(Dans le Nord) Pommes de terre et oignons : les revendeurs rationnent les consommateurs

Une pénurie d’oignons serait ressentie sur le marché, plus particulièrement dans le nord de l’île. Une situation qui, selon des revendeurs d’oignons habitant Grand-Baie, Pereybère, Pointe-aux-Canonniers, Cap-Malheureux, Petit-Raffray et The Vale, durerait depuis au moins cinq  jours. « Kamyon pa pe livre. Zoyon kouma lor la », nous dit un revendeur de Petit-Raffray. Privé d’oignons pour la cuisson et les salades, des habitants de Cap-Malheureux n’ont pas hésité à quitter leur localité pour partir à  la recherche des précieux bulbes à  Petit-Raffray. Quelle n’aura pas été leur surprise de constater que dans cette dernière localité l’oignon n’était vendu qu’au… kilo.

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Kreepaloo Sunghoon, porte-parole de la Small Planters  Association (SPA), confirme la pénurie, ajoutant que le manque d’oignons serait également ressenti dans la région de Triolet. « Je me rendu ce matin chez un revendeur de la localité, et ce dernier vendait des oignons et des pommes de terre au kilo. Je lui ai demandé pourquoi et il m’a répondu que ces deux produits ne sont pas correctement livrés actuellement. Ainsi, hier, la vente de pommes de terre était limitée. J’ai appris cependant que l’Agricultural Marketing Board (AMB) était en train de livrer ces deux produits. Mais il faut que les autorités initient une enquête pour savoir qui sont ces livreurs qui sont en train de stocker ces produits afin de provoquer une pénurie artificielle et faire ainsi grimper les prix », a-t-il déclaré.

Le porte-parole de la SPA souligne par ailleurs qu’on lui aurait fait savoir que l’AMB disposerait d’un stock suffisant d’oignons et de pommes de terre, et que l’on attendait une prochaine cargaison par bateau. « Je pense que c’est une astuce de la part des livreurs pour inciter les consommateurs à acheter ces produits en grande quantité dès qu’ils sont disponibles sur le marché », poursuit Kreepaloo Sunghoon, avant de dire constater que la qualité des oignons n’est pas du goût des consommateurs. « J’ai constaté que les oignons que j’ai achetés tout récemment sont humides. Les pommes de terre, elles, commencent à germer après deux ou trois jours. Il est fort probable que les pommes de terre aient été stockées à une température ambiante, qui encourage la pousse », a-t-il déclaré.

Du côté du ministère de l’Agro-industrie, on insiste sur le fait que la balle est dans le camp des inspecteurs du ministère du Commerce pour des vérifications sur le terrain, car l’AMB a procédé à la distribution d’au moins 200 tonnes d’oignons aux livreurs. L’AMB, pour sa part, assure qu’il met en vente environ 275 tonnes d’oignons sur le marché par semaine. Cependant, l’organisme estime que des marchands « se sont lancés dans le ‘panic buying’ et le stockage d’oignons ». Et de rappeler que de sévères sanctions seront prises à l’encontre de tout revendeur pris en flagrant délit de stockage excessif.

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