D’ICI À FIN DÉCEMBRE: La route côtière de Mon-Choisy sera déviée

Les craintes des habitants de Mon-Choisy que les travaux de morcellement entrepris par la firme Seayu Ltd dans le cadre du morcellement d’un lopin de terre d’une superficie de 2,5 hectares dans la région ne soit un projet en catimini, en préambule à la déviation de la route côtière de Mon-Choisy, n’étaient pas irréalistes. La route B38 (Pointe-aux-Piments – Mon-Choisy) sera en effet déviée. C’est ce qu’a confirmé Week-End cette semaine auprès des sources proches du dossier, ces dernières nous révélant également que ce projet devrait être effectif après la tenue des élections villageoises et municipales.
D’ici à mi-décembre, l’accès à la route côtière de Mon-Choisy sera bloqué aux automobilistes. Pour cause, cette route, la B38 (Pointe-aux-Piments – Mon-Choisy) sera déviée à la hauteur du morcellement Mon-Choisy via « Chemin Commun » – construit en marge d’un morcellement qui devrait prochainement être érigé – pour rejoindre la route B13 (Mon-Choisy – Cap Malheureux) et revenir sur une dizaine de mètres sur la route Pointe-aux-Piments – Mon-Choisy. C’est ce qu’a appris Week-End de sources sûres. Les officiers de la Road Development Authority (RDA), les Land Surveyors et autres officiers du ministère des Infrastructures publiques mettent en effet les bouchées doubles pour finaliser les derniers détails avant que la route ne soit déviée. Une visite du site a récemment eu lieu pour évaluer la situation et tout porte à croire que cette déviation – relevant d’une décision du conseil des ministres le 8 octobre 2010 – sera effective après la tenue des élections dans les villes et les villages. Cela, malgré la résistance qui s’était organisée par les habitants de Mon-Choisy contre ce projet… qui permettrait à l’hôtel Tarisa Resorts de bénéficier d’une partie de plage publique pour avoir le statut de »pieds dans l’eau ».
Une nouvelle fois donc, après l’abattage illégal en 2011 de certains arbres, dont des flamboyants centenaires, le long de cette route, dans le cadre des travaux routiers pour l’agrandissement de « Chemin Commun » sur une largeur de 12 mètres, les habitants de la localité seront pris au dépourvu, l’accès à la plage aux automobilistes devant être bloqué et déplacé ailleurs. S’il manque encore les Road Markings, l’éclairage de la route et les feux de signalisation déjà installés qui  ne sont pas encore fonctionnels, la route qui servira à la déviation est elle déjà prête. Reste le rapport final des officiers du ministère des Infrastructures publiques sur ce dossier et l’aménagement de la route par le promoteur, comme recommandé par les autorités, pour que la RDA rende la route opérationnelle. Deux semaines avant, un communiqué devrait avertir le public de cette déviation et durant deux semaines avec l’entrée en vigueur de la déviation, les membres de la force policière devraient être postés à l’intersection pour guider les automobilistes.
Décision du conseil des ministres
Or, plusieurs zones d’ombre entourent ce projet. Dès le départ, les travaux entrepris par la firme Dwarka & Associates pour le compte de Seayu Ltd, pour permettre une plus grande circulation routière le long de « Chemin Commun », avaient provoqué la colère des habitants de la région. Premièrement en raison de l’abattage illégal de certains arbres mais aussi parce que pour les habitants de la localité, les intentions du promoteur du nouveau Morcellement Mon-Choisy était claires, soit celles d’être en ligne avec la décision du conseil des ministres du 8 octobre 2010 pour la déviation de la route B 38.
En effet, le conseil des ministres s’était prononcé en faveur de l’agrandissement de la route côtière de Mon-Choisy, soutenant que « taking into consideration safety hazards faced by pedestrians of the region, Cabinet has agreed to a new access road being constructed to join the Pointe-aux-Piments – Mon-Choisy Road (B38) to the Mon-Choisy-Cap Maheureux Road (B13) and part of the Pointe-aux-Piments – Mon-Choisy coast road (B38) being diverted and deproclaimed. »
Les contestations des habitants de Mon-Choisy – déplorant que « ce projet de déviation de la route équivaudrait à une privatisation d’une partie de la plage publique » – depuis près de deux ans auront ainsi été vaines. Cela, malgré l’affaire portée devant la cour par les habitants de Mon-Choisy soutenant, entre autres, que cette route ne figure pas sur les plans initiaux de l’entreprise dans sa demande de permis aux autorités et réclamant une injonction pour l’arrêt des travaux. Après plusieurs sessions et un constat de visu, le juge Eddy Balancy, qui siégeait sur cette affaire, a finalement rendu son verdict en 2012, rejetant la demande des habitants du Morcellement Mon-Choisy pour que l’ordre intérimaire rendu en mars 2011 devienne interlocutoire.
Seayu Ltd avait d’ailleurs fait ressortir qu’elle disposait de tous les permis requis, y compris l’autorisation pour l’agrandissement de « Chemin Commun » menant au futur morcellement Mon-Choisy, ainsi que l’aval et les recommandations des autorités qui avaient demandé de faire un accès conformes aux normes.
D’où les nombreuses interrogations que suscite ce projet, d’autant que le principal  bénéficiare qui profiterait de la déviation de la route n’est autre que l’hôtel Tarisa Resorts, dirigé par Leckhram Nundlall, également directeur de Triolet Bus Service (TBS) Ltd et comptant parmi les sociétés possédant des parts dans le futur morcellement Mon-Choisy, un très proche du pouvoir central actuel.
Contacté par Week-End, Leckram Nundlall n’a pas souhaité nous répondre, soutenant qu’il n’est au courant d’aucun projet de déviation de la route côtière de Mon-Choisy. Si une fois encore il nie les rumeurs à l’effet qu’il serait derrière cette demande de déviation de la route côtière afin que les clients de son hôtel puisse avoir un accès privé à la plage publique, il a laissé entendre dans nos colonnes mêmes que « c’est drôle que pour d’autres déviation de la route dans le Nord ou dans le Sud il n’y ait pas eu de résistance. »

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