Crise sanitaire : les médecins privés réclament un lockdown de 15 jours

La situation dans le pays est extrêmement préoccupante. Pour casser la chaîne de transmission du Covid, un lockdown de 15 jours au moins s’impose.

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C’est l’avis de la Private Medical Practitioners’ Association (PMPA), qui s’alarme de la recrudescence des cas de Covid et des décès relatifs sur le territoire ces derniers jours. Dans une lettre adressée aux autorités, l’association des médecins du privé tire la sonnette d’alarme : « Il faut limiter les mouvements pour contenir la circulation du virus. »

« Que ce soit pour le personnel hospitalier qui met en danger sa sécurité et sa santé afin de sauver la vie des autres ou le public en général, il y a un sentiment d’angoisse qui règne depuis plusieurs semaines à Maurice. Il ne s’agit pas d’une psychose, car la réalité démontre que le nombre de cas est grandissant et surtout nous n’arrêtons pas d’enterrer de nombreuses victimes du Covid. Les autorités doivent réagir », explique le Dr Isshack Jowahir, vice-président de la PMPA. Il rappelle que lors de l’épidémie H1N1, alors que le gouvernement refusait la fermeture des écoles, la PMPA a su se montrer persuasive et qu’à la suite d’une lettre au Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam, décision a été prise pour fermer les écoles et ainsi éviter la propagation des cas de H1N1 qui a, au final, été contenue.

« Nous ne faisons pas une sortie simplement pour critiquer la gestion des autorités. C’est parce que la situation le mérite que nous disons haut et fort qu’il faut un lockdown de 15 jours », dit le Dr Isshack Jowahir. Faisant état de la situation dans le pays, avec également une hausse des consultations liées au Covid dans le privé, il souligne que c’est aussi par manque d’informations sur la situation réelle que les cas continuent d’augmenter. « Si on continue de cacher les chiffres réels en disant, par exemple, qu’il y a une dizaine de décès alors qu’il y a eu une centaine, cela fait que les gens ne réalisent pas ce qui se passe. Il est important de dire la vérité pour qu’il y ait un sursaut », dit le vice-président de la PMPA.

D’ailleurs, rappelle-t-il, lors du premier confinement, c’est parce qu’au final les autorités ont été contraintes de dire la vérité sur le nombre de cas et le nombre de morts que la population s’est ressaisie et qu’il y a eu la coopération voulue qui a mené à contenir la pandémie. « Avec un langage de vérité, la population sera plus coopérante », dit-il. La PMPA souhaite aussi, entre autres mesures évoquées, un contrôle plus sévère, avec des patrouilles de police renforcées, pour traquer les personnes qui ne respectent les mesures sanitaires.

Dans le sillage, l’association des médecins du privé réclame une étroite collaboration et communication entre le privé et le public avec notamment la tenue régulière de différents comités pour plancher sur les protocoles de prise en charge du Covid-19. « Nous devons tous mettre notre énergie et nos idées ensemble pour combattre ce virus invisible qui est en train de détruire nombre de familles », dit le Dr Isshack Jowahir.

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