COVID-19 — Variant Delta ou 3e vague : Le Bangladesh fait état d’un éventuel « Mauritius Variant »

320 cas positifs en 72 h, dont 173 pour la journée d’hier

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À la Santé, la seule indication donnée suite à différents appels est que ces cas proviennent d’un « Dortwar Cluster » sans plus

La prison de Petit-Verger transformée en centre de quarantaine, avec déjà 15 détenus testés positifs au Covid-19 et l’administration s’attendant à « d’autres cas positifs avec les nouveaux entrants »

Le Bangladesh projette Maurice au-devant de la scène de la pandémie de coronavirus. En effet, les premières analyses de laboratoire – et sujettes à confirmation – effectuées dans ce pays font état de la possibilité d’un Mauritius Variant du Covid-19 même si les autorités font le Proviso d’un Nigerian Variant. C’est ce qu’avance la presse de ce pays ce matin en faisant état des résultats du Genome Sequencing Project en cours.

De son côté, le ministère de la Santé continue à s’enfermer dans un mutisme des plus hermétiques au regard de l’évolution du nombre de cas de contamination au Covid-19 dans la population. Pire encore : l’absence de toute indication officielle de la présence à Maurice du variant Delta du Covid-19, avec une contagiosité extrêmement rapide ou de toute confirmation d’une troisième vague. Le seul élément tangible est que dans les dernières 24 heures à la mi-journée hier, le nombre de cas enregistrés est de 173, donnant un chiffre total de 320 durant les dernières 72 heures cette semaine. En parallèle, dans les régions des Plaines-Wilhems, la psychose de Covid-19 gagne du terrain avec des cas de travailleurs étrangers dans une unité de textile. Dans un autre registre, l’administration de la Prison centrale a pris la décision de convertir le complexe pénitentiaire de Petit-Verger à Pointe-aux-Sables en centre de quarantaine pour détenus porteurs du virus même s’ils sont asymptomatiques. Déjà, quinze détenus y ont déjà été transférés, l’administration prenant des dispositions avec le transfert de nouveaux venus en détention provisoire.

Pour ce qui est de l’éventualité de ce Mauritius Variant détecté au Bangladesh dans les cas de contamination, principalement à la souche Delta et celle d’Afrique du Sud, le vice-chancelier de la Bangabandhu Sheikh Mujib Medical University, le Pr M.Sharfuddin Ahmed, en a révélé le cas en exposant les premiers résultats du Genome Sequencing Research Project. Les analyses portent sur un échantillonnage de 300 cas pour la période allant du 29 juin au 30 juillet.

« This is the result of the first month of the BSMMU research and its updated result will be revealed in the months to follow. The research team also found the existence of a Mauritius variant or Nigerian variant in one sample. The Delta variant, identified first in India, is now playing havoc in Bangladesh », note la presse du Bangladesh du jour alors que les autorités mauriciennes devraient techniquement se mettre en contact avec le Bangladesh en cours de journée pour en savoir davantage des analyses du séquençage dans ce pays.
En tout cas, tout semble indiquer que le nombre de nouveaux cas, soit 51 par jour, ou trois fois plus, comme les 173 à la mi-journée d’hier, au ministère de la Santé, notamment au sein de la Covid-19 Cell, l’on ne compte nullement se départir de la stratégie du minimum d’informations à être communiquées à la population en général. Le Mauricien a tenté à plusieurs reprises d’obtenir des précisions sur la résurgence dans le nombre de cas avec en toile de fond un nouveau Dortwar Cluster. « Je ne suis pas en présence de ces détails. Tout ce que je peux vous dire, c’est que cela provient de dortoirs de travailleurs étrangers », n’a cessé de répéter une source officielle à la Santé à plusieurs reprises hier.

Outre les 320 cas de ces trois derniers jours, le ministère de la Santé a fait comprendre qu’au cours de cette même période, il y a eu douze nouveaux cas d’admission à l’ENT Covid-19 Treatment Centre. À moins que des décharges soient intervenues entre-temps, tout semble que la capacité maximale de ce centre hospitalier, avec les 75 lits, est sur le point d’être saturée en attendant le nouveau décompte quotidien du jour.

