Échanges académiques : Black-out sur les Chagos lors de la série “Archipelagic Memory”

– Les universitaires participant à cette conférence, prenant fin aujourd’hui, interdits d’aborder le volet consacré au bras de fer engagé par Maurice au sujet de l’exercice de souveraineté sur l’archipel

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– Lalit réclame du PM une enquête au sujet de la source de ces directives de « no representations and conversations about Chagos allowed »

Le dossier de l’archipel des Chagos, avec la souveraineté de Maurice déjà confirmée par les plus hautes instances des Nations unies, se retrouve au centre d’une nouvelle controverse internationale. En effet, des participants, notamment des universitaires et des chercheurs de renommée internationale, participant à la série de conférences sur le thème Archipelagic Memory: Intersecting Geographies, Histories and Disciplines, ont été interdits formellement d’évoquer ou de faire la moindre référence aux Chagos lors des délibérations qui ont pris fin vendredi.

Cette conférence, marquée par la censure frappant cette partie du territoire de la République de Maurice, est organisée conjointement par l’université de Maurice, l’université Witwatersrand d’Afrique du Sud, le Kings’ College de l’université de Londres. Confirmant cette directive portant sur « no representations and conversations about Chagos allowed », Lindsey Collen, au nom de Lalit, s’est élevée contre « this attack on academic freedom ».
De ce fait, elle a écrit officiellement aux vice-chanceliers des universités concernées et au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour tirer au clair cette affaire qui constitue « une entorse grave à l’exercice de souveraineté territoriale ».

Cette censure au sujet de l’archipel des Chagos est des plus explicites dans une lettre circulaire des organisateurs de la conférence en date du 24 juillet et adressée à tous les participants. « We had to face some major complications recently as we were directed by government authorities that no presentations or conversations about Chagos, Diego Garcia or British sovereignty in the Indian Ocean shall take place at the conference, seeing that the dispute over the Chagos Islands remains a highly sensitive and controversial issue in Mauritius », soulignent les organisateurs à ce propos.

Devant ce développement, toute communication officielle, traitant des Chagos pour les besoins de la conférence Archipelagic Memory: Intersecting Geographies, Histories and Disciplines ont été enlevées du programme, qui a démarré depuis mardi. Pour faire respecter ce Gagging Order, la lettre circulaire du 24 juillet confirme au sujet de cette « delicate situation » que « we have already been in touch with the delegates whose presentations is (sic) more directly related to the Chagos question, but we must also ask everybody to avoid any reference to these issues during the panel sessions ».

Lalit conteste la thèse que le dossier des Chagos serait sensible et sujet à controverse à Maurice tour en dénonçant « some grotesque mis-understanding » sur la question. « The logic purporting to support the ban on any “presentations or conversations about Chagos, Diego Garcia or British sovereignty in the Indian Ocean” on the grounds that “the dispute over the Chagos Islands remains a highly sensitive and controversial issue in Mauritius” is faulty. In fact, it is not true », soutient Lalit en faisant état de l’unanimité au chapitre de la souveraineté au sein de la classe politique à Maurice, mais aussi sur le front international, notamment aux Nations unies.

Lindsey Collen avoue qu’il est inconcevable que de telles directives puissent émaner des autorités mauriciennes. « We might point out therefore that, at face value, the instructions seem in total contradiction with the publicly stated position of the Government of Mauritius », indique-t-elle en ajoutant que « there is lurking in the background a suspicion that needs to be mentioned: that there has been an intervention of some kind at some level not by “government authorities” (a strange and wonderful formulation) but by the Embassy or High Commission of some powerful country ».

Dans la conjoncture, la préoccupation majeure de Lindsey Collen et de Lalit porte sur cette attaque à la liberté académique avec le “kadna” international sur les Chagos, le Gagging Order académique, qui aurait fait l’objet d’un recours en appel à la Cour suprême. « We write as an organization that believes both in academic freedom and in full decolonization. I, the undersigned, who have been delegated to be signatory, was chosen because I studied at the University of the Witwatersrand and also at one of the London University’s Colleges (the LSE), as well as having given dozens of talks at the University of Mauritius and I would, in addition, be proud if these three institutions all stood up for academic freedom and full de-colonization », note en conclusion de la correspondance réclamant une enquête officielle du Prime Minister’s Office en vue de faire la lumière sur ces directives.

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