À Morcellement Frangipanes, Cirsconstance, St-Pierre, le temps s’est arrêté. La maison des Aunatooa, où jadis résonnait la voix mélodieuse de Saivaani, est silencieuse. C’est le désarroi qui a pris place depuis mardi dernier. La petite, âgée de 10 ans, une chanteuse hors pair, s’en est allée sur la pointe des pieds.
Ses parents, Avinash et Ashwini, ainsi que ses deux grandes soeurs, Tejvaani et Lakshmi, sont dévastés. Outre la douleur et le désespoir, c’est aussi un sentiment de colère qui les anime. Ils crient à la négligence médicale, car c’est en allant se faire soigner que Saivaani, qui a dû subir une opération de l’appendicite, a finalement perdu la vie.
Mercredi dernier, alors que la MBC TV projetait les images d’une des prestations de Saivaani, qui avait enregistré une émission relative au Vedic Chanting qu’elle pratiquait, comme la danse contemporaine également, la famille Aunatooa pas peu fière des talents de la petite, toujours joviale et passionnée par le chant, n’avait pas le cœur à la fête. Pour cause, la veille, elle avait perdu sa petite dernière. Elle est décédée alors qu’elle était en soins intensifs à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo.
Saivaani avait été conduite à l’hôpital Victoria dans la soirée de dimanche à lundi, car elle souffrait d’atroces douleurs abdominales. Auscultée par un pédiatre, la petite reçoit une injection pour calmer la douleur, le médecin pensant qu’il s’agissait alors peut-être d’une colique.
Ses douleurs s’étant estompées au bout de quelques minutes, Saivaani est autorisée à rentrer chez elle, après avoir reçu d’autres médicaments. Cependant, le lendemain, dans la soirée de lundi, c’est à nouveau le calvaire que vit la petite, qui vomissait.
Ses parents la conduisent à nouveau à l’hôpital Victoria, où elle reçoit une nouvelle injection pour calmer ses douleurs. On lui fait également une autre injection pour stopper les vomissements.
Selon ses proches, on leur aurait indiqué qu’il s’agissait d’une “gastro”. De nouveaux médicaments — paracétamol, antibiotiques, suppositoires… — sont prescrits à la petite, qui rentre à nouveau chez elle. Si elle parvient à s’assoupir, la douleur s’étant légèrement calmée, vers 10 h mardi, Saivaani recommence à vomir et se plaint d’atroces douleurs au ventre.
Ses parents la conduisent alors chez un médecin du privé qui leur indique d’emblée qu’il s’agit d’une crise d’appendice. Le médecin leur remet une notice et leur demande de la conduire d’urgence à l’hôpital.
Cette fois, le couple se rend à l’hôpital Jeetoo, où Saivaani est admise. Dans la foulée, elle subit une intervention chirurgicale. Malgré cela, la petite a continué à souffrir. Tellement que durant la nuit, devant la détresse de Saivaani, sa mère, qui était restée à son chevet, fait appel au personnel soignant pour soulager son enfant. Cependant, on lui aurait dit que cette agitation est tout à fait “normale”.
Or, Saivaani souffrait le martyre. Vers 4h du matin, ne pouvant plus voir son enfant souffrir, Ashwini réclame l’intervention d’un médecin, qui se rend effectivement au chevet de la petite. Ce dernier recommande le placement immédiat de Saivaani en soins intensifs. La petite avait de l’eau dans les poumons, apprennent ses proches, et elle devait rendre l’âme le mardi matin. L’autopsie pratiquée mercredi a conclu à une “aspiration pneumonia”.
En larmes, Ashwini crie sa douleur et dit : « Mo pa ti panse mo zanfan pou kit mw a. J’ai gardé espoir jusqu’à la fin. » Meurtrie, elle explique qu’elle a réalisé le décès de son enfant à l’arrivée de la dépouille à son domicile. Pour les parents de Saivaani, il s’agit d’un cas de négligence médicale, car la fillette « n’a pas eu les soins appropriés alors qu’elle agonisait. » « Si depi koumansman nurse ti dir dokter vini, mo zanfan ti pou ankor vivan zordi », dit son père, Avinash, qui a porté plainte pour négligence médicale. Hier, le ministère de la Santé, par le biais d’un communiqué, a fait ressortir qu’après une enquête interne pour établir les causes et circonstances du décès de la petite Saivaani, le cas a été référé au Médical Negligence Standing Committee.