Déploiement dans les centres de quarantaine : 500 à 600 soignants en moins dans les hôpitaux

– Les syndicats pour le recrutement de personnel avec expérience pour remédier au manque

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– Le recrutement de nouveaux soignants aussi réclamé

Les hôpitaux régionaux ainsi que tous les centres de santé du secteur public opèrent avec 500 à 600 membres du personnel soignant en moins, car ce nombre est actuellement affecté dans les centres de quarantaine à travers le pays. C’est ce que déplorent la Federation of Health Services Union (FHSU) et la Senior & Other Nursing Staff Association.

À l’issue d’une réunion avec le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, la Federation of Health Services Union (FHSU) et la Senior & Other Nursing Staff Association demandent que des soignants avec expérience soient temporairement recrutés pour pallier le manque, surtout en cette période festive. Les deux syndicats demandent aussi que les directeurs d’hôtels, convertis en centres de quarantaine, recrutent eux-mêmes le personnel soignant au lieu de déployer ceux du secteur public.

Selon Bholanath Jeewuth, vice-président de la FHSU, les hôpitaux régionaux opèrent actuellement avec un minimum de personnel, en particulier à l’hôpital Jeetoo à Port-Louis et l’hôpital Victoria à Candos. « Quand les centres de quarantaine ont été mis sur pied à Maurice, 400 membres du personnel soignant des hôpitaux ont été déployés. Aujourd’hui, plus de 600 sont affectés dans les centres de quarantaine. Ces derniers travaillent pendant dix jours d’affilée et partent en quarantaine pendant deux semaines. Cela dit, nous les perdons pour environ trois semaines, au détriment de ceux qui travaillent dans les hôpitaux jour et nuit, voire trois “shifts” d’affilée. Ils sont épuisés. Depuis quelque temps déjà, ces soignants ont commencé à souffrir de burn-out et certains ont même perdu connaissance en plein service », a déploré le syndicaliste.

Et de faire ressortir que les Mauriciens en général adoptent un “mood” festif à partir de ce mois. Et que les membres du personnel soignant de l’hôpital ne sont pas une exception. « Pendant le confinement, les “vacation leaves” du personnel soignant ont été supprimés. En cette période de fin d’année, nombreux sont-ils dans les hôpitaux qui vont vouloir prendre leur congé. Cela dit, le nombre du personnel diminuera encore plus et la situation risque de devenir encore plus catastrophique », a affirmé Bholanath Jeewuth.

Les syndicats préconisent la mise sur pied d’une cellule pour se pencher sur ce problème qui « affecte les services offerts aux patients dans les hôpitaux ». Et de souligner : « Nous avons eu une réunion avec le ministre Jagutpal le 8 septembre et nous avons avancé quelques propositions. D’abord, nous avons réclamé le recrutement d’un assistant au directeur des infirmiers, car il est difficile pour lui de gérer seul 4 000 infirmiers. Puis, nous avons signalé le manque considérable de soignants dans les hôpitaux et le ministre nous a informés qu’un budget d’environ Rs 63 millions a été voté pour le recrutement de soignants avec expérience, notamment ceux qui ont déjà pris leur retraite, en cette période de pandémie. Ces “réservistes” nous apportent une lueur d’espoir. Un groupe d’apprentis infirmiers et d’aides-soignants terminera leur formation au centre Polytechnique en janvier et mars prochain. Nous demandons qu’ils soient recrutés le plus vite possible. Il faut aussi que les directeurs des hôtels convertis en centres de quarantaine recrutent eux-mêmes des soignants pour s’occuper des passagers au lieu de solliciter les services de ceux dans le secteur public. La présence de soignants du public est plus nécessaire dans les hôpitaux qu’ailleurs. Nous avons aussi demandé au ministre de revoir le fonctionnement du département des Ressources humaines, qui n’agit pas à la vitesse nécessaire, posant un problème au niveau des planifications », a souligné Russhid Goolamaully, président de la Senior & Other Nursing Staff Association.

Le syndicat préconise aussi la modernisation des formations disponibles pour le personnel soignant des hôpitaux. « Il faut moderniser la “nursing school” si on veut que le personnel offre des soins de qualité aux patients dans le public. Nous déplorons aussi un manque cruel d’Attendants dans les hôpitaux », a indiqué Russhid Goolamaully. Selon ce dernier, la réunion s’est déroulée et le ministre de la Santé a favorablement accueilli leurs propositions. « Il nous a demandé de lui soumettre nos propositions et les statistiques en écrit, tout en promettant de rencontrer les syndicats chaque cinq semaines », a-t-il dit.

Pour ce qui est de la prime de Rs 15 000 aux “frontliners”, les deux syndicats lancent un appel au ministère de la Santé pour que ceux qui n’ont pas encore reçu leurs primes soient payés dans le bref délai. « Ces soignants ont risqué leur vie en allant travailler dans les centres de quarantaine et dans les “COVID hospitals” », a soutenu Bholanath Jeewuth.

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