COVID-19 — Jour J — 18 de la réouverture des frontières : Post-Mortem de la Moving Goalposts Strategy du GM

— Après avoir abandonné le Lockdown et autres exercices de Contact Tracing pour contrer la propagation du Covid-19, la Santé de Jagutpal jette l’éponge au sujet de l’inhumation des patients décédés

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— Désormais, l’hôpital ENT ne sera pas l’unique enseigne pour se faire soigner de la contamination au virus invisible avec des Wards spécifiques aménagés dans les cinq hôpitaux régionaux

— Lakwizinn du PMO attendue au tournant avec l’étape intermédiaire de mardi d’un assouplissement éventuel des dernières contraintes, dont la caduque jauge de 50 personnes pour les rassemblements publics

À J-18 de la réouverture complète des frontières, et après 18 mois d’arrêt dû à la pandémie, les appréhensions autour du Covid-19 ont franchi une étape délicate en fin de semaine. Ainsi, le décès subit mercredi soir, à l’hôpital Jeetoo, de la petite Keira Esther, âgée de 15 mois, devenue la benjamine des victimes du virus invisible à Maurice, est venu s’ajouter au fait que personne ne peut prétendre afficher une immunité à 100%.

Jusqu’à l’heure, la common wisdom était que les enfants, surtout ceux en bas âge, sont plus à même de lutter contre le Covid-19. Hélas, le drame que vit la famille Esther, de Résidence La Cure, depuis mercredi, remet tout en question, d’autant que lors de son hospitalisation, Keira n’était pas positive au virus. Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, s’en est porté garant publiquement. Mais là où la responsabilité du ministre de tutelle est pleinement engagée est que cette petite fille de 15 mois, qui respirait encore pleinement la vie, a été victime du système de santé. Comme il a été le cas pour les patients de dialyse du New Souillac Hospital décédés en série en avril dernier, soit au début de la deuxième vague avec la présence du variant Delta confirmé. Même si le principal concerné peut reprendre la réplique de son chef « Kot monn foté ? » Mais au cours de ces derniers 18 mois, comme pour masquer la réalité de la propagation du Covid-19, le ministre de la Santé et ses plus proches Advisers, en l’occurrence Zouberr Joomaye et Cathertine Gaud, se sont appuyés sur une moving goalposts strategy qui a échoué lamentablement.

La dernière gamme de mesures en date arrêtées au niveau du Covid-19 High Level Committee, présidé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et avalisée par le conseil des ministres de vendredi, constitue un aveu de taille que la Jagutpal Moving Goalposts Strategy ne convainc nullement. Ainsi, at this late late hour et face à de graves problèmes de saturation que ce soit en termes de bed occupancy au centre de traitement de l’hôpital ENT ou encore à l’entrée du cimetière Bigara pour l’inhumation des victimes du Covid-19, les autorités sanitaires n’ont fait que jeter l’éponge, pour ne pas dire se dérober de leurs responsabilités.

Dès cette semaine, le protocole rigide en vigueur pour les enterrements à la section réservée du cimetière Bigara, depuis le décès du patient zéro le 20 mars de l’année dernière, est abandonné. Dorénavant, les services sanitaires ont pris la décision de contract out les procédures de ces funérailles aux services de pompes funèbres du privé. Le ministre Jagutpal a trouvé qu’il ne faudra qu’un week-end d’initiation au personnel de ces services pour assumer ces nouvelles lourdes responsabilités à partir de demain. Et les conditions pour le déroulement de ces funérailles n’ont pas été rendues publiques à ce jour.

En complément à cette opération de Lav Lame du ministère de la Santé, les enterrements et crémations pourront se faire dans des cimetières autres que Bigara et ses 70 fosses déjà occupées, et celui de Bois-Marchand, qui aura déjà accueilli une dizaine de cercueils depuis le début de la semaine. D’ailleurs, à vendredi, le ministre a concédé que le pays a enregistré 79 décès « akoz Covid », dont seulement 32 ont été déclarés officiellement et 47 autres, dont le décès de deux passagers venant de l’étranger, classés sous la sémantique savante de comorbidités de Catherine Gaud.

