CT POWER LTD : « Si bizin al divan bann instans internasional, nou pou fer li » selon la plateforme Citoyenne

Les membres de la Plateforme Citoyenne (PC), qui s’opposent à la mise en place d’une centrale à charbon de 110 MWh, envisagent de référer le cas de Maurice devant les instances internationales afin de stopper le projet de la firme malaisienne CT Power (Mauritius) Ltd. L’EIA licence ayant été délivré mercredi, la plateforme déplore l’attitude du ministère de l’Environnement qui, à ce jour, a joué aux abonnés absents. Le travailleur social Jeff Lingayah a débuté une grève de la faim hier à Port-Louis.
La Plateforme Citoyenne pointe du doigt le laxisme du ministère de l’Environnement sur ce dossier de centrale à charbon. Elle déplore l’octroi de l’Environment Impact Assessment (EIA) Licence à CT Power.
Selon Zaheer Allam de Leadership in Energy and Environment Design (LEED), ce projet aura des conséquences néfastes non seulement sur l’environnement mais aussi sur la santé des Mauriciens. L’implantation d’un tel projet dans le pays, dit-il, serait contraire au concept Maurice Ile Durable (MID) que prône le gouvernement.
Rappelant les engagements du pays au sommet de Copenhague sur le changement climatique en 2009, il a également mis en relief les effets sur le changement climatique. Selon lui, durant ce rassemblement, l’Association of Small Island States (AOSIS) a proposé à plusieurs pays de signer un document les engageant à réduire leur émission de carbone à 350 Parts Per Million (PPM) afin de prévenir la montée des eaux. Par ailleurs, dans un communiqué du ministère de l’Environnement datant de 2010, le gouvernement a informé le public que le taux de dioxide de carbone émis par le pays était de 390 PPM (octobre 2010).
« Avec le projet CT Power, le pays dépassera le seuil d’émission de carbone contrairement à l’engagement pris », craint Zaheer Allam. « Ki ena de spesial ek sa proze-la pou ki gouvernma kapav riske al o dela so bann engazma ? »
Depuis juillet 2012, la PC s’est engagée dans une campagne sans relâche pour s’opposer au projet de centrale à charbon de CT Power. Outre les pétitions, les campagnes de sensibilisation à travers l’île, la marche pacifique et les correspondances envoyées au chef d’État, la PC a également logé plusieurs cas en Cour suprême (NdlR : Judicial Review ; Stay of Execution et le droit à la santé et à un environnement sain).
Désespérés, les intervenants n’écartent pas la possibilité de référer l’affaire devant des instances internationales afin que le gouvernement fasse marche arrière. Yannick Cornet, pour sa part, allègue le manque de transparence du propriétaire de CT Power. Le membre de la plateforme critique aussi le manque d’expérience de CT Power (Mauritius) Ltd dans la production d’électricité à partir de charbon car la firme, dit-il, a toujours oeuvré dans l’imprimerie. Ce serait contraire à l’Environment Act, selon lui. Citant la section 18, M. Cornet affirme que CT Power (Mauritius) Ltd « has no proven track record in the production of electricity ». « The compagny file at the registrar of compagnies does not include any approval from either the Prime Minister’s Office and/or the Board of Investment to authorise the transfer of shares to a foreign entity, set up in the offshore jurisdiction of the federal territory of Libuan », soutient-il.
Par ailleurs, le travailleur social Jeff Lingayah a débuté une grève de la faim hier après-midi au Jardin de la Compagnie en guise de protestation contre le projet de CT Power. Son action, motivée par l’octroi de l’EIA licence, ne s’achèvera que lorsque gouvernement aura revu sa position sur le sujet.

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