Construction du marché de Rose-Hill : préoccupations locales balayées par les autorités

L’angoisse des familles dont les maisons feront l’objet de l’exercice de «compulsory acquisition»

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Le futur projet de construction du nouveau marché central de Rose-Hill, sur deux parcelles de terre (7300 m²) identifiées par le ministère du Logement et des  Terres derrière le stade Sir Gaëtan Duval (SGD), est loin de faire l’unanimité parmi les habitants d’Hansa Lane, rue Boundary. « In our opinion, this project will cause a major disturbance in our daily lives. Noise & air pollution, traffic problems regarding access, both entry & exit, for the residents are major issues », lit-on dans une lettre adressée par 13 pétitionnaires aux autorités. Le principal objet du courroux des habitants demeure l’absence totale de réunion formelle avec la maire Rajenee Caroopen et le ministère du Logement et des Terres, entre autres, d’autant que l’incertitude plane toujours sur le sort qui leur sera réservé à au moins deux familles, dont les maisons feront l’objet de l’exercice de compulsory acquisition of land.

L’absence d’une ligne de communication claire et concrète à destination des riverains préalablement au lancement des travaux du Metro Express, en 2017, avait contribué à un climat de méfiance, d’incompréhension et de stress au sein des quartiers résidentiels impactés. On aurait pu penser que ces insuffisances allaient servir de piqûres de rappel aux autorités afin qu’ils changent leur fusil d’épaule dans le cadre d’autres projets de grande envergure. Or, à la lumière des témoignages recueillis auprès des habitants d’Hansa Lane, rue Boundary, les préoccupations locales comme principe fondateur du projet du nouveau marché central de Rose-Hill semblent avoir été reléguées au second plan par le GM et la maire des villes sœurs, Rajenee Caroopen.

On a eu un avant-goût des multiples zones d’ombre entourant ce dossier, le 29 juin dernier, au conseil municipal, lors du baptême du feu de la nouvelle maire, Rajenee Caroopen, qui s’était montrée très avare en détail face aux questions que lui avait adressées le conseiller Olivier Barbe sur les tenants et aboutissants d’un tel chamboulement qui risque de froisser les habitants de ce quartier, dont les maisons longent les deux parcelles de terre devant abriter le futur bazar et la Parking Tower.  Rajenee Caroopen avait dit qu’aucune réunion n’avait été organisée avec les habitants en vue de discuter du projet, de ses implications sur leur quotidien, ainsi que des modalités liées à l’exercice de compulsory acquisition.

Olivier Barbe, est revenu à la charge lors du conseil du 29 août dernier, et confie être « tombé des nues en apprenant que la maire et les officiers du ministère des Terres ne s’étaient toujours pas rendus sur le site pour ne serait-ce que pour discuter avec ces familles qui vivent dans l’angoisse, principalement celles dont les terres et les maisons feront l’objet de l’exercice de compulsory acquisition. Cette épineuse question et tout le chamboulement qui va s’opérer autour de cette zone résidentielle supposent un effort de clarification préalable. Comme d’habitude, le pouvoir en place n’en a cure des préoccupations de ses citoyens. »

 

Week-End a rencontré, vendredi, deux des 13 pétitionnaires contre l’aménagement du nouveau bazar de Rose-Hill. Brandissant leur droit à un environnement calme, les habitants s’insurgent contre le manque de communication et d’empathie des autorités. Rehana Shermohammad Khan, 71 ans,  souligne avoir passé presque toute sa vie à Hansa Lane, « un petit coin paisible », dit-elle, malgré la proximité avec le stade de Rose-Hill. Ce stade dont elle se remémore la construction, à la fin des années 1950.

« Toutes ces questions sont légitimes »

Un chantier de l’envergure du futur bazar ne pourra certes se faire sans créer des nuisances sonores principalement causés par le bruit des engins de chantier et des véhicules lourds. Mais le principal problème dit Rehana Shermohammad Khan, demeure « les inconvénients qu’engendrera le ballet de véhicules qui passeront sous nos fenêtres lorsque le marché moderne, la Parking Tower et le centre commercial seront opérationnels. Il y a de nombreuses personnes âges  qui habitent le quartier et qui requièrent leur tranquillité. On s’inquiète aussi de savoir si nou pou kapav sorti ek rant loto dan garaz san ki bizin gagn lager ar dimounn ?»

La façon d’agir de la maire laisse plus que perplexes les pétitionnaires. « On a eu la visite éclair de l’adjoint maire, Mahen Choolun, mais cette rencontre n’a débouché sur rien de concret. La maire devrait jouer son rôle à fond en nous apportant des réponses dans les plus brefs délais », avanceRehana Shermohammad Khan, qui pense aux  familles vivant dans l’angoisse depuis qu’elles ont appris que leurs maisons seront bientôt détruites pour faire place au nouveau bazar et ses aires de stationnement. « Ces familles ont bâti leurs maisons à la sueur de leur front et y habitent depuis plus de 20 ans. Que les autorités aient au moins la décence d’aller vers ces gens et trouver les bons mots pour les rassurer », souligne Rehana Shermohammad Khan.

Les locataires des foires d’Arab Town et de Da Patten seront également inclus de ce vaste projet. Le porte-parole des marchands d’Arab Town, Teaz Jaumeer souligne ne pas avoir été mis au parfum d’un tel projet. De même aucun marchand de l’actuel marché central de Rose-Hill n’est au courant d’un quelconque projet de délocalisation !

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