Face à une population vieillissante, qui représente désormais environ 20% de la population, couplée à une baisse du taux de natalité – sans compter que bien des jeunes partent à l’étranger pour leurs études et ne rentrent pas au pays –, Maurice connaîtra un important déficit en termes de main-d’œuvre et de soutien aux aînés. C’est ce que fait ressortir la directrice de la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA), Vidya Charan, dans le cadre des consultations prébudgétaires. D’où la demande de l’association de créer des Respite Care Centres pour les personnes âgées.
La MFPWA demande un programme bien établi dans le cursus scolaire pour conscientiser les jeunes dès le primaire jusqu’au tertiaire sur le rôle et la responsabilité de la famille, ainsi que la stabilité dans la cellule familiale. Vidya Charan souligne que si ce problème est a priori social, cela n’est pas sans répercussions sur l’économie et d’autres domaines de la société.
Autre demande de la MFPWA : ne pas taxer les donations que reçoivent les Ong en nature (véhicules, équipements, etc.). « Nous nous retrouvons en effet avec des difficultés financières. On ne sait jamais à quel moment on peut avoir un projet et aucune provision n’a pas été faite dans notre budget», préconise-t-elle.
L’association a par ailleurs demandé au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, de ne pas facturer les paiements des services publics, tels que l’électricité, selon un tarif commercial. « Nous ne faisons pas de profits, contrairement aux commerces », ajoute-t-elle.
Face à la pénurie de main-d’œuvre, avec des employés qui ont de plus en plus tendance à chercher ailleurs et à bouger, la MFPWA a demandé un soutien technique au gouvernement par le biais de techniciens qui peuvent être mis à la disposition des Ongs en vue d’une plus grande efficience et de les assister lorsqu’elles ne sont pas au point par rapport aux nouvelles technologies.
Autre problème soulevé par Vidya Charan : « avec la population vieillissante, l’espérance de vie s’étend au-delà de 75-80 ans. Il est un fait que les personnes âgées sont souvent sans accompagnement durant la journée, alors que les deux conjoints travaillent. La personne âgée a parfois besoin d’aide, et avec les vols, qui sont monnaie courante aujourd’hui, elle n’est pas en sécurité seule. La MFPWA demande ainsi des Respite Care Centres pour recevoir les personnes âgées durant la journée afin qu’elles soient en sécurité. »