Des manifestants de tous bords, notamment venant de la classe politique, de la société civile ou encore des ONG, munis de pancartes étaient rassemblés devant l’Assemblée nationale et l’Hôtel du gouvernement hier pour se faire entendre. Ils contestent les amendements pilotés par le Premier ministre et leader du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Pravind Jugnauth, à l’ Independent Broadcasting Authority Act.
« Pa badine ar nou liberte ». Tel était le mot d’ordre mis en avant par les nombreux manifestants qui ont tant bien que mal tenté de conserver une distanciation entre eux et ce malgré qu’ils étaient plus de onze personnes comme stipule la Public Gathering Act.
La police avait déployé les grands moyens avec notamment de nombreux policiers affectés à la rue Intendance soit entre le Parlement et le Bureau du Premier ministre et aussi à la Place D’Armes. Des fourgonnettes de la Special Supporting Unit (SSU) avaient pris place devant la grille principale de l’Hotel du gouvernement. La police a lancé de multiples appels aux manifestants car une telle manifestation n’était pas autorisée surtout en ce jour de séance parlementaire.
Muni de pancarte, le syndicaliste Naraindranath Gopee, a qualifié ces amendements comme un assassinat de la démocratie. « Malerezman nou ena nek siporter virtuel. Kan rod zot lor sime zot pa la. Zordi se enn dey. Sa ban zournalis ki dan Parlman la, ki zot in manze ? In bwar dilo dir wi ? Zot pe fer parti sa group asasin ki pe touy demokrasi. Sa IBA Act se pou ferm labous. Mo sagrin pou mo pei zordi. Nou pou laguer kont sa lalwa la », a-t-il déclaré.
DE son côté, le chargé de cours en droit à l’Université de Maurice, Rajen Narsinghen, maintient que les Mauriciens se seraient descendus dans la rue en grand nombre s’il n’y aurait pas eu les restrictions sanitaires en vigueur dans le pays. « Ki ti pou arive si pena pandemi ? Mo per pou mo pei. Tempo pe sofe li kapav eklate. Bizin suspan sa vot la ek sey trouv enn lekilib. Nou reget lalwa, latet ansam. Nou met latet ansam ek la societe civil ek gouvernman, gete ki ban zafer ki pa bon dan sa lalwa la », propose-t-il.
L’animateur de la Plateforme Liberté Expression, Dev Sunnasy, soutient qu’un gouvernement en place doit passer des lois pour le bien de la population et non pas « unikman par reprezay politik ». Il dénonce le fait que le leader du MSM ferait exactement le contraire de ce qu’il y avait dans le manifeste électoral de Lalyans Lepep en 2014, soit une Freedom of Information Act.
Il déplore le fait que l’Attorney General Maneesh Gobin n’ait pu venir expliquer à la population cet empressement de faire voter ces amendements. « Zot kone tre bien ki zot pe fer », a-t-il ajouté.
L’avocat et ancien Attorney General, Rama Valayden, a avancé que le gouvernement baîllonne graduellement tous les Mauriciens, faisant allusion à différentes manœuvres entamées notamment le Consultation Paper de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) sur les réseaux sociaux, la loi sur la cybersécurité et aussi ces nouveaux amendements à l’IBA.
« Ou pe resanble Honduras. Nou pei pe kasiet linformasion. Tan ki sa gouvernman la pa ale, lepep pa pou respire. Nou ena pou konsiantiz lepep pou ki president pa assent. Nou kapav al lakur siprem. Nou pou konsiantiz lopinion internasional »,déclare-t-il.
D’autres manifestants sur place se présentant comme des auditeurs des radios ont décrié la manière de faire du gouvernement. Avec le Break de la séance de l’Assemblée nationale vers 16h40, les parlementaires de l’opposition ont rejoint les manifestants sur la rue.
XLD : « Horrifiés par les actions de ce gouvernement »
« Nous sommes 100% avec la liberté d’expression. 100% avec la défense de la démocratie. Nous sommes horrifiés par la série d’actions du gouvernement contre la liberté d’expression et ce pour protéger son incompétence et la corruption. On va faire ce qu’on peut. Manière ki pe fer ni pou kapav eksprim nou dan Parlman ni lor lari, ni dan radio ni lor rezo social »
Paul Bérenger : « MSM pou peye pli divan ek sa lalwa la »
« Il y a unanimité contre cette loi dans la population contre cette dictature, sauf le MSM. Zot pou peye pli divan sa. Nou marke nou garde. Cette loi sera éventuellement contestée en Cour suprême »
Arvin Boolell : « MSM ena enn lefe malefik lor la sosyete »
« On le sait tous ce que représente le MSM. MSM ena enn lefe malefik lor la sosyete. Aujourd’hui nous sommes devant le Parlement. Il y a aujourd’hui une force de l’opposition. Une personne comme Dick Ng Sui Wa qui est Chairperson d’une autorité indépendante est devenue le porte-parole de l’Exécutif. Ce projet de loi sera débattu en Cour suprême. Nous sommes là pour soutenir la démocratie .»
Nando Bodha : « Pei nepli oule sa rezim diktatir la »
« Pei nepli ou sa rezim diktatir la. Zot bizn ale pli vit posib. S’il n’y avait pas eu le Covid, toute l’ile Maurice aurait été sur la rue. On a fait ce qu’on fait au Parlement. On a pris l’engagement pour Scrap ces amendements après avec des engagements pour élargir davantage l’espace démocratique .»
Rajesh Bhagwan : « Jugnauth pe anvi ekout zis MBC »
« On veut anesthésier la population avec la MBC. Jugnauth pe anvi ekout zis MBC li. Selma bare lakess . »