Culture vivrière : InovAgri se veut rassurante pour le marché

Depuis le début du confinement, il n’y a pas de perturbation dans l’approvisionnement en légumes. C’est en tout cas l’assurance donnée par le producteur InnovAgri, basé à Saint-Aubin, qui  produit 10 000 tonnes de fruits et légumes par an, et qui écoule sa production auprès de ses principaux distributeurs, dont entre autres Jardins de Médine et Proxifresh.

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Nicolas Benoist, CEO d’InnovAgri, est satisfait du déroulement des opérations depuis le début du confinement : « 80% du staff est opérationnel et toute l’administration a été basculée en télétravail. Dans un premier temps, nous avons fourni un courrier à nos chauffeurs pour qu’ils puissent distribuer les légumes. » Mais grâce aux efforts de la Chambre d’Agriculture, les Work Access Permits ont été obtenus dans de meilleurs délais pour les opérateurs dans le secteur agricole.

Si InnovAgri n’est toujours pas en mesure de livrer SKC Surat ces derniers jours, pour les raisons que l’on connaît, le producteur de légumes a cependant reçu de nombreuses sollicitations venant de marchands à travers le pays, et qui « n’étaient pas dans notre liste de clients ». Et des efforts ont été déployés pour assurer la livraison à ces nouveaux clients.

InnovAgri met actuellement une dizaine de produits sur le marché, comme le concombre anglais, la laitue, des brèdes, les queues d’oignons, le concombre blanc, les carottes, les pistaches ou encore les aubergines. Et depuis le début du confinement, la société a livré plus de 10 tonnes de carottes, 7 000 concombres blancs, 2 500 concombres anglais, 2 400 kilos de pistaches, 1 000 kilos d’aubergines et 1 200 laitues.

Comment s’effectuent les livraisons ? Nicolas Benoist explique qu’un planning a été mis en place en fonction du lieu d’habitation des employés. Du gel hydroalcoolique leur est fourni de manière constante ainsi que des masques, et le transport pourvu aux employés ne comprend que huit personnes, au lieu de 15 avant le confinement.

« Bien sûr, cela représente un surcoût, mais nous devons protéger la santé de nos employés », précise Nicolas Benoist. Par ailleurs, les livreurs d’InnovAgri respectent la distance barrière entre les clients et eux, tandis que ceux qui se rendent à InnovAgri pour acheter des légumes, dont les marchands, « restent à la porte ». L’entreprise privilégie aussi les virements bancaires.

Les livraisons chez SKC Surat n’ont pas encore repris. « Nous sommes en communication avec Suren Surat, qui est notre client privilégié, et nous sommes prêts à le livrer. Mais comme il n’a toujours pas de WAP, il n’est pas en mesure d’opérer. Donc nous avons basculé les volumes habituellement livrés chez Surat vers d’autres clients, à l’exemple de Proxifresh et Winner’s », explique le CEO d’InnovAgri.

Avec le programme de vaccination préconisé par les autorités, un premier groupe sera vacciné cette semaine à Rivière-des-Anguilles. « Les 30 employés qui ont eu leur WAP se feront vacciner en premier. Il en restera 12 », explique Nicolas Benoist, qui remercie au passage Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture, pour l’organisation mise en place pendant le confinement. « Elle est en contact avec les autorités et elle a permis à plusieurs opérateurs agricoles de rester opérationnels pendant le confinement. C’est important pour assurer la sécurité alimentaire des Mauriciens », dit-il.

Encadre

CHAMBRE D’AGRICULTURE

Assurer l’approvisionnement

du pays maintenant et après

Même bloquée à Rodrigues, où elle se trouvait en vacances avant le confinement, Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture, est en contact permanent avec les membres de la Chambre pour leur faciliter les choses du mieux qu’elle peut. « D’abord, nous avons pris en compte l’expérience de l’année dernière. C’est un travail de coordination, mais aussi un travail d’équipe. Ainsi, en quatre jours, on a fait avancer les choses. »

En effet, la Chambre d’agriculture a été en mesure d’obtenir 95% des WAP nécessaires pour ses membres en quelques jours à peine. « C’est important pour que nos opérateurs puissent être sereins pour les semaines à venir. Nous aidons toutes les compagnies qui gravitent autour du domaine agricole et celles qui diversifient leurs opérations. Il est important aussi que toutes les activités de la chaîne de production agricole puissent se poursuivre même en confinement, notamment la préparation des terres et les semences, afin de pouvoir continuer à assurer l’approvisionnement du pays même après le confinement. Il faut nous assurer que des légumes soient disponibles à tout moment », explique-t-elle.

À ce stade plusieurs entreprises agricoles/agro-alimentaires, incluant Inicia, ENL, Domaine de Labourdonnais, The Corson, Proxifresh, le Domaine de Saint-Antoine, Senneville et plusieurs petits producteurs, sont en mesure d’opérer étant déjà en possession des WAPs. Bloquée à Rodrigues en l’absence de vols en ce moment, Jacqueline Sauzier ne sait pas encore quand elle sera en mesure de rentrer au pays. Mais elle continue de travailler à distance, car « la chaîne alimentaire est essentielle pour la vie » des Mauriciens. « Si on rate un ou deux mois d’opérations, cela provoque une pénurie par la suite. Par exemple, si la récolte ne se fait pas, les légumes n’arriveront pas dans les supermarchés. »

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