Covid-19 : Une démarche gourmande et généreuse aux saveurs de Maurice

Don de 3000 repas aux frontliners anglais

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La Covid-19 a provoqué un véritable chamboulement mondial. Outre les milliers de malades et de morts, cette pandémie a aussi provoqué un réel sursaut de solidarité à travers le monde, avec d’un côté une crise jamais vue, qui sollicite le personnel hospitalier qui travaille comme jamais, et de l’autre, d’autres professionnels et des individus, qui se mettent à contribution pour soulager leur prochain. Les initiatives positives et solidaires se multiplient ainsi pour venir en aide à autrui et aussi pour encourager les frontliners. Si certains ont choisi des claps d’applaudissements chaque soir, d’autres marquent leur soutien par des dons. C’est ainsi que des restaurateurs ont choisi d’apporter un peu de réconfort aux soignants et secours en leur offrant des repas. Parmi eux, Hema Ramessur-Faulkner, une Mauricienne vivant en Angleterre. Une démarche gourmande et généreuse aux saveurs de Maurice.

La générosité mauricienne dépasse les frontières. Et cette période de Covid-19 le démontre encore. En effet, si la pandémie a paralysé des métiers et a mis au chômage technique nombre d’entreprises, certaines, comme les restaurateurs, profitent de cette crise pour mettre leur savoir-faire au service des autres. Et les Mauriciens à l’étranger suivent eux aussi le mouvement de solidarité. C’est ce qu’a fait la Mauricienne Yogeeta Ramessur-Faulkner à Reading, dans le Berkshire. Cette Mauricienne, âgée de 43 ans, originaire de Saint-Julien-d’Hotman, et qui possède sa propre entreprise de traiteur, Flavour of Mauritius, dans le Sud-Est de l’Angleterre, a tenu à mettre ses talents de chef à contribution pour aider les frontliners dans leur tâche. Ces deux derniers mois, durant le lockdown, elle a fait don de plus de 3 000 repas aux services d’urgence et à d’autres organismes de bienfaisance. Cela, en utilisant les produits alimentaires qu’elle devait utiliser pour la préparation des repas pour plus d’une vingtaine d’événements publics et privés. « Lorsque le gouvernement a décrété le lockdown, j’avais trois choix : laisser pourrir les ingrédients, les mettre en vente ou les offrir. J’ai immédiatement choisi de les offrir. Et quoi de mieux que de faire don à ceux qui contribuent à sauver des vies, à réduire les souffrances », dit Hema Ramessur-Faulkner. C’est ainsi que dès le 25 mars, deux jours après le décret du lockdown en Angleterre, elle a retroussé ses manches et elle s’est mise au fourneau, chez elle. Pour cause, il était impossible de sortir son mobile catering van qu’elle utilise généralement pour son business. Si généralement sa soeur, Neelam, également établie en Angleterre, l’aide dans la cuisine, en raison de l’interdiction de sortir pour les Britannique, Hema Ramessur-Faulkner a dû se débrouiller seule. Ou presque. Car c’est son époux Mark Faulkner qui a assuré chaque jour, après ses heures de travail, la livraison de ces repas dans les hôpitaux, les postes de police, les casernes de pompiers et d’autres organismes charitables.

L’entre-aide, une valeur familiale

En dépit de la maladie, Hema Ramessur-Faulkner a tenu, plus que tout, à continuer de faire ce qu’elle aime tout en aidant la cause commune. « Mes parents m’ont appris à me mettre aux services des autres. Moi aussi je suis passée par des moments difficiles et j’avais besoin d’aide. Aujourd’hui, c’est mon tour d’aider les autres. C’est une valeur que mes parents m’ont léguée. Et quoi de mieux que de partager ma passion pour ma cuisine avec les autres », dit la Mauricienne. C’est ainsi qu’elle a mis un point d’honneur pour que tous les repas offerts généreusement aux frontliners durant cette période de crise sanitaire gardent cette particularité qui fait la renommée de l’entreprise qu’elle a fondée en 2017 — soit l’authenticité mauricienne. 3000 repas pour ravir le palais des frontliners avec des saveurs typiquement mauriciennes. Au menu : farata, briani, dholl purri, halim, vindaye, curry poulet, gâteaux piments, curry Burry (curry de gâteau piment)… De véritables plats de Maurice, authentiques, qui font le succès de Flavour of Mauritius depuis son installation il y a deux ans à Reading.