Toujours en termes de chiffres, Maurice se retrouve depuis hier au niveau du seuil fatidique de 1% de la population contaminée au Covid-19. D’aucuns affirment que cette étape aurait été franchie en réalité depuis longtemps déjà, mais qu’elle n’a été officialisée qu’ hier vu le black-out déclaré sur les exercices de dépistage dans des Flu Centres des hôpitaux et le renvoi de ceux qui veulent se faire tester par les soins du ministère de la Santé.

Un témoin rapporte à Week-End ce qui a été vécu à l’hôpital Nehru vendredi. « L’hôpital de Rose-Belle est submergé par des cas de Covid. On demande même à des malades qui ont besoin de soins de rentrer quand même chez eux. On leur dit qu’on les suivra quotidiennement de loin et qu’un médecin les appellera. On ne peut s’étonner qu’avec ces centaines de cas de Covid que l’hôpital ne soit pas sous pression. Voilà où on en est aujourd’hui avec l’épidémie, alors que le gouvernement cache sans doute beaucoup de choses », déclare sans fard ce lecteur devant ce qu’il a témoigné.

Évidemment, le décompte de ces malades renvoyés sans aucune autre forme de procès ne fait pas partie des statistiques officielles d’hier, à savoir 132 nouveaux cas asymptomatiques et deux nouvelles admissions à l’ENT. Ce qui explique en partie le fait que le nombre de nouveaux cas de dimanche dernier à hier est descendu à 1 430 contre la moyenne hebdomadaire de 3 000 du mois d’août.

Doit-on craindre une répétition du scénario de l’hôpital Nehru de vendredi avec la nouvelle politique déclarée sous prétexte de décentralisation, transformant l’ENT en une Covid-19 Intensive Care Unit pour les cas de grave infection ? De leur côté, les cinq hôpitaux régionaux seront dotés de Wards spécifiquement aménagés pour recevoir des patients contaminés.

Si de mauvaises langues colportent la thèse que l’évolution de la situation serait out of control des autorités sanitaires et que les chiffres officiels ne reflètent pas la réalité, devra-t-on les blâmer ? La réponse demeure open, d’autant que le ministère de la Santé procède ces jours-ci à un exercice d’appel d’offres par la méthode d’e-Procurement pour s’approvisionner dans de meilleurs délais de 5 000 masques et 50 000 vêtements de protection (Protective Personal Equipments) en vue de faire face au Covid-19. Autant de facteurs faisant réfléchir.

Obligations vaccinales

Ces dérogations au dernier carré de mesures de protocoles sanitaires avaient pris de l’ampleur avec la résurgence de la deuxième vague à partir du 5 mars dernier, dont entre autres un lockdown moins rigide compte tenu du coût à l’économie avec en substitut le recours à des zones rouges. Accompagné de son Covid Gardbaton, le Deputy Commissioner of Police Krishna Jhugroo, Kailesh Jagutpal avait voulu faire croire qu’il avait entre ses mains la formule magique pour mâter la contagiosité du virus invisible.

Le post-mortem de cette mesure indique qu’autant que le nombre de zones rouges était décrété dans le pays, autant les contaminations progressaient de manière exponentielle. La théorie de zones rouges fut reléguée aux dortoirs avec l’explosion de cas parmi les travailleurs étrangers pour ensuite disparaître du lexique de la lutte anti-Covid-19.

Les Working Access Permits (WAP) du premier lockown de mars de l’année dernière, le véritable sésame pour ouvrir sa porte et se déplacer à cette époque, ont connu le même sort que les zones rouges sans qu’aucune indication ne soit révélée au sujet des dépenses encourues à ce jour. Les autorités étaient allées jusqu’à émettre des Red WAP pour contrôler le mouvement de la population dans des zones sensibles sans être en mesure d’endiguer le fléau.

Les retombées de la campagne de vaccination anti-Covid avec des obligations vaccinales pour avoir accès à des secteurs stratégiques, comme dans la Santé, l’Éducation et les zones stratégiques, dont le port et l’enceinte du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, et à partir de mardi prochain dans les restaurants et autres opérations liées à l’industrie du tourisme, de même que pour les night-clubs et autres gymnases, sont considérées à ce stade comme étant un unknown dans l’équation de la réouverture des frontières.

