Contrôle et bonne gouvernance : Le système informatique, talon d’Achille au MES

– L’absence d’un plan de succession au poste de Principal Examinations Officer déplorée

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– À ce jour, une seule personne maîtrise tous les rouages informatiques de l’organisation des examens

– En 2007-2008, l’Office of Public Sector Governance (OPSG) avait tiré la sonnette d’alarme sur lacune majeure

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Les allégations de fuites aux derniers examens du Primary School Achievement Certificate (PSAC), du National Certificate of Education (NCE) et du Higher School Certificate (HSC) ont mis en lumière des manquements au niveau du Mauritius Examinations Syndicate (MES). Si des éléments de réponses à l’Assemblée nationale indiquent que la sécurité a été renforcée autour de la salle où sont gardés les questionnaires, rien n’a transpiré quant aux rouages à l’intérieur du MES. Aujourd’hui, des officiers montent au créneau pour déplorer le fait qu’une seule personne contrôle tout le système informatique et qu’il n’y a eu aucun plan de succession pour prendre la relève, en dépit d’une mise en garde en des termes à peine voilés sur la question venant de l’Office of Public Sector Governance.

La vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, n’était pas à l’Assemblée nationale mardi dernier, pour répondre aux interpellations supplémentaires du député de Mahend Gungapersad sur les fuites alléguées aux derniers examens que ce soit pour le cycle primaire ou le secondaire. C’est son collègue, le ministre de l’Environnement Kavy Ramano, qui a été désigné pour donner lecture des éléments de réponse à la question principale, concernant la suite de l’enquête, sur le cas d’un officier du Mauritius Examinations Syndicate (MES) qui avait eu accès aux questionnaires du Primary School Achievement Certificate (PSAC) et du National Certificate of Education (NCE).

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Des réponses étaient aussi attendues concernant le questionnaire de Pure Mathematics 1 des examens du HSC qui avait atterri dans le téléphone portable d’une élève du Collège de Lorette de Quatre-Bornes, 45 minutes avant le début des épreuves. Kavy Ramano, qui a transmis ce que lui avait communiqué l’Éducation, a indiqué que dans le premier cas, l’enquête est toujours en cours et que dans le deuxième, il n’y a eu aucune preuve de fuite sur le territoire mauricien. Le questionnaire en question, venait d’une plateforme sur les réseaux sociaux. D’où la décision de Cambridge Assessment International Education de ne pas annuler cette épreuve.

Mais ce qui intéressait sans doute le plus le député travailliste, c’est la situation au MES. Plusieurs couacs ont été enregistrés à plusieurs niveaux dans l’organisation des examens cette année. Dans les couloirs à Réduit, on parle d’une cacophonie qui s’était installée, suite au départ à la retraite du Principal Examinations Officer, qui serait le seul à maîtriser certains dossiers. Même si celui-ci est revenu, par la suite, sous un nouveau contrat, il opère dorénavant comme consultant pour le compte de la State Informatics Limited. Ce que dénoncent certains officiers du MES qui sont d’avis que cela équivaut à l’entrée d’une Third Party dans le système d’organisation des examens à Maurice.

Or, dans un rapport datant de 2007/2008, l’Office of Public Sector Governance (OPSG) avait attiré l’attention sur le fait qu’il fallait un Succession Plan pour des postes-clés et nécessitant une certaine maîtrise technique. Le rapport mentionne à ce titre ainsi : « the critical jobs, e.g manual intervention on key exams data, Form Administration Process are centralized on the Principal Examination Officer of the IT Section. There is the risk that the system cannot be operated in the absence of the latter. There is no clear succession strategy. »

Toutefois, ce plan de succession n’a jamais vu le jour. Ce que déplorent les officiers du MES qui avancent : « tout le monde savait que cette personne allait un jour quitter le MES, mais ni la directrice, ni le board, ni le ministère de l’Éducation n’a rien fait pour assurer la relève. » L’officier en question avait un statut de prestige au sein de l’organisation, étant donné qu’il était le seul à maîtriser tous les rouages informatiques de l’organisation des examens à Maurice. « Tous les directeurs, allant de Ramesh Manrakhan à Brenda Soburrun, en passant par Lucien Finette étaient à genoux devant lui, car il était le seul à maîtriser le système. Que va-t-il se passer le jour où il ne pourra même plus être consultant au MES ? Comment va-t-on se débrouiller pour l’organisation des examens ? Pourquoi n’a-t-on toujours pas assuré la relève ?» se demandent les contestataires.

Ces officiers souhaitent que la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation va enfin réagir, face à l’urgence de la situation. « N’attendons pas le jour où nous ne pourrons pas organiser les examens ou qu’il y aura de gros manquements lors de la proclamation des résultats, comme cela s’est déjà produit par le passé, pour réagir », affirme-t-on dans les milieux concernés.

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