Le bazar de Curepipe est dans un état lamentable, inondé en temps de pluie, avec des bâches de fortune installées çà et là sur les côtés, et une toiture qui coule à divers endroits, rendant le sol boueux à la moindre petite pluie. La structure est sale, avec des étals en décrépitude, souvent soutenus par des pierres et de vieux morceaux de bois ou de tôle. Non seulement ce marché est à la merci des intempéries, mais il reçoit désormais la visite de nouveaux types de clients assidus et fidèles : rats et singes… Une vingtaine de singes s’y promèneraient régulièrement selon les habitués. La plupart des Curepipiens ne sont plus motivés à s’y rendre pour acheter leurs légumes.
Les samedis, on voit un peu d’affluence mais les mercredis c’est le grand vide. Résultat : les marchands sont en rogne et tous les usagers espèrent toujours la rénovation promise par les responsables de la ville et des hautes autorités. En attendant, bien courageux sont ceux qui osent y mettre les pieds… « Pena klian, nou pe travay dan malang, pa fasil. Komie fwa inn fer konplint ar ban inspekter, zot pa pran kont » se désolent les marchands qui n’hésitent pas à parler de bazar de la honte. Quant aux habitants de la ville-lumière, ils ne cachent pas leur indignation face à cet état de choses : « Devlopman dans Côte-d’Or, bel bel koze dans Sun trust. Anou vot Pravin ankor. »