DRAME AU PORT : Je dois être là pour mes enfants, car mon mari était là pour moi

Rien ne présageait que mercredi allait être le dernier jour que Reshma Seebaruth verrait son mari. Ravi Seebaruth, 43 ans, a trouvé la mort ce jour-là lorsqu’il travaillait sur le bateau Le Griffon qui se trouvait à la Marina, au Caudan. Soudeur de profession, il était dans la cale lorsqu’il a été électrocuté. Selon sa femme, il travaillait sur ce bateau depuis 11 mois. Il était employé à l’usine World Knits affecté au département de la maintenance.
Vêtue d’un churidar de couleur blanche lorsque nous l’avons rencontrée vendredi matin, elle disait ne toujours pas connître la causes du décès de son époux. Son désir est maintenant de vivre pour l’avenir de ses enfants, même si son mari laisse derrière lui un grand vide. « Mon mari était la seule personne sur laquelle on dépendait. Il aimait beaucoup son travail, car il avait ses trois enfants à nourrir», soutient Reshma Seebaruth après les funérailles de jeudi. « Cela fait 11 mois qu’il faisait le va-et-vient entre l’usine et le bateau », dit-elle.
Le jour du drame, Reshma Seebaruth dit que son mari «avait mangé son pain le matin et était de bonne humeur ». Elle ajoute qu’elle ne posait jamais de questions qui ont trait au travail à son mari, « tout cela ne doit pas être discuté à la maison », devise qu’elle mettait en pratique rigoureusement. Elle ne tarit d’éloges pour son défunt mari, lequel «travaillait presque tous les jours, y compris les jours fériés et les week-ends quelquefois, et il le faisait sans rechigner, sans une critique contre ses employeurs. Souvent, je devais le supplier pour qu’il passe du temps avec la famille ». A ses heures libres, il aimait rester à la maison, plutôt que d’aller dans des tavernes avec ses amis, une des qualités que Reshma appréciait le plus chez son époux.
Reshma Seebaruth décrit son mari comme un père exigeant qui ne voulait pas que ses enfants embrassent le même métier que lui. Son désir le plus cher était de voir ses enfants grandir en s’éduquant et obtenir un emploi où ils auront du temps pour eux-mêmes et leur famille. Il aimait, les rares fois où il ne travaillait pas, s’adonner à de menus travaux chez lui. Elle se rappelle qu’elle reprochait souvent à son époux de trop travailler et que ce dernier lui répondait : « Si mo pa travay, ki zot pou manze ?» « Il est mort pour son travail », dit Reshma la voix chargée de tristesse.
C’est par son frère qu’elle a appris l’atroce nouvelle. Elle raconte que l’heure s’est arrêtée pour elle. « Je ne suis jamais passée par cette situation. Je vais devoir travailler pour nourrir mes enfants », dit-elle. Les enfants du couple, Laksh, Sanjhvi et Naksh, ne lâchent pas leur maman après le drame. L’aîné semble avoir pris conscience qu’il devra assumer plus de responsabilités, comme nettoyer de fond en comble la maison.
Reshma Seebaruth avait rencontré son mari lorsqu’elle n’avait que 15 ans. Étudiante en Form IV à cette époque, elle avait fait part de ses sentiments à une amie, qui était également celle de son mari. Ce dernier, ayant eu vent des sentiments de Reshma a accepté de se marier avec elle, par la suite. Aujourd’hui, âgée de 40 ans, elle a vécu pendant 21 ans avec lui et de cette union, trois fils sont nés. Le premier âgé de 11 ans est en Form I, le deuxième fils au primaire et le dernier  souffrant de sévères handicaps n’est pas scolarisé.. « Je dois être là pour mes enfants, car mon mari était là pour moi », dit la mère.
Elle affirme que son mari était très religieux et ne ratait jamais ses prières, que ce soit le matin ou le soir. De plus, il aimait des matchs de foot retransmis à la télé.
Reshma Seebaruth ne compte pas baisser les bras même si son mari n’est plus de ce monde. Elle dit qu’elle continuera les projets de son mari.

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