COPEC : Résultat d’un travail volontaire, dévoué et sincère

Après avoir occupé un petit espace à la Cure de la paroisse de Ste-Thérèse pendant plusieurs décennies, la Coopérative Épargne et Crédit de Curepipe (Copec), également connue comme la Credit Union de Curepipe, a emménagé depuis peu dans ses nouveaux quartiers généraux situés à Rue Gabriel Froppier, Curepipe. Ce nouveau bâtiment, qui a nécessité un investissement de près de Rs 11 millions, fait la fierté de ce mouvement coopératif qui se décrit davantage comme une grande famille. Membres, premiers fondateurs et responsables de cette coopérative fondée en juillet 1971, sont unanimes à dire que la concrétisation de ce projet est le résultat d’un travail volontaire, dévoué et sincère enclenché depuis 42 ans.
Un chiffre d’affaires de Rs 83 millions et 4 750 membres. C’est le bilan de santé de cette société coopérative prospère qui jouit d’une réputation solide et d’une crédibilité notable. Son succès repose sur la confiance et la solidarité de ses membres, explique Paul Virassamy, son président, entouré de Christiane Chowree, secrétaire, et de Rozario Rabot, trésorier. Les mots solidarité et proximité avec les membres sont revenus sans cesse durant cette entrevue. « Nous formons tous une grande famille », lance Christian Chowree. « Dans cette coopérative, tout le monde est membre à part égale ; il n’y a pas de gros ou de petits actionnaires. La Copec appartient à ses membres. Chaque personne a un droit de parole », renchérit-elle.
Pour comprendre la réussite et l’objectif de la coopérative, il faut commencer d’abord par situer le contexte dans lequel elle a vu le jour, explique Paul Virassamy. En 1971, le pays vient à peine d’acquérir son indépendance, le chômage bat son plein et le pays traverse des séries de bouleversements et de crises. Le petit peuple/les petits ménages n’avaient pas accès à des comptes en banque ou des emprunts à la banque. En vue de soutenir la classe ouvrière dans leurs projets, d’encourager la petite épargne ou encore d’éviter de tomber sous la coupe des usuriers, un groupe de paroissiens de l’église Ste-Thérèse décident de former un mouvement coopératif, soutenu par le Père Koenig qui, dans un certain sens, a prolongé le travail de Mgr Amédée Nagapen, le père fondateur des sociétés coopératives à Maurice. Une manière aussi d’aider à combattre la pauvreté.
Depuis son existence, la CCU, fort de ses 4 750 adhérents, attire des membres des quatre coins de l’île. « Les années ont passé et les besoins ont évolué même si l’esprit de la coopérative est resté le même, soit celui d’encourager l’épargne. Avant, les emprunts étaient consacrés aux projets économiques simples par exemple pour compléter des petits travaux chez soi, mais maintenant les besoins ont évolué : les gens empruntent pour acheter un terrain, une voiture, entre autres », explique Paul Virassamy. Même si l’accent est mis sur l’épargne, la coopérative a aidé plusieurs personnes et familles à concrétiser leurs projets financiers : mariages, études, voyages, petites entreprises, construction, entre autres. « Il est vrai que les personnes ont de nos jours facilement accès au crédit mais à la coopérative, les membres réfléchissent à deux fois avant d’effectuer un emprunt : ils doivent épargner au moins la moitié de la somme qu’ils veulent emprunter », explique le président de la COPEC, qui nous éclaire sur la singularité d’une société coopérative. « Avant d’emprunter pour la première fois, une réunion d’explication est organisée », ajoute Rozario Rabot.
La coopérative fonctionne de la manière suivante : les membres déposent dans la caisse commune leurs économies à des fins d’épargne. Ils ont par la suite la possibilité d’emprunter jusqu’à deux fois le capital et le plafond de prêt est fixé à Rs 300 000, remboursable à un taux d’intérêt de 1,5 % par mois. Le taux d’intérêt est calculé sur le principe de decreasing balance, c’est-à-dire sur la balance chaque mois. Ce qui fait que le taux d’intérêt diminue à chaque paiement. Autre atout : l’intérêt remboursé est transféré sur le capital du membre ce qui lui permet simultanément d’épargner. En d’autres mots ; le capital augmente à mesure que l’emprunt est remboursé. Tout emprunt est par ailleurs garanti en cas de décès.
Pour devenir membre, il faut se munir de ses papiers d’identité, d’une preuve d’adresse et s’acquitter de Rs 410 — Rs 200 pour le droit d’admission, Rs 200 comme premier dépôt du capital et Rs 10 pour la carte de membre — et surtout assister à une réunion d’éducation. Même si aucun montant n’est fixé pour l’épargne, le membre est encouragé à être régulier dans ses dépôts ; seul le premier paiement de Rs 410 est fixé.

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