Décroissance démographique : MAM souligne l’urgence d’une relance de la natalité

« Que nous ayons plus de bébés et qu’ils naissent dans de meilleures conditions ! » Tel est le plaidoyer du Mouvement d’Aide à la Maternité (MAM) dans le contexte de la décroissance démographique que connaît le pays. C’était jeudi, au cours d’une rencontre organisée à l’Hôtel Le Labourdonnais, à Port-Louis. «Nous avons de moins en moins de bébés année après année. Des garderies et des écoles doivent fermer. Des magasins pour bébés vendent de moins en moins. Ce sont les enfants qui sont appelés à travailler pour les personnes âgées et cela crée des conflits intergénérationnels », s’appesantit Monique Dinan, vice-présidente de MAM à cette occasion.

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Si les femmes sont libres de leurs décisions, confie-t-elle, il n’empêche qu’elle trouve nécessaire d’attirer leur attention sur la manière dont souvent des femmes adoptent des méthodes « qui affectent leur avenir ». Elle fait allusion au recours à la ligature des trompes, soit une méthode de stérilisation irréversible. « Souvent, ces femmes sont mal informées et ne peuvent plus avoir d’enfant quand elles le veulent plus tard. Il y a un vrai souci d’information autour de cela », fait-elle.

Parmi les autres causes de la tendance baissière au niveau de la natalité, poursuit-elle, il y a le fait qu’il y a « de moins en moins de mariages. Parfois, le papa ne reconnaît pas l’enfant ou il y a divorce après deux ou trois ans de mariage ». Se basant sur des statistiques, elle fait ressortir qu’il y a davantage de divorces chez les couples avec peu d’enfants. « Nous ne sommes pas là pour juger mais pour attirer l’attention », dit-elle.

Monique Dinan devait par ailleurs relever un autre problème : le nombre grandissant de césariennes, particulièrement dans le privé « alors que selon l’OMS, le taux idéal devrait être autour de 15% ». Elle rappelle qu’il est plus difficile d’avoir un enfant après une césarienne.

Cette rencontre a par ailleurs été l’occasion pour Céline Chomé, sage-femme belge, venue bénévolement effectuer un stage chez MAM, de présenter les vidéos qu’elle a conçues sur la préparation à l’accouchement et à l’allaitement ; et celles-ci peuvent être visionnées sur YouTube à travers sa chaîne Céline sage-femme.

Dans sa première série de vidéos sur la préparation de la femme à l’accouchement, la sage-femme parle de l’importance d’être préparée. Elle explique les étapes du déroulement de l’accouchement et les étapes du côté de la mère (contractions, travail, poussée etc.); les ressources intérieures qu’a la femme pour soulager la douleur; les positions facilitant l’accouchement et des conseils prénataux et post-nataux.

Elle s’est attristée du fait que les hôpitaux publics ne permettent pas aux femmes enceintes d’être accompagnées lors de leur accouchement alors que tel est possible dans le privé. Quant à ses vidéos sur la préparation à l’allaitement maternel, elle met l’accent sur l’importance pour la femme qui allaite d’être soutenue et guidée. « Selon les recommandations de l’OMS, au moins 25% des bébés devraient être allaités alors que le taux est de 21% à Maurice », indique-t-elle.

Ses vidéos parlent ainsi des bienfaits de l’allaitement; des conditions favorisant le bon déroulement de l’allaitement; le rythme du nouveau-né; une bonne position comme étant la clé de l’allaitement; les difficultés rencontrées pendant l’allaitement et comment les prévenir; l’importance du repos et du soutien de l’entourage.

La rencontre était animée par Marie-Josée Baudot et a vu la présence de trois femmes députées Joanna Bérenger, Sandra Mayotte et Karen Foo Kune.  À l’heure des questions, Joanna Bérenger a soutenu l’accompagnement des jeunes mères par MAM, ce qui est selon elle important pour les préparer à ce qui les attend et pour éviter les violences. Elle a dit estimer qu’il y a « un investissement massif à faire dans ce domaine ».

Toutefois, la parlementaire du MMM s’est interrogée sur l’encouragement de MAM au mariage. « Est-ce que cela ne met pas plus de pression sur ces jeunes femmes qui vivent déjà une épreuve en devenant mère jeune ? » se demande-t-elle. Ce à quoi Monique Dinan a précisé que  « nous n’insistions jamais à ce qu’elles se marient. Mais, nous les informons des lois qui existent à Maurice et leur demande d’attendre d’avoir 18 ans. »

Pierre Dinan devait pour sa part faire ressortir que « ces femmes sans mari féminisent la pauvreté. Il y a un problème social et il faut en être plus conscient et responsabiliser davantage les garçons ».

La Backbencher de la majorité Sandra Mayotte a salué le travail accompli par MAM depuis 25 ans. « Il faut préparer les mamans pour qu’elles soient prêtes à encadrer leurs enfants. »

Par la même occasion, a été lancé « L’Abécédaire de l’Amour », une nouvelle publication de Monique Dinan ayant pour but « de définir l’amour et d’aider à diminuer la violence qui sévit dans notre monde d’aujourd’hui ».

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