Eaux pluviales : Sunref Maurice à la rescousse avec des solutions techniques

Alors que le nombre de zones inondables à Maurice a plus que doublé entre 2002 et 2019, d’après une récente étude de la Capacity for Disaster Risk Initiative (CADRI) des Nations unies, Sunref Maurice, le label de financement vert de l’Agence française de Développement (AFD), a présenté lors d’un récent atelier des solutions techniques et financières existantes.

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S’il est indéniable que Maurice est appelée à subir un nombre croissant d’inondations, l’urbanisation galopante ayant engendré une artificialisation des sols causant leur imperméabilisation, Sunref Maurice vient montrer que tout n’est pas perdu d’avance. Lors de ce cinquième  atelier,  sur l’urgente question de la gestion des eaux pluviales, l’agence qui a pour vocation d’encourager les investissements dans les projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, a fait un tour d’horizon des solutions vertes innovantes qui existent pour contrecarrer les risques. Elle a par la même occasion sensibilisé quant aux risques liés à la crise climatique.

Avec l’intensification des événements météorologiques dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, tels que les cyclones, l’imperméabilisation des sols et la hausse du nombre de zones inondables comportent des risques considérables, autant en termes de pertes de vies humaines que de coûts économiques et dégâts matériels.

Pour Sunref Maurice, si les autorités tentent de désamorcer cette bombe à retardement, notamment à travers l’élaboration d’un Land Drainage Masterplan, ce phénomène nécessite une approche globale mobilisant tous les acteurs de la société. L’atelier a réuni des professionnels opérant dans les secteurs les plus directement concernés par cet impératif, soit les promoteurs immobiliers, les ingénieurs, les bureaux d’études techniques, les banques, etc.

Cadre légal de gestion des risques, vulnérabilités liées au ruissellement, prévention des inondations… Autant de questions abordées lors de la rencontre qui a vu ce partage d’expertise. « Malgré le fait que le secteur de la gestion des eaux pluviales reste relativement méconnu à Maurice, il est appelé à prendre une place prépondérante dans le processus de développement national, tant les enjeux sont importants », souligne-t-on.

Sunref rappelle qu’un projet peut par exemple entraîner la modification de la topographie et la perméabilité des sols d’un site, ainsi qu’une concentration du rejet des eaux et la pollution des eaux rejetées en milieu naturel.

« En revanche, des solutions techniques existent pour contrecarrer les risques et les impacts potentiels d’inondations, à l’instar des noues (fossés), bassins enterrés et aériens et jardins inondables. À travers ses trois banques partenaires, Sunref Maurice propose des primes à l’investissement pouvant aller jusqu’à 16% du montant éligible du prêt aux entreprises souhaitant investir dans des dispositifs de gestion des eaux pluviales sous son volet Adaptation au changement climatique. »

Sunref Maurice a vu le jour suite au succès des deux premières lignes de crédit Sunref (2009-2018), qui ont permis de financer 400 projets verts d’entreprises et de particuliers. Forte de cette expérience, l’AFD s’est engagée à accorder une ligne de crédit de Rs 3,8 milliards pour la période 2018-2022 aux deux banques partenaires.

Cette ligne de crédits est accompagnée d’une subvention de l’Union européenne (UE) de Rs 315 millions (7 millions d’euros) pour l’assistance technique et des primes à l’investissement supplémentaires. L’objectif final du programme étant d’aider Maurice à accélérer sa transition vers une économie verte, résiliente au changement climatique et plus inclusive.

Cette ligne de crédits de Rs 3,8 milliards, mise à disposition par l’AFD, veut encourager les entreprises et particuliers mauriciens à investir dans l’atténuation du changement climatique (énergies renouvelables, efficacité énergétique, mobilité électrique, bâtiments verts); l’adaptation au changement climatique (réduction de la consommation et traitement d’eau, gestion des zones côtières, agroécologie); et l’égalité des genres (suite à l’élaboration d’un plan d’action découlant d’un exercice d’autodiagnostic).

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