Un geste généreux, très apprécié par les frontliners, à lire les commentaires postés sur la page Facebook de la société depuis le lockdown. La société basée à Reading devait travailler pour de nombreux grands événements durant la période estivale et elle se préparait à ouvrir un restaurant d’ici la fin de l’année. Si les pertes sont énormes pour l’entreprise, en raison de l’annulation des événements d’été due au lockdown, Hema Ramessur-Faulkner reste positive. D’une part, parce que par les repas offerts, elle se sent utile pour les autres. Et d’autre part, parce qu’elle est déterminée à remonter la pente. Surtout que sa cuisine et, notamment les saveurs mauriciennes, sont très appréciées à Reading et aussi de plus en plus un peut partout en Angleterre. Et certainement, si humble, le geste solidaire de la compagnie Flavour of Mauritius durant cette période de Covid-19 aura aussi été un bon coup de pub pour l’entreprise.

Visibilité dans les médias anglais

D’ailleurs, les médias locaux, à Reading, se sont intéressés au geste de solidarité de Hema Ramessur-Faulkner, et lui ont consacré une colonne dans leurs éditions. Deux articles évoquant le don de nourriture de Flavour of Mauritius ont paru dans deux publications du Reading Chronicle et Hema Ramessur-Faulkner a aussi participé à une émission de Breeze Radio. L’occasion pour elle de parler de son geste de solidarité, mais aussi de vanter les saveurs des plats authentiquement mauriciennes qu’elle concocte. Il faut dire que la Mauricienne a hérité ses talents culinaires de ses parents qui tenaient une boutique-bar, le D. Ramessur Store, à Saint-Julien-d’Hotman. Dans la famille, sa mère Mantee, sa soeur Neelam, son frère Sachin, et son défunt père Anand, tous mettaient la main à la pâte pour cuisinier des petits plats mauriciens mis en vente dans la boutique familiale. Et Hema Ramessur n’a pas perdu la main quand elle à émigré en Angleterre seize ans de cela. D’autant que sa cuisine mauricienne plaît énormément à son époux et aussi à sa clientèle .« Les Mauriciens de Berkshire autant que les habitants de la ville, tous en redemandent », dit-elle, fière de promouvoir la cuisine mauricienne. D’où son projet d’ouvrir un restaurant d’ici la fin de l’année dans sa région. « Je caresse ce projet depuis quelque temps, et nous voulions profiter de l’été pour nous installer. Avec la Covid-19, les finances ont pris un coup, mais je suis sûre que les affaires vont reprendre très bientôt. D’ailleurs, entre-temps, je ne reste pas les bras croisés. J’essaie de trouver de nouvelles idées pour faire marcher mon business », explique Hema Ramessur-Faulkner. À titre d’exemple, pour la fête des Pères, le 21 juin, elle proposera des gifts-baskets, avec des repas, toujours typiquement mauriciens. Du salé comme du sucré, car en sus des dholl purri, ou mine frits… Hema Ramessur-Faulkner mitonne aussi des tartes, des napolitaines et d’autres douceurs.

« Les Anglais aiment la cuisine mauricienne. Dès 8h du matin, il y en a qui font la queue devant mon van pour s’acheter des dholl purri qu’ils dégustent avec leur thé », dit-elle. A lire des commentaires laissés sur sa page Facebook par les frontliners qui ont découvert les saveurs mauriciennes, elle est d’autant plus fière de pouvoir faire la promotion de Maurice à sa façon et elle est persuadée que les commandes pour ses plats se multiplieront.

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