Troisième dose

Certes, l’Hôtel du Gouvernement a fait de la vaccination une condition sine qua non pour l’échéance du 1er octobre. Avec la campagne de sensibilisation et de contraintes, à hier, 840 387 Mauriciens étaient vaccinés à une première dose et 780 177 à la double dose, soit juste au-dessus de la barre des 60% à ce dernier titre. Mais déjà, les autorités travaillent sur le booster de la troisième dose avec les modalités annoncées incessamment.

Toutefois, les plus perfides mettent en avant l’approche réfractaire de Lakwizinn du PMO par rapport à une mesure. À ce jour, en dépit du fait que dans le transport en commun il n’y a aucun contrôle exercé au sujet du respect des gestes sanitaires et également la détermination répétée du Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur la réouverture du 1er octobre pour les besoins économiques, rien n’a été entendu au sujet de la jauge maximale de 50 personnes pour tout rassemblement public, qu’il soit de nature religieuse, sociale, voire politique.

En principe, le Rationale derrière ce maximum de 50 personnes dans un seul endroit en même temps est qu’en cas de contamination au Covid-19, l’exercice de contact tracing peut être effectué au sein de ce groupe dans les meilleures conditions physiques possibles. Le fait demeure que depuis des mois déjà, le contact tracing se pratique de manière des plus insignifiantes, pour ne pas dire inexistante, et que les Flu Clinics se consacrent à autre chose que le dépistage au Covid-19.

De ce fait, la jauge de 50 personnes par rassemblement est devenue caduque. Mais la multiplication des appels à la mobilisation populaire émanant du Front Anti-Augmentation Prix sous l’égide de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) ou encore du groupe de The Avengers en vue de faire la lumière sur l’identité des commanditaires et des motifs du meurtre de l’agent du MSM de la circonscription de Quartier-Militaire/Moka (N°8), Soopramanien Kistnen, aussi sous le nom de Kaya, aurait agi en tant que hard deterrent à la levée de cette interdiction de rassemblements avec les lieux de culte en première ligne des collateral damages.

Et même si le 1er octobre arrivé à grands pas…

Melrose, vendredi soir Le PM : « Pei finn azenou ek kantite depans kin bizin fer »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est revenu sur les répercussions de la pandémie de Covid-19, avec le pays à genoux. Il intervenait au Shri Gajanan Sarasati Mandir à Melrose lors des célébrations de la fête de Ganesh Chaturthi vendredi soir. « Pei finn azenou ek kantite depans ki’nn bizin fer. Pa blie pei finn ferme. Personn pa al travay. Sa finn koute nou bokou. Olie travay pou fer gato grandi, pa finn ena mem gato. Fine ena dekrwasans. Nou’nn perdi nou bann lavans ki nou ti gagne, nou’nn rekile de lane asuiv », a-t-il déclaré, faisant allusion aux dépenses encourues par le gouvernement pour le financement des assistance schemes, entre autres, pour aider la population durant la crise sanitaire.

« Kisanla ti pou panse nou pou ena pandemi Covid-19 ki ti pou repann a sa vitess la ek koz bokou douler ek mizer, lamor ? Nou an fas de seki arive, bann zafer inprevizib,. Nou bizin fer fas kom gouvernman ek protez nou popilasion », a poursuivi Pravind Jugnauth en dénonçant les spéculations autour d’un nouveau confinement. « Ena dimoun pe dir bizin fer lockdown, mo krwar zot pa trouve ki pou arive. Se le kontrer ki bizin fer. Nou bizin revenu rant dan pei, sirtou deviz », dit-il en réitérant que les dispositions sont prises pour la réouverture totale des frontières du pays et la relance du marché touristique.

« Nou pou fer tou pou protez lasante piblik. Malerezman, ena pe fer demagozi. Vaksin donn proteksion me pa imunite. Nou bizin pran tou prekosion », a-t-il affirmé. Il a maintenu que l’économie du pays devrait être sur les rails. « Lekonomi bizin fonctione. Dimoun ek bann lantrepriz pa kapav pa travay. Sinon ki pou arive ? Nou bizin konn gard lekilib ek redemar tou bann sekter lekonomi », ajoute-t-il.

Par ailleurs, le PM a aussi affirmé que son gouvernement a de la considération pour toutes les composantes de la population. « Tou sa bann gran fet, pou la premier fwa nou’nn met bann Task Force pou sa bann gran evenman. Li enn lokazion pou aport progre ek ameliorasion », dit-il.

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