CT POWER : La Plateforme citoyenne en appelle au ministre Virahsawmy

Les membres de la Plateforme citoyenne, contre le projet de la centrale à charbon de CT Power, sollicitent l’intervention du ministre de l’Environnement Deva Virahsawmy. Ils estiment que ce dernier peut, en vertu de l’Environnement Protection Act de 2002, exiger des responsables du projet qu’ils répondent « clairement et honnêtement » à leur demande d’éclaircissements touchant à la manière dont ils respecteront les 31 conditions attachées à leur EIA Licence.
« Nous lançons solennellement un appel au ministre de l’Environnement, l’honorable Deva Virahsawmy. Lui seul peut, en vertu de l’Environnement Protection Act 2002, exiger des promoteurs du projet Mauritius CT Power (MCTP) qu’ils respectent la condition 26 de leur EIA Licence et répondent par conséquent aux demandes d’éclaircissements de la population mauricienne quant à la façon dont ils respecteront les 31 conditions que leur ont imposées le ministère de l’Environnement et le tribunal de l’environnement », a déclaré hier Fabiany Balisson, un porte-parole de la Plateforme, lors d’une rencontre avec la presse. Pour l’occasion, il était entouré de Yannick Cornet, Georges Brulu-Brelu et Alain Nayna.
« Nous regroupons une dizaine d’organisations citoyennes représentant des milliers d’habitants des régions d’Albion, de Bambous, de Flic-en-Flac, de Kensington Place, de la Tour Koenig et de Pointe-aux-Sables, qui seront sérieusement affectés par les opérations de cette centrale à charbon de 110 MW. Nous aimerions pouvoir rencontrer en public les représentants du projet MCTP et tous ceux concernés, et cela en présence du ministre de l’Environnement ou de ses représentants, ainsi que de ceux des autorités concernées et de la presse », a poursuivi Fabiany Balisson.
Selon Yannick Cornet, les promoteurs du MCTP « ont fait croire », à travers un communiqué de presse, qu’ils respectaient la condition 26 de leur EIA Licence en organisant des réunions avec les habitants concernés. « Si réunions il y a eu, c’est peut-être avec des gens triés sur le volet. Car jusqu’ici, nous n’avons reçu aucune invitation officielle pour assister à ces réunions en tant que représentants des communautés concernées par les impacts environnementaux négatifs de leur projet », a-t-il déploré. « D’autre part, quand les promoteurs du projet disent que “ces rencontres permettent aux habitants de disposer d’une présentation complète et honnête par rapport aux éléments constitutifs du projet”, c’est inexact. Car jusqu’ici, ils ont systématiquement refusé de répondre à une soixantaine de questions précises, et pertinentes, que nous leur avons soumises à travers la National Energy Commission, et ce sous prétexte que ces questions se trouvaient en dehors des attributions de cette commission. Or, la mission première de la NEC est justement de : “to advise the government and other authorities concerned in the planning and execution of major projects in the energy sector to fully meet medium and long term needs”. Et le MCTP est un tel “major project” », estime encore Yannick Cornet.
« Comment les promoteurs du projet MCTP peuvent-ils prétendre remplir la condition 26 de leur EIA Licence alors qu’ils ne rencontrent pas les représentants légitimes et dûment mandatés des habitants affectés par leur projet ? » se demande pour sa part Fabiany Balisson. La 26e condition de l’EIA Licence stipule que le MCTP doit mettre sur pied, à ses propres frais, un Community Liaison Committee. Et ce comité doit comprendre les représentants de la communauté. Des réunions de consultations avec la communauté des pêcheurs doivent aussi être organisées. « Au lieu de chercher à répondre de façon “complète et honnête” aux questions que se posent les Mauriciens par rapport à leur projet, les promoteurs les menacent de poursuites judiciaires », se désole Yannick Cornet.
Rappelons que cette Plateforme citoyenne contre le projet de CT Power regroupe les organisations suivantes : l’Action civique d’Albion plage, le Mouvement civique de Pointe-aux-Sables, l’Union solidarité des morcellements d’Albion, l’Association phare d’Albion, l’Albion Pleasure Craft Association, l’Union sociale et sportive d’Albion, le Front commun Saint-Sauveur de Bambous, l’Association des promoteurs de l’Ouest, l’Association citoyenne de l’Ouest et du Sud, Right to Live, les forces vives de Flic-en-Flac et l’association des ‘Inhabitants of Kensington, La Tourelle and La Tour Koenig’.

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