consommation courante, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a annoncé, vendredi après-midi à l’Assemblée nationale, que le gouvernement interviendra pour que baissent les prix de sept catégories de produits essentiels. Ces produits sont l’huile de cuisson, les grains secs, les tomates en conserve, les sardines et le Pilchard, le lait en poudre, le fromage et la margarine. Au total, quelque 250 marques de ces produits alimentaires sont concernées par ces baisses de prix. Ces baisses devraient intervenir dès demain, lundi.

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Une première analyse de la liste des nouveaux prix de quelque 250 marques de produits concernés laisse entrevoir une baisse générale moyenne de plus de 12%. Étant entendu qu’avec les promotions dans les grandes surfaces les prix d’un certain nombre de ces produits devraient logiquement baisser davantage. Il est au moins du devoir des autorités, mais aussi de celui des associations de consommateurs, de s’assurer qu’il en soit ainsi. Si les différentes marques de lait en poudre accusent une baisse moyenne de 7%, la purée de tomates connaît, elle, une diminution de prix de plus de 17%, le dholl de plus de 15% et les lentilles rouges de 16%. Pour leur part, les lentilles noires diminuent de 18%, le fromage d’une moyenne de près de 6%, le pilchard de plus de 2%, les sardines de plus de 8%, l’huile de tournesol au-delà de 17% et l’huile de soja de + 21% et la margarine d’une moyenne de plus de 12%.

Selon les explications du chef du gouvernement, ces baisses vont être rendues possibles pour une période s’étendant jusqu’au mois de décembre grâce à une subvention globale de Rs 500 millions. Celle-ci fera que les importateurs, producteurs et distributeurs ne seront pas pénalisés. Dans une intervention à la télévision nationale vendredi soir, le Premier ministre a souligné qu’avec la pandémie de Covid-19, les prix sont généralement à la hausse à travers le monde en raison, entre autres, de la hausse des coûts du fret et des assurances maritimes.

Pravind Jugnauth a indiqué que pour venir en aide aux consommateurs, le ministère des Finances et celui du Commerce et de la Protection des Consommateurs ont travaillé sur ce plan d’aide qui a, par la suite, été avalisé par le Conseil des ministres vendredi même.

Parmi d’autres mesures annoncées par le chef du gouvernement à l’Assemblée nationale, une réactivation de l’Observatoire des Prix ainsi qu’une intervention de la State Trading Corporation (STC) sur le marché pour favoriser encore plus de compétition. Dans ce dernier cas, il a cité nommément l’huile de cuisson comme l’un des produits qui pourraient bien être aussi commercialisés par le STC à l’avenir.

 

Suttyhudeo Tengur salue le retour de l’Observatoire des Prix

Suttyhudeo Tengur, de l’Association Pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), accueille favorablement l’idée de remettre sur pied un Observatoire des Prix. Selon lui, s’il est proprement constitué, un tel organisme agira comme un véritable chien de garde favorisant la compétition sur le marché au bénéfice des consommateurs. Pour cela, le responsable de l’APEC souhaite trouver à la tête de cette instance un statisticien qualifié qui serait capable d’assurer comme il se doit un suivi de l’évolution des prix dans un maximum de points de vente au détail. Il faudrait aussi, au moins, selon lui, un écomoniste et suffisamment de field workers pour faire le travail.

« En publiant régulièrement des listes qui classeraient les commerces en fonction de la compétitivité des prix que les uns et les autres pratiquent, cela ne pourra que favoriser au maximum la compétition entre les différents points de vente », selon le représentant de l’association de consommateurs. Suttyhudeo Tengur considère aussi comme une bonne chose que le gouvernement ait retenu l’idée de demander à la STC d’intervenir sur le marché pour favoriser encore plus la compétition. Il rappelle qu’il s’agit là de la vocation première de cette corporation d’État depuis sa mise sur pied en 1982.

L’animateur de l’APEC se dit en revanche un peu sceptique sur la décision annoncée d’une subvention générale pour tous des quelque 250 marques de produits. Selon lui, il aurait été plus approprié de cibler les bénéficiaires les plus méritants. Comme les économiquement faibles inscrits sur le registre social. Ou ceux qui ne perçoivent encore que le salaire minimal. « À l’ère informatique, une carte électronique tirée à l’ordre de ces éventuels bénéficiaires aurait suffi en vue de leur permettre de bénéficier des produits de base à un prix subventionné dans les points de vente », selon le responsable de l’association de consommateurs.

 

Subventions : Reeaz Chuttoo parle de « pas dans la bonne direction »

« C’est un pas dans la bonne direction », commente Reeaz Chuttoo, de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP). Il rappelle que, selon la FAO (Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), l’insécurité alimentaire dans le sillage de la pandémie de Covid-19 menace quelque 840 millions d’êtres humains à travers le monde. Selon le syndicaliste, plutôt que d’aller plaider pour une compensation salariale susceptible, en ces jours de pandémie, de servir de prétexte à des licenciements, une subvention sur les denrées de première nécessité comme décidé par le gouvernement est de loin préférable. Il accueille aussi favorablement l’annonce du Premier ministre à l’effet que la State Trading Corporation (STC) interviendra sur le marché pour stimuler la compétition. Reeaz chuttoo attend dorénavant d’autres mesures pour davantage protéger les consommateurs, par exemple, des mesures contre toutes les formes de publicité mensongère qui incitent souvent des familles à faire des dépenses inutiles.

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