(Cri du Coeur) En cette période festive : À 78 ans, aveugle et invalide, elle survit… entre quatre tôles pourries !

— Vanina Jougon (sa belle-fille) : « Nou pe rod enn ti lakaz, mem zis enn lasam, me an bon eta, pou li reste…»

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Rivière-du-Rempart, route principale. Les regards se tournent rarement vers cette masure, composée de quelques feuilles de tôles, pour la plupart pourries, sales, rafistolées avec des morceaux de planches et de bois, ici et là… Cette triste bicoque, partiellement cachée par des feuilles et plantes, abrite pourtant deux âmes : Jessie Jougon, 78 ans, et l’une de ses quatre filles, Queensy, âgée d’une trentaine d’années.

Depuis plusieurs années, la septuagénaire, victime d’un infarctus, se retrouve en sitiuation d’immobilité physique. Parallèlement, elle a également perdu la vue. Le propriétaire du taudis qui leur sert de « maison » leur a servi un avis d’éviction. Mais Jessie et Queensy, sans ressources, n’ont nulle part où aller. Aussi, elles persistent à s’y accrocher, au risque, à tout moment de se retrouver à la rue…

Jessie Jougon, 78 ans, invalide et aveugle, vit depuis dix ans dans une masure en tôles pourries, à Rivière- du-Rempart…

« Elles peuvent, à tout moment, être jetées à la rue, » par le propriétaire, confirme Vanina, belle-fille de Jessie. «Le propriétaire les a déjà mises à la porte. Cela fait des années que ma belle-mère ne peut plus payer le loyer. Et Queensy, qui s’occupe d’elle, ne peut prendre de l’emploi, car elle doit veiller sur sa maman. » De plus, poursuit-elle, « toute la famille est très pauvre », ajoutant : « sakenn fer so zefor…» Jessie est la mère de six enfants : quatre filles et deux fils.

Vanina renchérit : « Nous lançons ce cri du cœur, en cette période de fêtes, pour trouver ne serait-ce qu’une chambre à louer, mais en bon état, et décemment aménagé, pour que Jessie puisse y passer ses vieux jours. Nous savons que les Mauriciens sont très généreux et ne pourront tolérer de voir Jessie être obligée de vivre entre ces amas de tôle qui peuvent tomber sur elle et la blesser à tout moment… Déjà que nous sommes en été, et que les cyclones menacent. »
Vanina Jougon ne cache pas sa peine : « Si nou ti ena le mwayen, nou mem nou ti pou akeyir li ek Queensy. Moi-même, je n’avais pas de maison. J’habitais tout près quand elle a été mise à la porte de la précédente maison où elle vivait. Encore une fois, parce qu’elle n’a aucun revenu à part sa pension de vieillesse… »

Par la suite, ajoute-t-elle : « J’ai pu être logée grâce à la Fondation Joseph Lagesse, et les efforts de ma maman. J’ai trois garçons et notre maison est très étroite. Sinon, j’aurais pris ma belle-mère à ma charge… Quand j’ai eu un coin pour moi, Jessie et Queensy, elles, sont restées là-bas…» Cela fait « à peu près dix ans qu’elles vivent dans cette baraque ». Qui n’est pas approvisionnée en eau, mais où il y a de la lumière, heureusement. « Grâce à une autre des filles de Jessie, qui vivait avec elles. Mais quand elle a eu une personne dans sa vie, elle est partie…»

C’est dans cette structure qui menace, à tout moment, de tomber en ruines, que la vieille dame et sa fille sont contraintes de vivre…

Vanina et les siens souhaitent, en cette période de fêtes de fin d’année, attirer l’attention sur les conditions déplorables dans lesquelles vivent Jessie, une “senior”, et sa fille, Queensy qui ne peut travailler, puisqu’elle s’occupe de sa maman. « C’est beaucoup de travail, vu que ma belle-mère est invalide et aveugle, de surcroît ! » La famille lance ce cri du cœur : « Nous ne recherchons pas une grande maison. Juste un logement décent et un loyer accessible… Si quelqu’un, dans la région, peut nous aider, ce serait le plus beau cadeau de cette année difficile pour tous ! »

La famille Jougon compte sur le soutien et la solidarité mauricienne. « Nou kone Morisien extra zenere. Fer boukou sagrin guet Jessie viv dan sa sityasion la. Sil vou ple, ed nou ! Fer Jessie sa kado la pou lane ek Nwel…»

 

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