Initiative de LPT : l’utilisation du Kreol Morisien comme médium d’enseignement

Flou sur l’enseignement du KM en grade 10

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Une vingtaine d’individus, dont des professionnels de l’éducation, ont signé une déclaration commune en faveur de l’utilisation du Kreol Morisien (KM) comme médium d’enseignement pour les matières scientifiques et les mathématiques. Cette demande a été adressée à la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Par ailleurs, c’est le flou complet sur l’enseignement du KM en Grade 10 et l’examen qui doit être organisé par l’Université de Maurice en 2023.

Après la brillante performance des candidats du National Certificate of Education (NCE) en KM, soit 96,6%, des voix se sont élevées pour réclamer l’utilisation de la langue maternelle comme médium d’enseignement. Ledikasyon Pu Travayer a pris l’initiative de concrétiser cette demande à travers une déclaration commune réunissant une vingtaine de citoyens, dont des professionnels de l’éducation.

Dans la lettre adressée à la VPM et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, les signataires attirent l’attention sur l’importance de la langue maternelle sur le développement cognitif de l’enfant dès son plus jeune âge. Ils demandent ainsi à ce que le KM soit utilisé comme médium pour l’enseignement des sciences et des mathématiques. Ou alternativement, une approche bilingue, anglais-KM, qui serait utilisée également dans les manuels et les examens.

Citons parmi les signataires des professionnels de l’éducation comme Nicholas Natchoo, Pascal Nadal, Guillem Florigny, Vinesh Hookoomsing, Jimmy Harmon, Ramesh Ramdoyal, Nita Chellapermal et Pushpah Lallah. L’ancien président de la République, Cassam Uteem, prête aussi son soutien à cette initiative, tout comme Alain Muneean, Henri Favory, Alain Fanchon, Patrick Ramdhony, Ananda Devi, Jane Ragoo, Lindsey Collen et Alain Ah-Vee.

Par ailleurs, cette demande en faveur du KM comme médium d’enseignement remet également sur le tapis la question de l’enseignement du KM comme langue optionnelle. En mai dernier, le conseil des ministres avait avalisé la décision du comité ministériel présidé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour l’enseignement du KM en Grade 10. Un examen national sera organisé par l’Université de Maurice et un National School Certificate émis à ceux qui réussiront. Le KM sera également comptabilisé parmi les cinq “credits” pour accéder en Grade 12. Le premier examen est prévu en 2023.

Trois mois après cette décision, les procédures se sont enclenchées, mais il y a très peu de visibilité sur l’évolution du dossier. On sait que le conseil de l’Université de Maurice a déjà pris les dispositions pour que l’institution soit l’awarding body du nouveau diplôme. De son côté, le Mauritius Institute of Education travaille sur l’élaboration du programme d’études. Un projet de loi sera aussi élaboré pour donner force de loi au rôle de l’Université de Maurice dans ce projet, comme cela a été le cas pour le MIE avec le Bachelor of Education.

Toutefois, la grande question qui se pose pour l’heure, c’est de savoir combien d’étudiants ont opté pour le KM. Aucune autorité concernée n’a été en mesure de donner une réponse à cette question. Ce que l’on sait, c’est que la décision du Conseil des ministres est survenue après que les étudiants aient fait leur choix des matières pour le Grade 10. Ont-ils eu l’opportunité de revenir en arrière pour remplacer une matière par le KM ? Combien des 1 200 candidats ayant brillamment réussi en KM au NCE ont poursuivi la route ?

L’autre sujet qui suscite des interrogations, c’est l’avenir de l’Akademi Kreol Repiblik Moris (AKRM). Cette instance avait justement pour l’une de ses responsabilités de faire le suivi sur l’enseignement du KM. Il avait pour avantage de réunir les différents Stakeholders afin de permettre une synergie. Sauf que l’AKRM ne s’est pas réunie depuis plus d’un an. Son président, Om Varma, est retraité du MIE et son secrétaire, Menon Munien, est parti à la retraite de l’éducation et pris emploi à Rodrigues. Ce qui laisse donc planer le doute. Ce que l’on souhaite, c’est que le projet d’un National School Certificate ne connaisse pas le même sort.

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