En tout cas, du côté de la Prison, l’on a préféré prendre les devants au vu de l’éventualité de tout foyer de contamination au sein de la population carcérale. Ainsi, depuis mercredi, les 285 détenus de la prison de Petit-Verger ont fait l’objet d’un redéploiement dans les complexes pénitentiaires afin de transformer la première en centre de quarantaine, « et ce, parce que, dans les trois Batches de nouvelles arrivées de détenus, les 19, 23 et 26 juillet, 15 détenus ont été testés positifs au Covid-19 ».
Des sources bien informées à la Prison indiquent qu’« il semble bien que le détenu de 19 ans, trouvé positif la semaine dernière, qui était d’ailleurs en détention à la Remand Prison de GRNO, soit le patient zéro ». Ils ajoutent que « nous avons détecté quatre autres cas positifs dans cette même prison. De plus, un officier en poste à la New Wing, à Beau-Bassin, a également été testé positif. »

Parallèlement, l’administration des services pénitentiaires planche actuellement, avec le Prime Minister’s Office (PMO) et la Commission de Pourvoi en Grâce, sur « un projet de Early Release afin de désengorger nos prisons ». Ils ajoutent : « environ 200 détenus, dont les cas sont actuellement passés à la loupe, pourraient bénéficier de ce retour à la liberté. »
Une des raisons primordiales qui motive l’administration des prisons, ce sont les exemples de l’étranger, dans les prisons où des cas positifs ont été détectés au sein de la communauté des détenus. « Cela a provoqué plusieurs mutineries dans divers pays. Nous voulons éviter cela à tout prix ! » laisse-t-on entendre en privé.

Après les deux premiers détenus testés positifs la semaine dernière, les Mauritius Prisons Services (MPS) jugent appropriée et opportune la conversion de la prison de Petit-Verger en centre de quarantaine. « L’objectif est d’y accommoder le nombre conséquent de détenus testés positifs, donc 15 parmi les nouveaux entrants. Mais cette décision a également été prise en amont afin d’anticiper l’augmentation de nouveaux cas dans les prochaines semaines, quand nous recommencerons à enregistrer de nouvelles arrivées », indique-t-on dans les milieux concernés.

En effet, la semaine dernière, la direction des prisons avait placé une requête spéciale auprès du judiciaire pour « suspendre momentanément » les nouvelles entrées sous le régime de Remand. « La demande a été agréée et les nouvelles arrivées en Remand ont été interrompues pour une quinzaine de jours. Mais avec l’augmentation exponentielle des nouveaux cas, chaque jour, nous avons préféré anticiper », confirment des sources autorisées.

Ainsi, depuis la semaine dernière, « nous avons pris les devants et décidé de transformer la prison de Petit-Verger » en centre d’isolement et de quarantaine. « Sachant que la Special Prison for Women de Barkly ne peut accommoder un nombre important de détenus contaminés par le virus, cette option était de loin préférable. »
De fait, depuis le début de la semaine en cours, les 285 détenus qui se trouvaient à Petit-Verger ont déjà été redéployés dans les autres institutions pénitentiaires du pays, tandis que des travaux de réaménagement des lieux, pour respecter les conditions sanitaires de détention, étaient entrepris. « Il ne reste que quelques petites “finishing touches”. Mais dans l’ensemble, les détenus positifs qui s’y trouvent évoluent dans un environnement aux normes des conditions dictées par la Santé. D’ailleurs, c’est une équipe d’officiers de ce ministère qui veille à cela. »

Les officiers de prison expliquent aussi que les détenus positifs n’ont droit à aucune visite. « La prison de Petit-Verger fonctionnera comme tout autre centre de quarantaine du pays, avec les mêmes règles strictes. » Néanmoins, ajoutent ces officiers, « les proches et parents des détenus peuvent déposer des effets personnels, comme des savonnettes, du dentifrice, etc., avec nos collègues qui assurent le service à Petit-Verger ».

Il faut savoir que ces derniers opèrent selon le protocole de la Santé, c’est-à-dire qu’une quinzaine d’officiers assurent le service 14 jours d’affilée. « Ils composent un cordon de sécurité pour relayer la nourriture, les médicaments et autres items aux détenus positifs. Au bout de ces 14 jours, avec l’arrivée d’une nouvelle équipe, ils partent chez eux et restent en auto-isolation pendant une semaine avant de reprendre le service. »

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