COOPÉRATION – MAURICE–PAYS-BAS : Sinatambou, « Maurice ne mérite pas d’être sur la liste noire européenne »

Maurice a sollicité la coopération des Pays-Bas afin que son nom ne figure plus sur la liste noire européenne des centres financiers dans le monde. Une demande en ce sens a été faite hier par le ministre des Affaires étrangères Étienne Sinatambou, qui a reçu une délégation du gouvernement hollandais, dont l’envoyé spécial, l’ambassadeur Jan-Paul Dirkse, et Jaap Frederiks, l’ambassadeur des Pays-Bas accrédité à Maurice avec résidence à Dar es-Salaam, en Tanzanie.
La réunion a permis de passer en revue plusieurs thèmes importants visant à renforcer les liens bilatéraux entre les Pays-Bas et Maurice. Les sujets abordés incluent, entre autres, les efforts de Maurice pour retirer son nom de la liste « noire » de l’Union européenne. « La présence de Maurice sur la liste dite “noire” de l’Union européenne depuis juin 2015 nuit à la réputation de l’île. Cette situation cause beaucoup de torts à notre statut de centre financier stable et transparent », a fait comprendre Étienne Sinatambou, estimant que le pays n’a aucune raison de figurer sur cette liste.
La rencontre a également été une occasion d’évoquer les possibilités d’une coopération accrue dans le secteur de l’horticulture, de l’agriculture innovante, du changement climatique, de la gestion des eaux et du développement portuaire. En effet, le port de Rotterdam est l’un des plus grands d’Europe, contribuant de façon significative au Produit intérieur brut des Pays-Bas, qui s’élève à USD 47 400 par tête d’habitant. Ce pays est en outre un des plus gros importateurs européens de fleurs, dont l’anthurium mauricien.
L’ambassadeur des Pays-Bas a expliqué que son pays peut apporter une contribution importante dans le domaine de la gestion des eaux : pas d’expédients rapides, mais des solutions sur mesures, tenant compte des besoins des contextes régionaux. Les Pays-Bas partagent, avec d’autres pays du monde, leur expertise, surtout dans les situations d’urgence, comme les risques d’inondations et autres catastrophes liées à l’eau, ainsi que les problèmes d’approvisionnement en eau.
Le Royaume des Pays-Bas comprend également six îles des Caraïbes, soit Aruba, Curaçao, Saint-Martin, Bonaire, Saba et Saint-Eustache, lesquelles, comme Maurice, font partie des Petits états insulaires en développement (PEID). Avec une population de 16 millions d’habitants, les Pays-Bas ont pris l’initiative de lancer l’alliance mondiale pour une agriculture intelligente face aux changements climatiques ainsi que le réseau mondial d’action sur la croissance bleue et la sécurité alimentaire dans le but de partager leurs connaissances et leur expertise.
Les Pays-Bas cherchent donc à aider les PEID à accroître leur capacité à s’adapter aux changements climatiques et à mettre en avant leurs priorités en matière de développement durable. Le ministre Sinatambou, lui, a fait ressortir que, depuis peu Maurice, ayant la responsabilité d’abriter le Commonwealth Climate Change Finance Access hub, a invité les Pays-Bas à partager leur expertise dans le domaine du changement climatique.
La délégation hollandaise a aussi évoqué la possibilité de prêter main-forte à Maurice dans le domaine de l’urbanisation et la planification future des grands projets de développement dans le but de bien gérer les ressources énergétiques et la croissance démographique du pays. Étienne Sinatambou a finalement mis l’accent sur une collaboration accrue avec les Pays-Bas, sixième puissance économique de l’Union européenne, dans le but de promouvoir Maurice comme une plateforme financière et un centre d’arbitrage pour la région.

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