Covid-19 : le retour des enfants à l’école dès le 2 février gagne du terrain

  • Parents et professionnels en psychologie se disent inquiets de l’impact de la fermeture sur la santé mentale

Psychologues, parents, enseignants et organisations non gouvernementales (ONG) s’unissent pour demander au gouvernement de permettre à tous les enfants de retourner à l’école en février. Dans un communiqué collectif, ils se disent inquiets de l’impact que pourrait avoir une fermeture prolongée sur la santé mentale des enfants, des parents et des enseignants. Le bien-être psychologique et l’interaction sociale sont aussi importants que la santé physique, disent-ils.

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La Société des professionnels en psychologie, le Kolektif Drwa Zanfan Morisien, Action for Integral Human Development, des orthophonistes, des parents, ainsi que des enseignants parlent d’une même voix pour réclamer la réouverture de l’école pour tous à partir de début février. On le sait, selon le plan du ministère de l’Éducation, seuls les étudiants ayant des examens nationaux et internationaux, au niveau du secondaire, sont attendus à l’école à partir du 2 février. Ceux du primaire, du préscolaire et des centres de formation technique, eux, sont dans le flou, et ne savent quand ils seront autorisés à retourner à l’école.

Les signataires du communiqué rappellent qu’ils avaient déjà alerté les autorités sur la question et qu’une demande pour rouvrir les écoles en janvier avait été formulée. Le collectif réitère ainsi sa demande. « Les conséquences de cette décision, qui est à la base prise pour tenter de protéger la santé physique des enfants, sont très importantes sur les plans psychologique, social et du développement des enfants. »

Les professionnels attirent l’attention sur les effets négatifs déjà relevés depuis le début de la pandémie. Référence est faite au rapport de l’UNICEF, qui indique qu’un jeune sur cinq est déprimé par la situation, que de nombreux autres sont privés de repas, car ils en recevaient à l’école, alors que d’autres encore souffrent d’isolement et d’anxiété accru, et sont même exposés aux abus et à la violence. Et Maurice n’est pas une exception.

Les professionnels de psychologie, dont Émilie Duval et Mélanie Vigier de Latour-Bérenger, engagées dans le projet de Service d’écoute dans les collèges catholiques, affirment avoir noté une augmentation des états de stress, de dépression et des risques suicidaires. Une baisse de motivation et des difficultés de concentration ainsi que des retards de développement ont aussi été observés. À titre d’exemple, le nombre de jeunes ayant eu recours au service d’écoute est passé de 279 au premier semestre 2020 à 565 au 2e semestre de la même année. Le taux de jeunes en état dépressif, lui, est passé de 8% à 16% du premier semestre 2020 au 2e semestre 2021. Le risque suicidaire est pour sa part évalué à 6% à la fin de l’année dernière.

Ajouté à cela, beaucoup d’enfants sont laissés sans surveillance, car les parents ne sont pas en mesure de les faire garder. Ce qui représente des risques d’accidents domestiques et d’abus. Le décrochage scolaire inquiète également. « Une Section Leader de Lower VI partage que 42 enfants sur 110 ne suivaient pas les cours en ligne. » L’apprentissage par le jeu en maternelle est également important pour le développement cognitif. Les professionnels alertent aussi sur la surexposition aux écrans, qui peut provoquer des retards de langage, un manque d’autonomie et d’interaction sociale, ainsi que des difficultés d’attention et de concentration.

Les parents, membres du collectif, évoquent, eux, des difficultés pour accompagner leurs enfants – par manque de temps ou de compétences – tout en subissant le stress professionnel. Ils témoignent de l’inquiétude ressentie, car leurs enfants ont besoin d’interaction et de voir leurs camarades de classe.

 

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