Formation des enseignants : Le MIE multiplie les cours de PGCE

Des dispositions prises pour faire face au manque d’enseignants du secondaire et suivant les nouveaux règlements de recrutement

Après la décision du conseil des ministres de revoir les critères de recrutement des enseignants dans le secondaire, le Mauritius Institute of Education (MIE) a mis en place une série de cours de PGCE en vue de répondre à la conjoncture. Ces cours sont ouverts à la fois aux enseignants déjà en service, ainsi qu’aux détenteurs de diplôme universitaire. C’est le troisième exercice de recrutement depuis le début de l’année.

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La cacophonie provoquée par le manque d’enseignants dans le secondaire – tous secteurs confondus – a poussé le MIE à réorganiser ses cours de formation. En novembre de l’année dernière, le conseil des ministres avait avalisé des amendements à l’Education Act, faisant du Post Graduate Certificate in Education (PGCE) un diplôme obligatoire pour le recrutement des enseignants. Si cette recommandation du PRB était connue depuis 2008,. Mais rien n’avait été entrepris depuis, afin de permettre la formation de Degree Holders souhaitant embrasser le métier. Car jusqu’ici, le PGCE était offert en priorité aux enseignants déjà dans le service. D’où le cafouillage qui s’est installé car les collèges étaient dans l’impossibilité de recruter.

Le 24 février, le conseil des ministres a amendé les règlements afin de permettre aux Degree Holders, qui suivent actuellement un cours de PGCE au MIE, de travailler comme enseignant sur une base temporaire, en attendant qu’ils complètent leur formation. Une décision accueillie favorablement par l’ensemble de la profession. Le MIE a dû prendre les dispositions pour offrir davantage de cours.

Après les Intakes de janvier et de février, l’institut de pédagogie a lancé un appel à candidatures pour un nouveau groupe. La date limite d’inscription est le 17 mars avec les cours débutant en avril. Le Dr Hemant Bissoondyal, directeur du MIE, explique : « c’est le troisième appel que nous lançons. Cette fois-ci, nous n’avons pas mentionné les matières d’enseignement. Nous allons nous organiser en fonction de la demande. Une fois que nous aurons reçu toutes les applications, nous allons faire le tri pour déterminer quels sont les cours demandés et comment nous allons procéder. »

Cela veut-il dire que s’il n’y a que trois candidats pour le français par exemple, il ne pourra y avoir de cours de français ? Non, répond le Dr Bissoondyal, qui précise que des arrangements seront faits pour voir comment organiser le cours. Qu’en est-il de la capacité d’accueil ? « Nous n’avons pas fixé de limite. Nous voulons donner la chance à tous ceux qui répondent aux critères bien sûr, et nous prendrons les dispositions nécessaires », dira-t-il.

Depuis des années, le MIE offre des cours à la fois en personne et en ligne. Ce nouvel appel à candidatures concerne les cours à temps partiel, d’une durée de deux ans. Ce qui veut dire que quelqu’un qui travaille peut toujours s’organiser pour suivre ses cours au MIE. Le PGCE est ouvert aux enseignants en service, aux jeunes diplômés, aux professionnels travaillant dans un autre secteur, mais disposant de diplômes nécessaires dans la matière à enseigner, ainsi qu’aux instituteurs du primaire, qui souhaitent rejoindre le secondaire.

Pour le groupe ayant démarré la formation en février dernier, une perche est aussi tendue aux enseignants détenteurs de Higher School Certificate (HSC) qui n’ont pas eu l’opportunité d’entreprendre des études universitaires. Ils pourront ainsi suivre le Bachelor in Education (B.Ed Hons). Cette formation d’une durée de trois ans a ainsi été offerte en Accounting, Business Studies, Economics, English, Art and Design, Design and Technology, Biology, Physics, Computer Science, Sociology, Food Studies et Design and Textiles.

Pour le B.Ed (Hons), le gouvernement prend en charge les frais d’études, comme tel est le cas pour les études universitaires. Le cours est également subventionné pour le PGCE.

Nouvelles responsabilités

Dans son bilan 2022, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a annoncé la création d’une nouvelle entité qui se chargera du développement du curriculum. Or, cette tâche revenait jusqu’ici au MIE.

Les explications fournies par la ministre laissent voir que  l’institut de pédagogie sera alors, responsable principalement de la formation des enseignants. Dans le secteur, cette démarche laisse toutefois sceptique, car d’après les pédagogues, il est nécessaire d’avoir un lien entre le développement du curriculum et la pédagogie.

Le rapport du Pay Research Bureau (PRB) 2008 avait suggéré que le MIE octroie également la Teacher’s Licence pour les enseignants du secondaire privé, étant donné que c’est cette instance qui forme les enseignants. Or, à ce jour c’est toujours la Private Secondary Education Authority (PSEA) qui délivre ce permis.

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